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Ouest France
Le Mayennais MPO était le dernier fabricant français de ces disques noirs qui reviennent à la mode. Début janvier, une deuxième usine va ouvrir à Orgères, au sud de Rennes.
Ça n'arrive pas tous les jours, surtout en ces temps de crise économique. Une usine va ouvrir en Ille-et-Vilaine. À Orgères, au sud de Rennes, le long de la voie express.
Du dépannage auto au disque vinyle
Dans quelques jours, Antoine Ollivier et Mickaël Collet, 29 ans, y presseront leurs premiers disques vinyles. Les deux entrepreneurs, qui ont grandi à Vern-sur-Seiche et à Guipry, se sont rencontrés en 2012. Pas dans une salle de concert mais dans une petite entreprise de dépannage automobile.
« L'un travaillait au standard, l'autre comme dépanneur, se souvient Catherine Riaux, attachée de direction d'Assistance Auto 24. Je suis ravie qu'ils se lancent et je ne me fais pas de soucis pour eux. »
S'ils ont organisé des concerts à Rennes et géré les relations presse d'un groupe (Head On) par le passé, les deux compères ne sont pourtant pas des spécialistes du disque. « On a appris sur internet, en regardant des vidéos et en échangeant par mail avec des spécialistes. On ne parle pas anglais : merci Google traduction ! »
Petites séries
Avant de fonder M Com'Musique, ils ont minutieusement étudié le marché du vinyle. L'objet qui s'est vendu par milliards dans les années 1970, avant de céder face au CD, revient à la mode. « Les ventes augmentent en moyenne de + 17 % par an depuis 2007 et les fabricants peinent à suivre », résument Antoine et Mickaël.
En France, il n'en restait plus qu'un, le géant MPO, basé en Mayenne. « On n'est pas dans la même catégorie. Eux sortent 5 millions de disques chaque année, quand nous espérons en presser 240 000 en 2015 », précisent les deux dirigeants.
Pour convaincre les banques de les suivre, Antoine et Mickaël se sont positionnés sur un créneau « où il y a un vide, celui des petites séries ». M Com'Musique s'engage à presser des vinyles à partir de 100 exemplaires en cinq semaines maximum, avec pochettes. Une aubaine pour de nombreux petits groupes et labels indépendants. Certains ont déjà passé commande à la jeune entreprise.
« Comme des gosses »
« Quand on a reçu notre première machine, on était comme des gosses devant le sapin de Noël », racontent les deux associés, qui ont investi 100 000 € et passé un an à mûrir leur projet.
Dans leur atelier, ils procèdent aux derniers réglages, avant la sortie officielle de leur première galette noire, courant janvier. « Si on veut sortir des disques de qualité, il ne faut rater aucune étape. »
Antoine et Mickaël, qui ont reçu des dizaines de demandes d'embauche, espèrent recruter un agent de production puis un commercial, quand leurs finances le permettront.
Fabrication, distribution et label
M Com'Musique ne se résume pas aux vinyles. Le duo va utiliser cette marque pour distribuer des disques dans toute la France et lancer un label.
Son premier poulain se nomme Daniel Paboeuf, vieux routier de la scène rennaise, connu pour ses collaborations avec Étienne Daho, Dominique A ou Niagara.
- Morgane Kervella, 02 01 15
Le lien vers l'article : Rennes. Mickaël et Antoine ouvrent une usine de vinyles