K'valkade - 4soutek - BNP : 2000 raveurs à Loon-Plage
C’est le printemps, les oiseaux chantent mais pas seulement. Les sound systems, comme ont dit dans le milieu des raves ou enceintes, aussi. Trois ont été installés par des raveurs dont les premiers sont arrivés vendredi soir sur un terrain du Grand Port de Dunkerque, situé tout au bout du Bas-Chemin à Loon-Plage. Le va-et-vient des véhicules en direction de la fête a duré toute la nuit. La soirée est organisée par plusieurs sound system Belges, Français et Hollandais. On retrouve ainsi les K'valkade, 4Soutek et BNP pour la France, Chewbacca et Je Weet Wel pour la Hollande et Exiles, Trips, Exit23 et DDM pour la Belgique ou encore les crews Boerenkinkels, Teknotrain, FSS et Planktek.
Depuis 7 h ce samedi, le téléphone de Fabienne Castel, maire délégué de Mardyck, n’arrête pas de sonner. Au bout du fil, des Mardyckois exaspérés. Ils savent qu’avec les beaux jours, les raves font leur retour. Et faute d’obstacle, le son poussé à fond toute la nuit est audible plusieurs kilomètres à la ronde. En journée, il est un brin moins fort mais s’entend encore au loin, même avec les fenêtres fermées. « Il y a cinq ou six rassemblements de ce type par an », chiffre l’élue, qui tente de faire patienter les habitants.
Samedi après-midi, militaires et policiers procédaient à des contrôles un peu avant le site du rassemblement. Une opération inscrite dans le cadre de l’opération Sentinelle et de son déploiement militaire, qui fait suite aux attentats.
Vers 15 h 30, beaucoup de raveurs venus de France, Hollande et Belgique dormaient sous leurs tentes ou dans leur auto. Parmi eux, des jeunes venus de la Somme et qui se posaient la question de rallier une autre rave annoncée en Île-de-France. Eux, avaient bien l’intention de tenir 48 h sans s’allonger.
Neuf interpellations, ce week-end, durant la rave party
La free party de ce week-end s’est soldée par neuf interpellations. Toutes ont été motivées par de la détention de produits stupéfiants : de l’herbe de cannabis et des amphétamines. Les procédures les plus nombreuses concernent des Belges. Elles ont été transmises au parquet dont dépend leur domicile. Les Français, eux, feront l’objet d’une ordonnance pénale, une procédure de jugement simplifiée.
Considérés par le ministère de la Culture comme des manifestations culturelles classiques, les « rassemblements de musiques électroniques » doivent à ce titre « être favorisés ». C’est pourquoi les forces de l’ordre luttent contre les débordements, mais n’expulsent pas les participants. Un texte du 31 mars 2015 évoque même la mise en place d’un médiateur départemental.
En revanche, la loi dit aussi que les raves doivent être organisées dans les règles de l’art : à savoir, déclarations, voire demandes d’autorisation lorsqu’il s’agit d’un terrain public, respect des règles de sécurité publique, des sites et des riverains… Celle de ce week-end a eu lieu sur un terrain appartenant au Grand Port maritime (1). Mais l’arrêté du 22 décembre imposant une demande d’autorisation pour occuper ce secteur vaut dans le cadre de Vigipirate et donc de risques terroristes.
Reste qu’une procédure pour nuisances sonores a été lancée. L’organisateur du rassemblement a été identifié, il devra en répondre. Vendredi et samedi, en raison du vent notamment, la musique était audible deux bons kilomètres à la ronde et s’invitait jusque dans les premières maisons de Mardyck.
Loon-Plage : l’organisateur de la rave-party sauvage devra payer
Un Grand-Synthois a été condamné lundi à des sanctions financières pour avoir organisé au mois d’avril une rave-party sauvage sur un terrain du port autonome de Dunkerque.
Le 9 avril, à 15 h, la police est appelée par un Mardyckois qui se plaint de tapage. Le bruit, de la musique techno, vient de Loon-Plage, d’un terrain en friche appartenant au port de Dunkerque. Lorsque la police arrive sur place, 2000 personnes et 120 véhicules ont élu domicile pour une rave party sauvage malgré la présence de panneaux « propriété privée » et un arrêté préfectoral interdisant toute présence et circulation dans la zone du port autonome, en raison de l’état d’urgence.
Message du concerné.
Des sacs-poubelles et des bouteilles sont éparpillés sur 4 000 m2. La facture pour le nettoyage s’élèvera à 1 512 €. Pierre L., un Grand-Synthois de 36 ans, leader d’un collectif dédié à la musique techno, est interrogé maie nie être l’organisateur. Il a seulement « mis en relation des participants ». Pierre L. est bien connu de la police – entre 2014 et 2016, elle est intervenue cinquante fois pour des raves sauvages, dont treize qu’il avait organisées.
Absent à l’audience lundi, Pierre a été condamné à 2 000 € d’amende et 1 € symbolique à verser à la commune de Mardyck. Il devra rembourser les 1 512 € frais de nettoyage à la mairie de Loon-Plage. Mais la sanction la plus lourde, financièrement, reste la confiscation de tout le matériel de sonorisation.
De Grande-Synthe à Loon-Plage, P.L. est connu comme le loup blanc, un loup blanc plutôt bruyant. Car s’il n’a pas d’emploi, il a une vraie occupation à temps complet : organisateur de raves parties sur le littoral… Depuis 2011, il aurait revendiqué la paternité de 13 des 23 rave parties organisées dans ce secteur. La dernière en date s’est déroulée du 8 au 10 avril 2016, sur un terrain appartenant au Grand port maritime de Dunkerque, à mi-chemin entre Mardyck et Loon-Plage. Dès les premières heures, les policiers commencent à recevoir des appels de riverains des deux communes. Les patrouilles dépêchées sur place constatent que le rassemblement regroupe 2000 participants, 120 véhicules et trois plateaux de musique. Dès le 10 avril, la maire de Mardyck porte plainte, imitée le 12 avril par les autorités du grand port maritime.
Pour P.L., c’est la routine. On lui reproche d’avoir organisé l’événement sans prévenir, sur un terrain qui était visé par un arrêté préfectoral dans le cadre de l’État d’urgence. Et si au moins il avait laissé le terrain dans l’état dans lequel il l’avait été trouvé… Mais non, il y en a eu pour 1 512 euros de nettoyage. P.L. a néanmoins pu roder sa défense dans de nombreux cas similaires, auparavant. D’abord, il réfute le titre d’organisateur : il se voit plutôt comme un repère, un point de ralliement spontané sur les réseaux sociaux. « Chacun rapporte son matériel, je suis connu dans le milieu, c’est pour ça que je les représente », a-t-il expliqué, pour la énième fois, aux policiers. Son absence de déclaration, il l’assume pleinement : « Comme à chaque fois, ça allait m’être refusé… ».
Ce rassemblement d’avril aurait été décidé à l’initiative de Flamands qu’il dit avoir « accompagnés ». Les nuisances sonores seraient d’ailleurs dues à l’inexpérience de ces mélomanes belges : leurs deux plateaux étaient orientés vers les zones habitées, alors que P.L., en gars du cru, avait tourné sa sono vers le large… Pour le reste, il assure ne pas avoir vu le moindre arrêté préfectoral affiché, et pour les déchets, il demande juste à ce qu’on lui laisse un peu de temps : il avait bien sûr prévu de s’acquitter du nettoyage…
La maire de Mardyck connaît mieux le prévenu que la musique qu’il affectionne : « Je le connais bien, il est toujours courtois, je ne veux pas l’accabler. Son installation était bien orientée, mais les deux autres… La musique techno, ce qui plaît aux jeunes, c’est les basses qui passent à travers tout ! » Elle dénonce la galère vécue pendant près de deux jours par les riverains. 17 Mardyckois ont d’ailleurs porté plainte, ainsi que 9 Loonois. Sans vouloir l’accabler donc, elle précise que P.L. a un sentiment d’impunité entretenu par la faiblesse coupable de la Justice à son endroit : « Il l’a déjà fait plusieurs fois sur ce terrain, il sait qu’il n’aura qu’une petite réprimande au commissariat… » Piqué au vif, le tribunal tape là où ça fait mal : six mois de prison avec sursis, 1 000 euros d’amende, mais surtout… confiscation de la sono du prévenu !
Non tu n'est pas le seul , un fuck parade pourrais être pas mal aussi , mais risqué juridiquement avec l'état d'urgence.
ce serait intéressant que freeform publie des chiffres, sur les saisie amandes et autres jugement , en lien avec le mouvement depuis le début de l'état d'urgence , en comparaison avec des chiffres annuel plus anciens. Le lien serait dur a faire car il y un facteur difficile à prendre en compte qui de savoir si il y à eu plus ou moins de soirée organisées que les autres années
Mais ça pourrais permettre de se faire une petite idée de la situation actuelle.
ce serait intéressant que freeform publie des chiffres, sur les saisie amandes et autres jugement , en lien avec le mouvement depuis le début de l'état d'urgence , en comparaison avec des chiffres annuel plus anciens.
Tout à fait d'accord.
Mais y'aurait pas un teknival revendicatif d'organisé dans le sud cet été? J'dis ça j'dis rien...
Dernière modification par 6fran (30-06-16 14:54:48)