Dans le hameau des Hauts Cantons de Béziers, la rave party sauvage a bien lieu
Vendredi à 19 h, personne ne savait si le festival était “officiellement” annulé.
A Saint-Étienne-d’Albagnan, petit village de 300 habitants à côté d'Olargues, une rave party sauvage se tient ce week-end. Malgré les rumeurs d'annulation vendredi après-midi, la manifestation a lieu.
C’est le genre d’événements dont l’organisation laisse assurément à désirer. Sobrement intitulé, sur le réseau social, “Musique sans frontières Underground festival”, c’est tout simplement une rave party sauvage, prévue pour durer tout le week-end et visiblement, annulée au dernier moment.
La page Facebook prévoyait, vendredi en fin d’après-midi, 1 613 participants, 1 882 réservant encore leur réponse. En tout, le message a été envoyé à plus de 18 000 personnes.
Aucune autorisation délivrée
Tout ce monde devait se retrouver sur la commune de Saint-Étienne-d’Albagnan, un village montagneux de 300 âmes situé à deux pas d’Olargues. Précisément sur le causse de Bézis.
La rave n’a jamais obtenu la moindre autorisation, que ce soit au niveau de la mairie ou des services de l’État. Le maire Francis Affre s’est pour sa part contenté d’un "On est contre ça."
Si les autorisations n’ont pas été accordées (elles n’ont, semble-t-il, même pas été demandées), ce n’est guère par rapport à la gêne éventuelle qu’aurait occasionnée la manifestation.
Innacessible pour les éventuels secours
Elle devait se dérouler en pleine forêt, au milieu de nulle part au sud de la commune, sur le hameau de Campels. Ce qui a réellement posé problème, c’est la difficulté d’accès.
"Les voies d’évacuations des secours ne s’y prêtent pas", affirme un gendarme. Une ambulance des pompiers n’aurait, en cas de problème, pas pu accéder au site, les seules voies y menant, après avoir quitté la route départementale, étant d’étroits chemins de terre.
Un dispositif léger de gendarmerie
Vendredi, le militaire était confiant quant à l’annulation du festival. Les gendarmes des brigades d’Olargues et de Saint-Pons ont mis en place un "dispositif léger. Si la rave s’arrête, nous n’irons pas plus loin".
Le site sur lequel était prévue la fête appartient à un particulier. Il aurait lui-même donné son aval à la tenue de la fête. On ignore s’il l’a mis à disposition gracieusement ou s’il l’a loué.
Selon nos renseignements, il aurait déjà organisé des raves sur cette parcelle, avec jamais plus de cent participants. En l’état, il ne sera pas inquiété par la justice.
Si la manifestation se déroule malgré tout, ce week-end ou à l’avenir, il devra répondre de tout problème.
Des véhicules de Belgique ou de Suisse
Sur place, les enquêteurs ont constaté, vendredi en milieu d’après-midi, environ vingt-cinq véhicules et une soixantaine de personnes.
Avant l’annonce de l’annulation, les immatriculations indiquaient une provenance des départements voisins (Ariège, Tarn, Haute-Garonne) mais aussi du nord de la France et de Suisse, Allemagne et Belgique notamment. Vendredi vers 19 h, rien ne laissait toutefois penser que le festival n’aurait pas lieu.
Par ailleurs, Saint-Étienne-d’Albagnan a été victime d’une rupture de câbles sur la commune. Pour l’heure, aucun lien ne rapproche cet incident de la rave sauvage.
500 fêtards présents
Vendredi soir, malgré l'annulation annoncée, les préparatifs battaient leur plein. Et la rave party a bien eu lieu.
Dans la nuit de vendredi à samedi, une quinzaine de gendarmes du secteur étaient sur place, épaulés par l'officier d'astreinte de la compagnie de Béziers, afin de bloquer l'accès au site et surtout libérer les principales voies de circulation.
Les fêtards ont cependant réussi à s'y rendre par des chemins annexes. Certains ont également causé des tapages dans le coeur du village. Aucune interpellation n'a eu lieu.
Dans la nuit, environ 200 véhicules étaient sur place. Les militaires pensent qu'environ 500 personnes ont participé à la rave. Samedi, les gendarmes doivent maintenir un dispositif de surveillance.
Dernière modification par A.KÖR3 (15-06-13 14:54:24)