Les maires veulent faire barrière aux rave party



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Huit mairies du canton Mormoiron pensent à des barrières "anti-ravers"




Dire qu'ils ont cette mort sur la conscience serait mentir. Mais les huit maires et adjoint des municipalités du canton de Mormoiron le confient sans détour : le décès d'un jeune lors d'une rave party à Flassan, le 30 octobre, leur "pèse moralement". Ils ne sont en rien coupables, mais ne peuvent se résoudre à voir d'autres drames se produire sur leurs communes qu'ils chérissent.

Réunion au sommet

Alors, ils se sont réunis avec le capitaine de gendarmerie Rolland (voir article ci-dessous) et leurs policiers municipaux, mercredi soir à la mairie de Blauvac."On ne peut pas éradiquer les rave-party à nous tout seul, prévenait Max Raspail, maire de Blauvac et conseiller général à l'initiative de cette rencontre. Mais si on peut, grâce à plus de communication entre nos services, éviter de nouveaux problèmes, on ne va pas s'en priver."

Le débat était ouvert. Il fut animé, passionné. "Si les jeunes venaient de nos villages, on mettrait une salle à disposition pour qu'ils fassent leurs fêtes, mais ils viennent d'ailleurs. Le gamin qui est mort venait de Martigues", notait le maire de Malemort-du-Comtat. "Le problème, c'est qu'on chasse les jeunes qui font du bruit sur la place du village. Si on va encore les chasser quand ils vont dans les champs, ils ne pourront plus rien faire... Ne faut-il pas autoriser les rave-party sur nos communes pour mieux les encadrer ?", questionne Robert Dufour, maire de Ville-sur-Auzon. Et Max Raspail de réagir vertement : "On ne peut pas cautionner chez nous des soirées qui tuent des gens !".

"Des barrières en février à titre expérimental"

Une proposition émerge alors : installer des barrières de type protection incendie (DFCI) sur les endroits sensibles pour empêcher l'accès aux "ravers". "Je demanderai au syndicat des forêts d'en mettre quatre ou cinq à titre expérimental et pas avant février pour ne pas gêner les chasseurs", tranche Max Raspail. "Nous avions déjà mis une barrière de ce type au niveau de la bergerie de la Peyrere il y a quelques années. Les ravers n'étaient plus venus... mais ils étaient allés faire la fête plus loin !", rappelle Michel Jouve, maire de Flassan, avant de concéder "qu'au final, cela avait quand même ralenti le phénomène."

Pour Max Raspail, "peut-être qu'on ne fera que déplacer le problème Mais alors qu'est-ce qu'on fait, on reste les bras croisés ?".



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Les 3 questions au capitaine Rolland :




- Quels sont vos moyens de lutte contre les rave-party dans le secteur ?
R : Le meilleur moyen de lutte reste la prévention car une fois que les fêtards sont installés, il est impossible de les faire partir : cela reviendrait à mettre des gens drogués ou alcoolisés sur la route. On doit donc se contenter de contrôler ceux qui partent pour les empêcher de prendre le volant.

- Comment la prévention peut-elle être efficace ?
R : Il faut que l'on sache où a lieu la fête. Dans ce cas, on peut intervenir, notamment sur réquisition du procureur, et on interdit l'accès au lieu.

- Les barrières anti-incendie seront-elles utiles ?
R :C'est un moyen de lutte supplémentaire. Les fêtards pourraient renoncer à casser la barrière et commettre ainsi un nouveau délit. *Il représentait la gendarmerie de Mormoiron, mercredi soir



Source : la provence