Squat for culture - Ben 9mm - Arsenal Squat - Tracks Arte


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Central London. Ici, l’argent coule à flots. Et vivre ici a un prix. Ils sont nombreux, ceux pour qui la seule possibilité, c’est le squat. Une tradition qui remonte, et une voie à emprunter pour s’épanouir artistiquement et musicalement. Or, les niches de la production culturelle sont en danger. Au royaume de Sa Très Gracieuse Majesté, de plus en plus de voix s’élèvent pour criminaliser l’occupation immobilière et adopter des peines plus sévères.




A Londres, les loyers sont chers. Pour pouvoir vivre ici, la plupart doivent travailler jour et nuit. Pas de fric pour le loyer, mais tout pour la culture ! C’est un peu le slogan des squatteurs londoniens ! Les espaces libres ainsi gagnés servent à des productions culturelles – très souvent. Le loyer qu’on économise garantit le calme nécessaire pour faire des expériences artistiques ou musicales. Et donner naissance à du neuf.

Kit


Il y a une sacrée crise du logement dans ce pays, le prix de l’immobilier ne fait que grimper. Alors qu’en même temps, ils laissent 700 000 logements inoccupés, volontairement. Donc, dans ce pays, les gens squattent, d’abord parce que c’est quasiment impossible d’avoir un endroit rien que pour soi si tu es jeune et que tu gagnes moins de 50 000 livres par an. Par défaut, ça devient politique.

Kit vit avec une quarantaine d’autres squatteurs, quelques chiens et chats, dans un bâtiment industriel occupé à Highbury : c’est l’Arsenal Squat. Une pépinière de projets créatifs. L’endroit compte surtout pour les jeunes musiciens. Ben9mm, DJ et producteur, montre à TRACKS le studio maison. L’équipement est de bric et de broc, mais de niveau professionnel. En plus du studio, il y a des salles de répétition, une pour les DJs, l’autre pour les groupes, chanteurs, MCs et autres producteurs. C’est ici que ça passe. En continu.

Ben 9mm
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C’est le meilleur coin où je sois tombé jusque-là. Grâce à ce vaste groupe de personnes, et du fait qu’on soit en contact les uns avec les autres, et qu’à la fin, il y a toujours un moment où on se retrouve à bosser ensemble. D’une certaine manière, on s’aide les uns les autres, et c’est ce qui permet aux jeunes artistes en détresse d’aller de l’avant.

Breton – The Commission



Le groupe Breton est aussi à la recherche de la protection créatrice des squats. Ce qui les intéresse, ce n’est pas la politique, mais les processus créatifs.

Plus le monde est déprimant, plus il y a de récession, de coupes budgétaires et d’émeutes, plus les gens veulent s’exprimer à travers l’art. Historiquement, les années d’après-guerre sont vraiment fascinantes d’un point de vue artistique. Pareil pour les récessions, ou les moments où les gens se sentent pris au piège : souvent, leur réponse, c’est d’écrire, de peindre ou de faire de la musique.

Mais la vie des créateurs se retrouve en danger. Les politiciens essaient de criminaliser les squatteurs, or ceux-ci étaient jusque-là protégés par la loi. Les occupations d’immeubles vides ont été interdites. Les médias ont fait le forcing. Et les politiques ont essayé d’en tirer profit. Le terreau créatif londonien est en danger. Jam Baxter ne dira pas le contraire. Lui même n’est pas un squatteur, mais il profite des possibilités offertes par ces immeubles occupés.

Jam Baxter


C’est une incroyable ressource pour les MCs et les musicos de pouvoir s’installer sans payer et d’enregistrer leur musique. Tout naturellement, j’ai commencé à venir ici, sans arrêt, pour enregistrer mes trucs et apprendre à connaître tout ça. Ouais, y’a des bonnes ondes ici, mec.

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TRACKS a frappé à la porte des squatteurs et a pu entendre les sons et les beats du moment jusqu’à n’en plus pouvoir!!



Source : http://www.arte.tv/fr/Squat-for-culture-/6610942.html



Ps : Vidéo en HD pour vos beaux yeux, merci à la Team TRACKS smile