Etilotek / 716 - Technopolis : Plus de 2000 personnes attendues

Ce jeudi après-midi, il est difficile d’imaginer que la vaste prairie, fraîchement fauchée au lieu-dit Guellen, à Briec, va accueillir des centaines d’amateurs de décibels dès samedi. En effet différents collectif s'associent à l'occasion: les Etilotek, 716, Strakellik et Anakronik pour 24h de folie aidé par prêt de 60 bénévoles.

Vincent, Swan, Youen et Tit, chevilles ouvrières, précisent qu'il s'agit de leur seconde manifestation sur ce site. Mais, « cette fois dans un cadre légal ». Ils expliquent, « comme nous espérons plus de 500 personnes, nous avons pris tous les devants pour être en règle. Nous avons déposé une demande d’autorisation à la préfecture et avons respecté toutes les demandes ». « On espère qu'il y aura au moins 2.000 personnes pour rentrer dans nos frais », indique Vincent Tanguy
Le sound-system quimpérois est la pierre angulaire de cette rave, en compagnie d'un autre crew, celui des Strakellik. C'est d'ailleurs sur la propriété d'un membre des Strakellik, au lieu-dit Quillouriou, sur un terrain de 6 ha, situé non loin de la voie express, que la rave-party aura lieu. « Les Strakellik nous ont sollicités pour organiser la soirée de façon peut-être plus carrée que ce qu'ils ont l'habitude de faire », poursuit Vincent Tanguy. Les 716 font en effet figure d'habitués des manifestations autorisées dans le département : en témoigne par exemple leur journée electro-graffiti, organisée au mois de juillet au Jardin de l'évêché.

Côté scène, samedi, deux autres sound-system (les Etilotek et les Anakronik) sont attendus, sur deux murs de sons de 25 kw chacun. Un DJ anglais reconnu à l'international, Ronin des Headfuck,  ainsi qu'un rappeur, CousR2R seront aussi de la partie.

Tit, Vincent, Youen et Swan (de gauche à droite) sur le site qui accueillera les amateurs de décibels.

Confirmation du côté des services de l’Etat, « ils ont déposé une déclaration et ont obtenu l’autorisation qui sera validée par la visite sur le terrain, samedi, en fin de matinée ».

Le maire de Briec, Jean-Hubert Pétillon, a rencontré les organisateurs.  « Tout semble bien cadré. Malgré la gêne passagère pour le voisinage, c’est une expression musicale comme une autre. Je souhaite que ça se passe dans les meilleures conditions ,  Je considère que tous les éléments sont réunis pour que cela se passe au mieux, même si je souhaitais que cela se déroule ailleurs que chez nous puisque nous avons déjà accueilli un rassemblement du même type auparavant. Mais j'apprécie la démarche des organisateurs, qui tiennent à agir dans la légalité »

Les organisateurs ont rencontré les riverains. « Sur la soixantaine de personnes rencontrées, on peut compter les opposants sur les doigts d’une main », assurent-t-ils.

En outre, des graffeurs du collectif quimpérois "Trust in my Art" seront également présents. La préfecture sera présente sur les lieux samedi matin afin "de vérifier les conditions concrètes de sécurité de ce grand rassemblement".

© Le Télégramme

La commission de sécurité a donné son feu vert pour la rave party qui débute ce samedi à Briec, près de Quimper. Les organisateurs espèrent 3000 personnes.

En fin de matinée ce samedi, la commission de sécurité (pompiers, gendarmes, maire) s'est retrouvée sur le site de la ferme du Guellen à Briec. C'est là que va se tenir ce samedi à partir de 17 h une rave party baptisée Technopolis par les organisateurs.

Le feu vert a été donnée par les autorités alors que les bénévoles mettaient en place les toilettes et le poste de secours. Les premiers participants arrivaient dans la prairie.

Côté sécurité, la présence de 35 gendarmes est prévue. Un maître-chien sera également présent.

Compte-tenu du temps clément, les organisateurs espéraient la présence de 3000 personnes à cette rave qui se veut aussi un festival.

17 h 15, hier après-midi. Titouan, des Strakellik, et Alex, des Anakronik, apportent les derniers réglages à une grande toile qui servira, dans la nuit, à projeter des animations visuelles au public. « On est un peu juste mais on est finalement prêts ». Voilà trois jours qu'en compagnie de trois autres sound-systems (les 716, les Étilotek et les Mentalitek), ils s'affairent à préparer leur rave-party, intitulée « Technopolis ». À deux pas de là, un mur de son imposant, composé d'une bonne trentaine de caissons au bas mot. « Ce matos-là, ça vaut entre 20 et 30.000 € », estime à la louche Alex. Alors que le rappeur Cous R2R a entamé le bal sur l'autre sono placée une cinquantaine de mètres plus haut, les premiers sons techno s'échappent de leur installation. Une partie des teufeurs converge alors à cet endroit, pour se coller au plus proche des enceintes.

« Capables d'être responsables »

Des noceurs aux profils divers et variés : on est loin de l'image uniforme qu'on leur donne souvent, celle du visage bardé de piercing, sweat à capuche sur le dos, baggy en bas et casquette kaki vissée sur la tête. Jeunes adultes, quadragénaires (parfois avec les enfants), hommes, femmes : il y a vraiment de tout. Sauf des riverains, peut-être. « On souhaite qu'ils viennent. Aujourd'hui (hier, NDLR), le temps ne se prête pas forcément à ce qu'ils soient présents. Mais demain matin (ce matin, donc) ou dans l'après-midi, ils seront peut-être curieux de voir à quoi ça ressemble », espère Vincent Tanguy, membre des 716. « On veut montrer qu'on est capables d'organiser quelque chose de façon responsable. De gérer la sécurité, l'aspect sanitaire, de tout rendre proprement », poursuit-il. Pour cette manifestation, les diverses associations ont déboursé, au total, 7.000 € environ. Une somme non-négligeable pour des associations de musique amateur.

Façade Anakronik - Strakellik - 25 Kw 

Les sound-system finistériens privilégiés ?

« On ne cherchera pas à ce que nos soirées soient à chaque fois légales », poursuit Vincent Tanguy. « Mais on a besoin de ça pour gérer au mieux les choses lorsqu'on le fait de manière illégale ». « L'âme du mouvement, c'est de faire des choses sans qu'elles soient autorisées », le rejoint Teuz, un membre des Mentalitek, sound-system d'Ille-et-Vilaine. Toutefois, les sound-systems finistériens font figure de privilégiés quant aux relations entretenues avec la préfecture. « On en est déjà à la troisième rave déclarée et autorisée dans le département. Ailleurs, ça n'arrive jamais », affirme Vincent Tanguy. Un cadre légal que certains jeunes, parfois relativement novices de ce genre de rassemblement, apprécient. « Ça donne plus de garanties. On sait où ça va se passer à l'avance, c'est plus cadré », se félicitent deux Morlaisiens de 17 et 18 ans, venus en covoiturage, qui connaissent leurs premières teufs depuis le début de l'été. « Je pense que c'est mieux pour les plus jeunes. Moi ça fait six ans que je vais en teuf : lors de mes premières soirées, c'était parfois glauque », se souvient Teuz.

« Une solidarité qu'on ne retrouve pas ailleurs »

Alors, même si le mouvement tient à garder ses particularités, il cherche à gagner en respectabilité et à casser les clichés. « Il y a ici une solidarité que l'on ne retrouve pas forcément dans d'autres branches du milieu nocturne », estime Héloïse, membre de l'association Stratosférik. Basé à Névez, ce sound-system récolte également du matériel scolaire pour les populations des pays défavorisés. « On peut récolter jusqu'à 40 ou 50 kg de matériel par soirée. Ça montre que tous les gens ne sont pas ici uniquement pour se droguer ou autre chose. Loin de là ». Il n'empêche : les contrôles des autorités étaient encore nombreux, hier après-midi, aux abords du site, avant même que la soirée ne démarre vraiment. Ceux-ci devraient se poursuivre sans discontinuer jusqu'en soirée aujourd'hui. La coupure des sons est programmée pour 17 h.

Une vingtaine d'infractions à la législation sur les stupéfiants, 230 g de cannabis saisis et une faible quantité d'autres substances, une dizaine de conduites sous l'emprise de stupéfiants et trois sous l'emprise de l'alcool. Tel est le bilan dressé, hier, par le Groupement de gendarmerie du Finistère, au lendemain de la fin de la rave-party, autorisée par la préfecture, qui a rassemblé environ 3.000 personnes à Briec ce week-end. « Nous avons travaillé en bonne intelligence avec les organisateurs », a commenté le colonel Richard Pégourié, commandant des gendarmes du Finistère, dont une trentaine d'hommes ont mené les opérations de contrôle.