Découvrez l'histoire du Ghetto Blaster


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Si il y a un objet culte dans le monde de la musique urbaine, c’est bien le fameux Boombox. Pour les plus jeunes d’entre vous qui ne connaissent peut-être pas, le Ghetto Blaster comme on le surnomme est cet imposant radiocassette, équipé de deux grosses enceintes de chaque côté, capable d’envoyer un volume sonore qui raisonnera à coup sûr dans tout le quartier.


Impossible d’imaginer les débuts du Hip Hop sans cet instrument qui a fait ses beaux jours au même titre que les graffitis ou autres danseurs de Breakdance. Pour vous aujourd’hui, nous nous proposons de vous replonger dans l’histoire de cet objet mythique qu'est le Boombox.

Tout débute en 1969 aux Pays-Bas quand la société Philips commercialise un produit qui révolutionnera le monde de la musique, le Philips Radio Recorder.bLe tout premier Boombox de l’histoire marque une innovation de taille. En effet, grâce à lui, on peut maintenant enregistrer la radio sur une cassette sans avoir à recourir à de câbles externes ou à un microphone.C’est à cette période que le Japon commence son envol technologique qui le fera passer d’une culture basée sur la copie à une culture innovatrice.
Ce qui explique entre autre pourquoi bon nombre de radiocassettes maintenant considérés comme emblématiques ont été créés au Japon dans les années 1970 et 80 via des sociétés telles que JVC, Panasonic, Pioneer, Sanyo, Hitachi ou encore Toshiba.
En 1978 sort le JVC RC-550, surnommé El Diablo (à cause de ses LEDs clignotantes rouges et du son tonitruant qu’il produit) qui sera considéré comme la première radio à ressembler à un vrai Boombox.

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Son format massif et ses énormes haut-parleurs s’expliquent par le fait que depuis la fin des années 70, les acheteurs réclamaient des radios plus fortes, plus dynamiques et pouvant offrir une option d'enregistrement et d’édition.
Il est rapidement accaparé par la jeunesse urbaine de l’époque et devient l'un de ses symboles marquants. Le Boombox devient très vite un objet fédérateur, s’entendant au loin, il crée un partage facile de la musique et rassemble les gens autour d’une passion commune, celle de la musique généralement urbaine.

Modifiées au fil des années pour inclure des fonctionnalités telles que des haut-parleurs amovibles et des synthétiseurs, ces boites à musiques modernes deviennent de plus en plus couteuse à tel point qu’à l’image du Conion C-100F, on y inclut maintenant parfois un détecteur de mouvement qui sonnait une alarme assourdissante si le radiocassette venait à être déplacé par une personne non désirée. Souvent personnalisées avec les emblèmes d'un groupe ou d’un style musical préféré, il devient un objet de compétition, apportant de la réputation et de l’attention de part de la rue à celui qui détiendrait le plus gros ou le plus flashy. Il devient également un ustensile indispensable dans toutes les fêtes.

Mais c’est vraiment dans les années 80 qu’il connut son heure de gloire en étant logiquement transposé comme symbole de la communauté Hip Hop, en effet celle-ci venant principalement de la rue. On ne tarde pas à le retrouver sur des pochettes d’albums à l’image du premier album solo de LL Cool J intitulé Radio qui sortira en 1985.

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Cet album qui lancera la carrière du MC, lancera également celle d’un autre grand nom de la musique, Rick Rubin qui a beaucoup refait parler de lui récemment pour ses productions sur le dernier album d’Eminem et de Kanye West.



Le JVC RC- M90 qui apparait sur la pochette du premier album de LL Cool J (qui ne pouvait vivre sans sa radio) est maintenant l’un des Ghetto Blasters les plus recherchés par les amateurs.



Plus près de nous; on le retrouve également dans le clip de Da Funk des Daft Punk en sorti en 1995, porté tout au long du morceau par un homme chien contraint de continuer à diffuser ce même titre car ayant cassé le bouton arrêt.



Plus récemment encore, on retrouve un modèle beaucoup plus moderne de la marque Skitronic dans le clip du morceau samplé du groupe ABBA, le Hung Up de Madonna.


Celui-ci montre que bien qu’étant devenu un des symboles marquant de la culture Hip Hop, il n’en demeure pas moins le symbole de toute une époque, celle des années 80.



L'un des Boomboxes qui marquera l’histoire sera le JVC PC-100, un appareil beaucoup moins volumineux disposant à présent d’un lecteur de cassette détachable. Il sera le premier dans le genre et marquera une transition de la musique rassemblant les foules vers une écoute beaucoup plus individuelle à l’image de nos lecteurs mp3 actuels.

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Le radiocassette le plus vendu à ce jour reste le National/Panasonic RQ-543. Sur une période de 16 ans, le fabricant Matsushita Electric en vendra près de 4,2 millions ce qui représente pas moins de 700 radiocassettes par jour pendant cette même période.
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Plus étonnant encore, selon une étude menée par la Consumer Electronics Association, le Boombox a été l’objet le plus acheté durant ses sept premières années de commercialisation parmi tous les objets de consommation sorti ces 50 dernières années, loin devant l'IPhone 4S ou autres IPads.


Enfin pour finir on était obligé d’évoquer avec vous le film culte de Spike Lee sorti en 1989, Do The Right Thing.
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On y retrouve un personnage, Radio Raheem et qui n’a de cesse de passer en boucle sur son boombox le Fight The Power de Public Enemy, ce qui ne manquera pas de causer des problèmes à l’image de cette scène épique de la pizzeria.

Spike Lee ne faisant là, que de retranscrire pour le cinéma, un fait divers réel qui avait mis un quartier de NYC à feu et à sang.

Les Boomboxes ne peuvent pas plaire à tout le monde !!!

Ps : Contributions de BE au mythe avec l'intro des vidéos d'Ascenders live @ Midnight Resistance Dmoniak





Source : Skeuds et +