Bonjour,
Nous, Collectif des #SoundSystems de France, vous contactons pour vous informer des raisons, des tenants et des aboutissants de l’organisation d’un teknival illégal sur le week-end du 1er mai en région centre.
Nous, Collectif des Sound Systems de France, avons l’intention d’organiser cet évènement illégalement afin de défendre les revendications suivantes:
↓ Arrêt immédiat et définitif des saisies de matériel et abrogation de la loi Mariani↓ Arrêt immédiat des procédures abusives contre les collectifs et les participants (agression sonore, travail dissimulé pour les bénévoles, aide au tapage nocturne pour les danseurs…) par une instruction ferme aux forces de l’ordre et aux procureurs.↓ La possibilité d’avoir accès aux terrains publics inutilisés (friches, SAFER, domaine public, …) quand nous en faisons la demande et que ceux-ci ne présentent pas de risques.↓ Un vrai changement dans la façon dont les mairies nous accueillent quand nous les contactons. Des attitudes constructives et responsables ! C’est trop facile de mettre des pierres à l’entrée d’un terrain pour renvoyer la fête sur la commune d’à côté.↓ Un vrai soutien pour les actions de réduction des risques, car NOUS sommes responsables !Pour soutenir ces exigences et revendiquer nos droits à la fête libre, sans être menacés par le gouvernement, les préfectures et les forces de l’ordre.
Pour ces raisons nous serons plusieurs centaines de sound systems et des dizaines de milliers de participants venus de toute l’Europe pour célébrer cet évènement.
Ce rassemblement aura donc lieu dans le centre de la France, à égale distance de l’est, l’ouest, du sud et du nord, à mi-route de l’Angleterre et de l’Espagne, de l’Italie et de la Hollande, car nous sommes sans frontières !
Lors de cet évènement, il n’y aura pas de négociations sur le lieu ou la légalité du Teknival avant la manifestation. La seule chose sur laquelle nous discuterons avec les pouvoirs publics, c’est de nos revendications et des délais dans lesquels elles seront satisfaites !
Nous avons essayé dans le passé via l’association Unis-Sons de réaliser un “testing” auprès de 106 mairies disposant de salles municipales et accueillant habituellement des manifestations musicales ou culturelles. La question posée était : “Est-il possible d’organiser une soirée techno dans la salle X dont vous avez la gestion”, sans détailler la nature du projet.
Dans près de 80% des cas, une réponse négative est donnée avec, dans 78% des cas pour seule justification le fait que ce soit une soirée techno. Dans 22% des cas ce refus est justifié par des raisons techniques dont il est difficile de connaitre l’authenticité.
Parmi les 22% de municipalités n’ayant pas rejeté à priori le projet, près de 30% conditionnent quand même leur accord à l’examen des services du maire ou du conseil municipal.
Une fois passé ce premier barrage, qui n’est pas une mince affaire, la pression des forces de l’ordre, des préfectures et la réaction virulente des riverains font souvent revenir les mairies sur leur décision.
Dans les faits, seul un pourcentage infime de soirées pourra avoir lieu. De plus une mairie accepte rarement plusieurs projets dans une année, alors que chaque département abrite des dizaines voir parfois près d’une centaine d’associations actives et de collectifs.
Souvent, ces soirées subissent des annulations tardives (dans les 24 ou 48 heures précédant l’évènement) forçant les organisateurs à annuler leur projet dans ce lieu et perdre une bonne partie des sommes investies.
Nous dénonçons ces pratiques discriminatoires et nous demandons que soient prises des mesures pour ouvrir à la techno tous les lieux adaptés pour les manifestations publiques, comme ils le sont pour les autres musiques.
Nous n’acceptons plus l’attitude des municipalités et des autorités qui, chaque fois qu’ils entendent parler d’un projet techno, que se soit dans une salle ou en extérieur, font tout leur possible pour en empêcher le déroulement. La culture techno existe depuis plus de 23ans !!!
Combien de temps allons-nous continuer à être traités comme les membres d’un mouvement marginal, nocif, dangereux et non sociable ?
Pourtant en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Hollande, en Espagne ou en République Tchèque, la techno a pu prendre une place dans le paysage culturel, alors qu’en France elle reste la victime collatérale de la guerre aveugle à la drogue que mènent les autorités.
Pourtant la techno est une musique, pas un produit stupéfiant !!! En autorisant, en accompagnant, on favorise les bonnes pratiques et la prévention, on resserre les liens dans la population et on améliore le vivre ensemble.
Par contre en interdisant et en marginalisant on nous pousse à plus de radicalité, à l’affrontement et à l’illégalité.
Ne nous reste-t-il que des actions fortes et illégales pour nous faire entendre ?
A priori, oui !!! Sans évolution rapide de cette situation et ayant constaté l’échec des démarches de concertations avec le gouvernement, nous en tireront les leçons qui s’imposent.
De plus les médias offrent une vision tronquée du mouvement : on retrouve généralement plusieurs free parties chaque week-end dans chaque département français, donc un nombre important au niveau du territoire national.
Cependant seules sont médiatisées celles où a eu lieu un incident. C’est ainsi que le « grand public » n’a pour vision des free parties que les rares incidents qui peuvent s’y passer, sans que cela ne soit tempéré par l’ampleur du mouvement, donc de la faible occurrence, proportionnellement, de ces incidents.
La « drogue » est presque systématiquement pointée du doigt, alors qu’elle n’est pas plus présente que dans d’autres événements, qui eux sont légaux (festivals, boites de nuit, concerts).
Cette stigmatisation ne laisse pas place aux dimensions de gratuité, d’indépendance, d’égalité, de refus des discriminations et d’autogestion de la sécurité et de l’organisation.
Nous tenons aussi à signaler que depuis près de deux ans, l’État n’a pris en compte aucune de nos revendications… Les représentants du mouvement avaient dès le départ posé comme condition la réalisation d’un geste fort de la part de l’État afin de montrer une rupture après des années de répression et de discrimination croissantes de notre culture.
Nos différentes revendications en ce sens ont toutes été rejetées :
• Printemps 2014 : demande d’un moratoire sur les saisies comme préalable à toute suite des négociations. Rejetée peu après par le ministère de l’Intérieur et, comble d’ironie, le nombre de saisies de matériel augmente.• Été 2014 : demande de la restitution du matériel saisi illégalement. D’abord promise par l’État en août, elle est ensuite rejetée lors d’une virulente réunion en septembre 2014.Heureusement le Fond de Soutien Juridique Aux Sound Systems a permis à plusieurs organisateurs en procès de récupérer leur matériel.• Automne 2014 : demande d’augmentation du seuil de déclaration en préfecture actuellement fixé à 500 personnes prévues. Le ministère de l’Intérieur affirme le 12 mars 2015 son appui technique sur la forme mais ne nous donne toujours pas sa position officielle : pour ou contre le passage à 1500 ?Notre participation à ces réunions n’a plus de sens tant que les promesses écrites faites par le gouvernement en juillet dernier n’auront pas abouti :
• Le travail sur les sanctions complémentaires pour les organisateurs n’a même pas commencé.• La fiche « réflexe » sur les organisations de soirées que nous avons contribué à coécrire n’est toujours pas validée et nous ne savons pas quand elle pourra sortir.• La circulaire portant la nomination des « médiateurs départementaux » promise en février 2014, puis avril, puis octobre, puis mars 2015 n’est toujours pas signée.Au-delà des lenteurs de l’administration, nous déplorons le manque de volonté politique sur ce dossier.
La jeunesse était encore récemment annoncée comme priorité pour ce gouvernement. A deux semaines des élections départementales, comment s’étonner que les gens en général et les jeunes en particulier se désintéressent de la politique quand elle ne représente que déceptions et frustrations ?
Pour cet évènement nous nous engageons pour que le déroulement de la manifestation soit un exemple d’autogestion et de respect ! Notre objectif sera d’arriver au “zéro impact” durable à la fois sur l’environnement, les riverains et le terrain choisi.