Näo

Un groupe qui m'a scotché avec un de leur morceau :



Pas encore eu le temps d'écouter le reste mais si c'est aussi bon ça promet.

Un petit article sur eux :

nÄo - NÄO
Sortie : octobre 2011

Label : ant-zen

Genre : Electro-Rock (oui, mais pas nul)

Note : 8/10

 

Il y a un peu plus de deux ans, nous chroniquions l'album Picture This If You Will (ici) de Näo. Pierre André Pernin était à l'époque encore seul à la tête du projet, et sa re-composition de la B.O de Metropolis (Fritz Lang) avait été salué par la critique défricheuse. Besançon avait trouvé son Dj Krush pendant que nous demeurions sans nouvelles. L'année dernière, des rumeurs d'association avec un live band vinrent à mes curieuses oreilles. Il paraît même qu'il existe un disque contenant des remixes, dont un de Lilea Narrative. Bref, je vais être honnête, si Näo n'avait pas été à l'affiche du Maschinenfest et signé chez ant-zen, je n'aurais probablement jamais fait l'effort de suivre un tant soit peu leur actualité. La nouvelle formation Bisontine composée de Pierre André (bécanes), Jordan (guitare) et Thibault (batterie) nous a d'ailleurs fait l'honneur de répondre à nos questions sur le parking du Maschinenfest, après avoir été littéralement acclamée par un public pas spécialement convaincu au départ. La rencontre avec le groupe fut partagée avec deux membres du webzine belge A l'arrache (accessoirement féru de porn animalier) et sera très bientôt relatée dans nos lignes. Pour l'instant, concentrons nous sur le premier album de ces trois garçons embarqués dans un vent dont ils n'ont même pas pris conscience.

 

L'electro-rock est une appellation bâtarde, qui cache la plupart du temps une misère musicale profonde. Oui, mais c'est celle qui convient le mieux à cet album. Comme si cela ne suffisait pas, ils parviennent à injecter des saturations et une énergie bien connue des amateurs de post-rock. Et là aussi, surprise, même si Pierre André est fan de 65daysofstatic, le résultat est tout sauf chiant. Il est même abrasif, calibré incontestablement pour le live. La révolution est moins profonde qu'il n'y paraît (pour ceux qui avaient déjà apprécié Picture This If You Will). Les sons cristallins et la subtilité mélodique évolutive de Pierre André est toujours là. Il y a même deux titres strictement composés aux machines sur l'album : Calibrate et Killing Time, qui forment un pont avec l'époque où le son de Näo naissait dans la chambre enfumée de Pierre André.

En plus de ne rien inventer (je dis ça pour les aigris magnifiques), Näo applique des schémas excessivement simples à leur nouvelle configuration. La mélodie cristalline s'installe, progressivement, la batterie se lance en métronome relatif, puis la guitare vient tout écorcher et définitivement lâcher les hostilités et la sueur. La recette est à chaque fois la même. Mais putain, qu'est ce que ça marche bien ! J'avais peur que le support CD sonne comme un pet trop lisse par rapport à la puissance du live. Il n'en est rien. Y a qu' à écouter les enchaînements Glad/Illogic et Mechanical/Somme (V2.0) pour se mesurer à cette puissance de feu. A certains moments, il faut reconnaître que certaines résultantes de synthés ont quelque chose de peut-être un peu trop chatoyant. Mais bon, on ne peut reprocher ça à un groupe qui prend le risque de faire de l'electro-rock et qui le fait bien. Une guitare au Maschinenfest, c'est comme un mec qui baise sa femme dans une partouse. Voilà pour la partie poétique.

 

Après avoir brillés au Riddim Collision, au Maschinenfest et à l'Elektroanschlag, les Näo n'ont à mon avis pas fini de renverser les scènes de festivals (même plus généralistes). A l'heure où certains labels de "niches musicales" tournent en rond et ne satisfont que des intégristes bien seuls, ant-zen fait preuve ici d'une ouverture qu'on aurait pas soupçonné. Merci Stefan Alt. Merci Näo. Hautement recommandé.

source




myspace Näo

FB Näo

ant-zen bandcamp