Le Teknival Wav est lancé sur le plateau du Larzac

Trois éleveurs ont porté plainte après l’organisation, sur leurs terrains, du Teknival du Larzac, le week-end dernier.

Des barrières ont été abattues par les festivaliers pour permettre le passage des véhicules et de nombreux déchets restent à ramasser, parmi lesquels de petits bouts de verre qui font que la tâche s’annonce quasi impossible. Plusieurs zones de pâture ont également été piétinées, ce qui rend la présence de bêtes impossible avant le printemps.

Une huissière de justice s’est rendue sur place pour constater les dégradations et permettre aux trois agriculteurs de déposer plainte auprès de la gendarmerie. Ces derniers ont également pris rendez-vous avec les services de la sous-préfecture pour tenter d’obtenir une indemnisation ou, tout du moins, la remise en état des clôtures.

Ils étaient des milliers. Ils ne sont plus que vingt-cinq. Vingt-cinq agents de propreté, pour des hectares de site dégradés et plusieurs tonnes de déchets. Après le départ des derniers "teufeurs", le site des "1789 arbres pour la Liberté " a retrouvé une once de sa quiétude habituelle. Mais après le magma sonore déversé des enceintes pendant les quatre jours (et nuits) du teknival, le coin de Larzac bruit à présent au son des engins de voirie. Déployés pour ramasser les déchets laissés sur place, quatre camions bennes, un tractopelle et des pick-up ont remplacé les fleuves Alphée et Pérée, détournés par Hercule pour nettoyer les écuries d'Augias. Pourtant, pour le héros grec comme pour les agents de nettoyage, la tâche est colossale.

"Des déchets sur chaque mètre carré de terrain"

Jeudi, à 6 h, ils s'activaient dès les premières lueurs de l'aube. "En quelques heures, nous avons déjà évacué 15 m3 de déchets, soit deux bennes pleines, en plus des quatre que nous avions prépositionnées et qui débordaient", explique Sébastien Pujol, responsable cadre de vie environnement à la ville de Millau. Au total, il évalue à une quinzaine de tonnes la quantité de déchets qui seront extraits du site.

Des mégots aux voitures abandonnées

Sous le ciel maussade et la lumière pâle du matin, le Larzac prend des allures de théâtre désolé, un lendemain de fête. Des déchets, rassemblés en larges tas ou éparpillés un peu partout, polluent une quarantaine d'hectares du plateau. Quelques voitures aux vitres brisées et pneus crevés attendent l'arrivée de la fourrière.</p>

"Il y a des bouteilles, des mégots ou encore du papier toilette derrière chaque buis, chaque branche, sur chaque mètre carré de terrain. C'est un vrai travail de fourmis !", s'exclame Sandrine Bes, qui s'occupe des espaces verts pour la municipalité depuis une vingtaine d'années. "Le plus long et pénible, c'est entre les pins et en bordure du bois, où le gros de la fête a eu lieu."

Des renforts tout juste arrivés

Armée d'une pince et d'un sac, elle s'affaire au côté de deux de ses collègues, qui balaient chaque arpent de terrain de leurs regards. Ils chargent régulièrement leurs sacs pleins dans les véhicules municipaux engagés dans un va-et-vient entre les lieux de ramassage et les bennes positionnées sur la piste principale. Une tâche longue et minutieuse pour les employés de la mairie ou les six personnes recrutées par l'association Tremplin pour l'emploi, qui œuvre en faveur de l'insertion économique.</p>

À 10 h, tout le monde se rassemble pour une pause. L'occasion de boire un café et d'organiser la répartition des "renforts tout juste arrivés, pour mettre un grand coup et ne pas dégoûter les agents de cette tâche ingrate", explique Sébastien Pujol. Dans une ambiance bon enfant, le groupe s'en remet à l'évidence : une journée de travail ne suffira pas à nettoyer le site, malgré les tonnes évacuées. Dans une camionnette, les tous derniers "teufeurs" quittent le Larzac. Derrière les vitres, ils regardent le groupe s'affairer. La fête est définitivement finie, mais le ménage se poursuit.

Une camionnette s'arrête, la vitre du conducteur s'abaisse et les passagers engagent la discussion avec les éleveurs. Au bout de la piste qui mène du terrain investi par le teknival à la départementale D809, les derniers "teufeurs" ont brièvement rencontré les exploitants des terrains squattés ces derniers jours.

À quelques mètres du véhicule, Jacques Bascoul, éleveur de 800 brebis laitières, dont certaines paissaient sur les parcelles aujourd'hui dégradées, reste stoïque. "Inutile de discuter, ça ne mène à rien", soupire-t-il, fataliste.
Une exaspération croissante

Né dans la région et exploitant depuis vingt-deux ans, il regrette les dégâts importants causés par la "teuf" sur les parcelles de la Société civile des terres du Larzac qu'il exploite. "Comparé au rassemblement de 2013, les dommages sont beaucoup plus importants. On ne veut plus qu'ils reviennent."

Malgré l'opération de nettoyage engagée par la municipalité, "il restera toujours des déchets, comme des petits bouts de verres impossibles à ramasser", s'agace Jacques Bascoul, en compagnie de Jean-Marc Raé et Philippe Guiraud, agriculteurs qui ont, eux aussi, subi des dégâts.

Beaucoup de barrières ont aussi été abattues pour faire passer les voitures. Sur cinq kilomètres au total, elles ont été détruites sur plusieurs centaines de mètres. Une perte potentiellement importante, le mètre linéaire étant évalué à environ cinq euros. La pâture, herbe ou luzerne, a été piétinée et ne pourra pas accueillir de bêtes avant le printemps prochain...

Pour chiffrer les dégâts, une huissière de justice diligentée par la mairie s'est rendue sur les lieux pour constater les dégradations. Après le constat, amer, des trois agriculteurs, ceux-ci ont déposé plainte à la gendarmerie. Ils ont également rendez-vous avec les services de la sous-préfecture aujourd'hui. Leur objectif : "Obtenir une indemnisation ou la remise en état des clôtures", indique Jacques Bascoul. Pourtant, ce dernier nourrit peu d'espoir, sachant que sa plainte a peu de chance d'aboutir, faute de responsables légaux identifiés.

Agriculteurs et festivaliers font rarement bon ménage, les seconds ayant tendance à marcher littéralement sur les plates-bandes des premiers.
Le teknival revendicatif qui s’est tenu le week-end dernier dans l’Aveyron ne fait pas exception.

Cette « free party » clandestine, dont le lieu a été gardé secret jusqu’au dernier moment, a rassemblé plusieurs milliers de " teuffeurs " (12 000 selon la police et 40 000 selon les organisateurs). Si la fête s’est déroulée sans incident majeur, ce rassemblement de masse pourrait avoir causé de gros préjudices à quelques agriculteurs.

Barrières abattues pour laisser passer les voitures, herbe et luzernes piétinées, déchets et débris de verre dans l’herbe, certaines parcelles ne pourront pas accueillir les troupeaux en pâturage.




Malgré le nettoyage entrepris par des festivaliers et par la mairie de Millau, cela risque de ne pas suffire pour trois agriculteurs qui ont décidé de porter plainte. Ils devaient être reçus ce matin par la sous-préfecture.
Ils souhaitent obtenir une indemnisation pour le préjudice subi et que leurs clôtures soient réparées.

Faute de structures adéquates, les rassemblements massifs spontanés en pleine nature peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’environnement : déchets, morceaux de verres, végétaux écrasés, herbe piétinée.

Une histoire qui rappelle le procès de Max Yasgur en 1970. Cet agriculteur américain avait accueilli sur ses terres le festival de Woodstock en août 1969, mais ses voisins l’avaient attaqué en justice quelques mois plus tard. Ils lui reprochaient d'être responsables des dégâts causés par un demi-million de festivaliers réunis pendant trois jours sur leurs terrains.

C'est pas une question d'ancienne ou de nouvelle génération, t'as toujours eu un pourcentage de dégueulasse peu importe l'époque, peu importe la taille de l'évenement.
Et forcement dans un teknival, le pourcentage est souvent plus visible.

Les choses sont pas pret de changer, et c'est pas des tekos pseudo revendicatif qui y feront quelque chose, surtout quand on voit comment ils terminent.

C'est à dégouter de bouger en teuf à force de voir tout ça.
Comme dit plus haut, des années que les discours sont répété, des années que des cons défoncent les sites.