Trap Music : Présentation du phénomène
La trap music est le nouveau phénomène incontournable du monde de l’électro, au carrefour de multiples influences et genres, amateurs de grosses basses sur des beats Hip -Hop et mélodies cinglantes voici le bon compromis.
LES RACINES : LE DIRTY SOUTH
Au commencement de tout, on trouve le “trap rap”. Trop précis pour avoir pu jouir d’une réelle exposition médiatique en Europe contrairement au G-Funk ou au gangsta rap dans les 90’s, ce mouvement est l’une des émanations du Dirty South, dont le noyau est Houston.
Pour le “sous-mouvement” qui nous intéresse aujourd’hui, c’est du côté d’Atlanta qu’il faudra aller chercher (bien que le mouvement se soit développé dans plusieurs villes du Sud américain), dans les quartiers où la drogue se revend comme des petits pains. Et en l’occurrence, les “refills” de marchandise pour les dealers qui traînent dans la rue se font par les petites trappes d’aérations nichés au niveau des trottoirs, communiquant avec les caves des immeubles. Un nom tout trouvé, pour une musique narrant logiquement le quotidien de ce style de vie. Nous sommes bien loin des clichés d’opulence que pouvait véhiculer le rap west coast à une certaine époque.
Les pochettes de trap rap, notamment celles du label Swisha House, sont éloquentes. T.I., avec son album Trap Musik, a popularisé le terme et créé les bases du genre, l’album Lets Get It: Thug Motivation 101 de Young Jeezy, ainsi que le Trap House de Gucci Mane ont rendu le filon célèbre. Nous sommes dans la première moitié des années 2000, et l’eldorado hip-hop a quitté les éternelles côtes est et ouest. Musicalement, le dirty south n’a jamais fait dans la demi-mesure : gros synthés, grosses voix, gros beat (à base de TR 808 de Roland, boîte à rythmes mythique qui se retrouve dans la trap music à haute dose), et si possible grosses chaînes en or. Le trap rap, lui, pousse la jauge “agression” encore un peu plus loin…
LES AILES : LA DUTCH HOUSE
Vous connaissez sans doute la dutch house. Pour une excellente raison : vous avez entendu Brodinski mixer. Teki Latex est également l’un des ambassadeurs du genre en France, ces deux “diggers” faisant office de filtre du genre dans le milieu électro indépendant français. Et puis, il faut bien avouer, la Hollande est quand même bien plus proche de chez nous que le Texas. Le nom d’Afrojack vous donne de l’urticaire ? Vous n’avez pas tort, surtout depuis que tout le monde est au courant de ses collaborations musicales avec Paris Hilton ou David Guetta, mais ce type a eu un impact non négligeable sur ce mouvement né dans la deuxième partie des années 2000.
Armées de synthés acid, de montées trop épiques pour êtres honnêtes et de rythmes aux contretemps très marqués, les productions de Hardwell, Chuckie et d’une poignée de producteurs (pas forcément Néerlandais, le style a su traverser la Manche, voire l’Atlantique) ont opéré un gros travail d’OPA sur le clubbing grand public à une certaine époque, avec plus ou moins de finesse. Le moombathon, un dérivé de dutch house orienté reggaeton, a aussi pu influencer la trap music telle qu’on la connaît aujourd’hui.
LE LIANT : LE DUBSTEP
Musicalement, cela ne saute pas aux oreilles. Et pourtant… Le lien du dubstep avec la trap music est finalement assez clair. Le type de public ? Le même, tout simplement, les aficionados de basses modulées, une fois l’effervescence créative du dubstep réduite en cendre par les nouveaux bulldozers du genre (Excision, Skrillex, Doctor P et on en passe), ont simplement été jeter une esgourde dans les sphères alentour pour étancher leur soif.
On peut aussi noter l’influence de labels comme Mad Decent (oui, celui de Diplo), qui a su coller parfaitement aux tendances, quitte à faire muter ses artistes....
CINQ MORCEAUX DE TRAP MUSIC
HYDRAULIX – « WEST SIDE PLAYUR »
Alors que l’ensemble du TGV trap music s’éloigne à vitesse grand V de ses racines hip-hop, Hydraulix a le grand mérite de ne pas les oublier. Sa version de la chose sent même gravement le sirop codéiné, sans tomber dans le cliché pour autant. Il est signé sur le label Slow Roast qui comprend, si on fouille bien, d’excellentes signatures..
RITON – « Girls in the Hood (feat. Miss Kittin) »
Riton signe une énorme sortie Trap Music sur le label ED Bangers avec notamment cette tracks en feat avec Miss Kittin et aux basses modulées et rondelette qui oofre une parfaite illustration de ce qui se fait aujourd'hui dans le genre...
RITON – « Lost My Mind (feat. Scrufizzer and Jay Norton) »
Tracks découverte grâce à Apash , cette dernière est présente dans la vidéo des 10 ans du label Ed Bangers et préset sur l'excellent EP du même nom que cette Tracks et parfaitement représentative elle aussi du genre en question....
SALVA – « POLICY »
On le classerait plutôt dans les intellos du genre. Salva a livré cette année un excellent remix de “Lean On Me” de Para One, qui lui a offert une porte d’entrée au public français. Son approche de la trap est plus purement électronique, au sens travaillé du terme. probablement celui qui fignole le plus ses ambiances.
TNGHT – « GOOOO »
Oui, vous connaissez sans doute, oui, ils passent aux Trans Musicales, et oui, c’est de la bombe ! Ce duo formé par l’Écossais Hudson Mohawke et le Montréalais Lunice donne bien dans la trap music, mais version ludique. Leur EP éponyme est l’un des incontournables de 2012, tant par la puissance des beats que par les sons inattendus utilisés pour les mélodies.
Anecdote :
KERY JAMES – « 9TR4P MUSIC»
Pour la petite Anecdote et histoire de rendre le sujet plus complet, Kery James que l'on connaît pour ces qualités d'avant gardiste est l'un des premiers rappeur français à proposer un morceaux directement issue de cette influence avec un titre très évocateur. Le style du MC s'adapte donc avec beaucoup de phrasé Rap pour coller au beat. Exercice réussis !! .
Source : greenroomsession + autres
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