Rave party : dans l’œil de leur premier photographe
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Olivier Degorce fut parmi les premiers Parisiens à avoir été touchés par le virus de l’acid house, de la techno et de la rave dès la fin des années 80. Alors que personne ne sait encore ce qu’adviendra de cette musique et cette culture encore très marginales, Degorce ressent avec d’autres la puissance de ce qui s’exprime chaque week-end dans l’ombre de la banlieue parisienne, souvent illégalement.


“J’ai atterri dans les premières soirées Acid House vers 1987-88 à Paris. J’avais 20 ans. Ce fut un véritable choc. Cette musique n’avait aucun équivalent dans ce que ma génération avait pu entendre jusque là. Quand le phénomène des raves s’est accentué, je suis allé en soirée toujours muni d’un appareil de poche. Prendre des photos était une façon de garder une trace de ces moments uniques. J’étais là au bon moment et certainement le seul à photographier de manière systématique. Collecter des portraits de personnes jouant des disques pressés seulement à 100 ou 500 exemplaires, des vinyles sans pochette, sans visuel, me fascinait. Il y avait vraiment un truc paradoxal dans le fait de faire ces photos parce qu’on était tous là incognito, autant le public que les Djs qui se moquaient bien d’être vus ou regardés. Ces fêtes étaient totalement underground, leur organisation interdite. Ces images ont été réalisées dans des endroits qui pour la plupart n’étaient pas dédiés à la fête (entrepôts désaffectés, friches industrielles, péniches, sous des ponts de Paris).

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JEFF MILLS (USA), Rave à l’Abbaye Royale du Moncel, 1993


Le côté “on vient comme on est” contrastait avec les apparats des tenues des boites de nuit alors en vigueur. Je suis rarement revenu d’une soirée avec plus de quinze photos, deux ou trois d’un DJ, parfois une seule. Aucune retouche numérique n’a été effectuée, ni aucun recadrage. Ces images sont montrées telles qu’elles ont été prises. Je n’ai aucun fétichisme à utiliser le noir et blanc et j’ai toujours préféré les couleurs, même fades. Si certaines de ces photos ont été réalisées en noir et blanc, c’était pour des raisons purement pratiques : Coda magazine, le premier magazine parisien sur les musiques électroniques avec lequel j’ai collaboré dés le premier numéro était imprimé en noir et blanc.” (Olivier Degorce, Paris, 2015)



Exposition They came, they party’d, they left, par Olivier Degorce du 16 avril au 4 juillet à la galerie Intervalle, 12, rue Jouye-Rouve 75020 Paris.


Pour plus de photos : http://www.traxmag.fr/rave-parties-photos/


Source : TraxMag , Galerie Intervalle.