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loulito the yob · Sound System

22-08-12 14:43:19

09-01-12 · 1 268

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Stella ou Estelle Michelson, plus connue sous les noms de Mouse ou Auto-psy est une des figures de la techno hardcore radicale française. Ses sons durs et stridents, ses ambiances métalliques, autant que ses beats fracassants l’ont définitivement placée parmi les artistes les plus significatifs du genre.

Toulouse, Mouse, une discussion à bâtons rompus dont voici le compte-rendu le plus fidèle possible...


Signal-Zero : Peux-tu te présenter brièvement et donner un panorama de ta production musicale ?

Estelle Michelson : Je m’appelle Estelle ou Stella, c’est comme on veut, mon pseudonyme est Mouse au niveau de mes productions musicales. J’ai commencé par le Fraktal 01 en 1996 me semble-t-il, ensuite j’ai fait les Fischkopf 18 et 22 (sous le pseudonyme Auto-psy NDLR), puis le Karnage 01 en 1998 et le Reverse 06 en 1999. En avril 2004 j’ai fait le Homicide 005 et le Underground Perversion 2, qui est sorti "dans les bacs" en juillet. Voilà ! En fait quatre ans se sont écoulés entre le Reverse 06 et le Homicide 005.

S-Z. : Comment as tu connu les gens de Fischkopf ? Comment en es tu finalement arrivée à sortir sur un label allemand ?

E-M. : En fait, ma sœur (No Name) a rencontré Taciturne à Toulouse à la suite d’une grosse soirée . C’est par lui que ma sœur en envoyé une démo à Fischkopf, puis ensuite moi, et ils nous ont pressées toutes les deux !

S-Z. : La légende (de nombreuses légendes vous entourent toi et ta sœur), dit que vous étiez amies d’enfance avec Jörg Bucholz (Taciturne) ?

E-M. : Pas du tout, on s’est connus en fait en 1997. Mais ça n’empêche pas que nous ayons ma sœur et moi une réelle affection pour Lui.

S-Z. : Le Reverse 06 est le fameux disque avec...

E-M. : Avec Diana dessus !! absolument !!! Mais c’est pas moi qui l’ai choisi, c’est Yann (NDLR : Yann Dub de Reverse) qui a fait ça. Elle venait de mourir je crois et, .. en fait pour savoir d’où vient ce choix il faudrait le lui demander directement, je ne sais pas. La seule responsabilité que j’ai en ce qui concerne les macarons de mes disques est pour le Homicide 005. Pour les autres je n’y peux rien.

S-Z. : D’accord...

E-M. : Ce n’est pas de ma faute... Eh bon, Fraktal, au début les gens ne savaient même pas que c’est moi qui l’avait fait, car il n’y avait pas mon nom dessus, c’est grâce à des gens qui ont parlé de mes productions, notamment Cristof Fringeli , que mes sorties ont été plus connues. Mais aussi grâce aux disques suivants (le Karnage 01 et le Reverse).

S-Z. : Deux des morceaux du Fischkopf 18 sont sur la compilation du label.

E-M. : La compilation Otaku oui. Au sujet de Fischkopf il faut quand même dire que j’ai touché 500 francs en tout et pour tout pour les sorties. On a signé des contrats, et je n’ai jamais été payée. Ils se sont bien gavés sur notre dos, la compilation Otaku a été distribuée vraiment partout, même à la Fnac.

S-Z. : Et les Fischkopf sont régulièrement repressés...

E-M. : Les miens en tout cas l’ont été et sans que j’en sois rémunérée.. Je ne parle pas de Hardy et Cola qui s’en occupaient à cette époque et qui sont des gens très bien, d’ailleurs ils ont monté Blut par la suite. En fait ce sont vraiment les gros businessmen de Container Records qui nous ont bien enflées ma sœur et à moi. Il faut bien que ce soit clair que ce n’est pas Hardy le responsable, il est aussi fâché avec eux , et c’est pour ça qu’il a monté Blut par la suite. Il a au contraire tenté de nous aider auprès de l’équivalent allemand de la Sacem, mais nous n’avons pas pu faire les démarches nécessaires pour récupérer cette thune.... . Et donc voilà on s’est fait avoir. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid .. .

S-Z. : Et Hardy n’a pas tenté de te sortir sur Blut ?

E-M. : Si mais j’étais tellement écoeurée par cette affaire que je n’avais plus envie de faire de disque. J’ai fait le Reverse ensuite, uniquement parce que Yann a eu beaucoup de respect pour moi, il m’a fait jouer à Concarneau et j’ai beaucoup de reconnaissance envers lui. D’ailleurs il a fait un boulot génial pour le pressage du Homicide 005. Je l’apprécie énormément. Mais pour revenir à cette histoire, j’étais écoeurée, et j’avais envie de faire des lives plus que des disques . Voilà ! Et donc en 2004 j’ai rencontré Fred du label Homicide, qui a été formidable aussi, il est très réglo, respectable et respectueux. De même que les gens de Underground Perversion à Strasbourg, qui me font jouer dans l’Est, qui sont aussi très honnêtes, et qui sont d’ailleurs devenus des amis. Ce sont des gens qui ont beaucoup de chaleur humaine, ces gens de l’Est, que ce soit Manu/Joker, Mag d’Index, et les gens d’underground perversion, je suis malheureusement beaucoup trop loin d’eux en fait.

S-Z. : De plus les gens de l’Est sont très actifs au niveau des musiques dures...

E-M. : Ils sont très actifs, ils se bougent le cul, ils savent de quoi ils parlent, ils sont réglos, pour l’instant je ne leur ai pas trouvé de défaut ! Ca va peut-être venir ? (rires).

S-Z. : Donc tu joues principalement dans l’Est de la France, et tu donnes l’impression d’être assez loin de ce que certains appellent "la scène"...

E-M. : He bien oui, c’est normal hein ? Ca s’explique peut-être par le fait que mes productions ne sont pas très commerciales.

S-Z. : Mais le hardcore a priori ne l’est pas vraiment non plus...

E-M. : Il y a plusieurs types de hardcore, mais je me situe dans les styles les plus extrêmes... Enfin il me semble ! En fait je ne sais pas trop moi même, mais c’est ce qu’on me dit.

S-Z. : Est-ce qu’on t’a déjà dit que tes morceaux sont difficiles à vendre, que les distributeurs auraiênt du mal à les placer, que ce n’est pas ce que le public attend blablabla ?

E-M. : Oui on me l’a déjà dit. Mais en fait ma musique qui soit disant se vend mal ; finalement se vend bien ! C’est étonnant tout de même, non ?

S-Z. : Finalement, les distributeurs ne jouent-ils pas un rôle de filtre a priori, en décidant un peu de ce que le public va aimer ou pas ?

E-M. : Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que j’ai fait les premiers disques de certains labels, et que ce sont parmi mes meilleures ventes, ce qui me fait dire que ces "cahiers des charges" ne veulent rien dire du tout.

S-Z. : Karnage est aussi un label des gens de Fraktal ? Est-ce qu’il y a une option sonore différente de faire un Fraktal ou un Karnage ?

E-M. : En fait ce sont deux types de Fraktal qui ont monté Karnage. Et moi de toute façon, je n’ai pas d’option sonore. Je réalise que j’ai oublié de parler de l’Anticore 01 que j’ai fait entre les Fischkopf et le Reverse, qui est aussi un label créé par quelqu’un de Fraktal (Maniak). Un type également très réglo. C’est quelqu’un de vraiment bien. Ce qu’il y a en fait est que je ne sors pas du tout, je vis en autarcie, je fais mes disques en autarcie, ou plus exactement les seules choses que j’écoute sont les morceaux de ma sœur, les productions de Laurent (La Peste),Joker (ou Cyanide), Fringeli et Hecate... N’ayant pas de platine et ne sachant pas mixer, je n’achète pas de vynils. Ce n’est pas que je ne veuille pas connaître les autres, j’écoute les gens sur lesquels je suis tombée d’une certaine manière. Je connais bien sûr des choses plus commerciales, mais ça ne me plait pas spécialement, donc je ne m’y intéresse pas plus que ça..

S-Z. : Tu dis que tu fais ta musique en autarcie. Comment travailles-tu ?

E-M. : Jusqu’au Reverse, j’avais beaucoup de synthétiseurs analogiques, un sampler et un Atari. Je samplais mes synthétiseurs analogiques, je samplais des films aussi, et je composais avec ça, je faisais mes lives aussi comme ça, sur Atari, tout en pas à pas. Je dois préciser que je n’y connais absolument rien en musique, rien en solfège.

S-Z : Tu séquençais avec l’Atari ?

E-M. : Oui je séquençais des boucles que je faisais avec le S950 de chez Akai (le sampler), et ensuite le Kurzweil K2000, mais je n’ai pas sorti trop de disques avec celui-là. A présent, depuis trois ans, je bosse sur PC comme tout le monde. Je travaille principalement avec Live ! que j’ai acheté, parce que je le trouve tellement génial et fabuleux que je voulais l’acheter par reconnaissance envers ses créateurs (Ableton).

S-Z. : Tu travailles donc en fait à base de boucles ?

E-M. : Oui je construis des boucles, avec des synthés virtuels, je fais des boucles rythmiques avec Masterbeat, et j’agence tout ça dans Live !

S-Z. : On a l’impression d’une démarche obsessionnelle dans ta manière de composer, de repasser sur une boucle un grand nombre de fois.

E-M. : Absolument, de la retransformer, la refiltrer etc... Oui. Mais pour moi ce n’est pas obsessionnel, c’est du travail. Avant que je n’estime un morceau abouti, il y a généralement beaucoup de temps passé à la réalisation.

S-Z. : Donc tu es très perfectionniste.

E-M. : ...Peut-être... En tout cas je bosse beaucoup mes morceaux.

S-Z. : On retrouve un peu ça aussi chez ta sœur.

E-M. : Oui , mais la différence entre elle et moi est que c’est une vraie musicienne. Elle fait de la musique depuis longtemps, et même si elle ne connaît pas le solfège, elle se penche beaucoup sur tout ce qui est séquencement, mélodies, elle est très forte pour ça. Elle a 8 ans de plus que moi, elle fait de la musique depuis plus longtemps que moi, et elle en a fait quasiment tous les jours. Alors que moi j’ai par ailleurs des activités de comptable car je n’en suis pas au stade de vivre de ma musique, et je ne fais de la musique que le week-end et le soir, donc pas beaucoup finalement.

S-Z. : En bref, tu mets longtemps à produire un morceau et tu as peu de temps pour ça.

E-M. : Voilà.

S-Z. : Tu ne vas pas au devant des labels ?

E-M. : Non, en fait je me suis tellement fait entuber au début que maintenant j’attends de rencontrer des gens avec qui j’ai un bon feeling pour faire des disques avec eux. Puisque je ne fais pas de disques pour l’argent, autant les faire pour le plaisir.

S-Z. : Si tu voulais vraiment faire de l’argent avec des disques, il te faudrait sans doute changer de style.

E-M. : C’est possible, encore que..., je ne sais pas... oui c’est possible. Si c’était distribué différemment, si je faisais des projets sur CD...

S-Z. : Quand même, ce que les gens qualifient de hardcore "commercial" est associé à des pressages de l’ordre de 3000 vynils à tout casser sur la planète donc pour faire de l’argent avec ça...

E-M. : Oui, là dessus on est d’accord ! Les gens qui en vivent le font sans doute grâce au live et aux sets de DJ. Mais quoi qu’il en soit je ne veux pas en vivre. Je veux que cela reste une passion, je veux pouvoir faire ce que je veux. De cette manière si un jour je ne fais plus de hardcore, ce ne sera pas un problème. D’ailleurs j’ai produit des choses dans d’autres styles qui vont peut-être sortir. Ce que je ne veux pas, c’est avoir un style qui me soit imposé pour être rentable. Le seul disque pour lequel j’ai eu un cahier des charges , non de rentabilité mais du goût musical, était le Anticore 01. Fred m’avait demandé des morceaux plus lents, ce que j’ai fait, en trichant un peu, en dédoublant des rythmiques de temps en temps. Mais finalement ça m’a fait beaucoup de bien, car j’étais vraiment dans le speedcore à cette époque, et j’ai dû aller explorer des rythmes beaucoup plus lents, ce qui m’a fait découvrir d’autres façons de faire. Et donc ça été très enrichissant.

S-Z. : Pour reparler de composition, tu utilises donc des samples ? Une légende à ton sujet affirme qu’il n’en est rien, que tout est fabriqué par toi, y compris les voix qui sont la tienne et celle de ta sœur retrafiquées...

E-M. : Ah bon ? C’est complètement faux. Je sample beaucoup de films, et par exemple sur le Homicide 005, les samples du morceau le plus lent proviennent en intégralité de "Docteur Petiot" avec Michel Serrault. Et oui !! il a fait autre chose que "La Cage aux folles", c’est un grand acteur, et pendant longtemps j’avais trouvé ce film tellement glauque que j’ai hésité à le sampler tant il me terrorisait. J’ai aussi samplé des films plus convenus comme "L’exorciste". Non non il ne s’agit pas de ma voix, ce sont bien des samples de films et des sons de synthés que j’utilise.

S-Z. : Ta sœur aussi (NDLR : No Name) est aussi associée à la légende alors qu’elle a samplé dans au moins un film cet appareil placé à un feu rouge et qui dit "Attendez, attendez, attendez, traversez, traversez, traversez".

E-M. : Oui c’est dans un film également, mais je ne me souviens plus lequel [Blade Runner, NDLR]. En fait tout provient de films, mais bientôt j’investirai dans un Minidisc portable pour sampler les bruits de rue ou de très très beaux sons comme le Métro parisien. Et aussi les débiles qu’on croise dans la rue, et ce n’est pas ce qui manque...

S-Z. : Et en live quelle différence de travail y a-t-il avec ce que tu fais chez toi ?

E-M : En fait jusqu’à présent, je trichais. Je faisais plus du mixage de morceau en direct que du vrai live. Ce qui explique qu’à chaque fois je faisais un blanc etc... Il faut dire que j’ai un ordinateur qui marche assez mal, grâce a Windows XP... Il faut bien dire que Live sous Windows XP, ça marche mal, ça plante beaucoup.

Suit une discussion technique sur les possibilités de tuner son système pour libérer des ressources systèmes).

S-Z. : Mais Live ! n’a-t-il pas été conçu pour le Mac à l’origine ?

E-M. : Alors ça je n’en sais rien. La première démo que j’en ai vue était sur un Mac G4 et il avait planté à peine deux minutes après le début... Donc entre Mac et PC... je ne sais pas trop.

S-Z. : C’est tout de même plus confortable que l’Atari non ?

E-M. : Je ne trouve pas car au moins l’Atari ça marche. Lors du dernier live que ma sœur et moi avions fait avec l’Atari, un jeune homme, totalement décérébré, car pas suffisamment "tazé", nous a renversé de la bière sur l’unité centrale. Elle a continué à fonctionner malgré tout. Il est fort probable qu’un PC aurait cessé de tourner. C’est certain que le PC fait beaucoup plus de choses, mais pour moi d’une manière générale les ordinateurs sont des grosses merdes il faut bien le dire. Ca ne marche pas bien et le système d’exploitation est préhistorique. Aujourd’hui quand tu fais de la musique électronique, tu as intérêt d’être informaticien, sinon tu peux te mettre à la flûte... ou à la guitare sèche ou au trombone....

S-Z. : Tu peux faire les deux aussi...

E-M. : Tant que tu ne comptes pas sur l’ordinateur.

S-Z. : Comment utilisais tu ta configuration "rustique" Atari etc... ?

E-M. : En live au début je mélangeais le S950 et L’Atari, ensuite un Atari et un DAT. En composition c’était tout à l’Atari. Je sortais en monophonique sur une seule sortie ! C’est beaucoup plus simple pour faire les mixages. Les réglages sont fait directement sur le sampler donc c’est facile... Maintenant que je suis sous PC je travaille en stéréo. Il ne faudrait quand même pas exagérer !!! Bien que pousser le vice à continuer à faire du mono avec un PC pourrait être sympa.

S-Z. : Et donc puisque tu as changé de système de travail, qu’en penses-tu ? Que t’a apporté le passage au PC et aux instruments virtuels ?

E-M. : Je suis traumatisée (dans le bon sens) par Live !, depuis deux ans. J’adore vraiment ce logiciel. La seule chose que je déplore donc est que les ordinateurs ne marchent pas très bien, et que ça plante, régulièrement, en plein live... C’est très chiant, mais dans l’ensemble c’est fantastique.

S-Z. : Que crois-tu que va t’apporter, au niveau musical, ton changement de configuration ? As tu une idée de comment cela va influencer ton travail, et plus généralement ton son ? Notamment le fait de passer aux instruments virtuels. Tu as accès à un nombre d’instruments énorme...

E-M. : Oui, trop d’ailleurs...

S-Z. : Et c’est facile de s’y perdre. Comment navigues tu dans tout ça ?

E-M. : En fait pendant deux ans, j’ai eu un PC. Et je n’arrivais pas à m’y mettre car il y avait tellement cde choses disponibles que je m’y perdais. Du coup à cette époque je me suis focalisée sur la synthèse du K2000 (NDLR : La Variable Architecture Synthesis Technology), et j’ai mis deux ans à me mettre aux instruments virtuels et au traitement de sons sur PC. De plus, j’avais beaucoup de facilités avec Cubase sur Atari, alors que sur PC, le logiciel VST a beaucoup trop de fonctions et je m’y perds. Alors je compose des boucles avec des synthétiseurs virtuels sous VST, je les trafique en direct et je les exporte en fichiers wave. Et ce sont ces fichiers que j’importe dans Live ! qui est le seul soft que j’arrive à manipuler un petit peu . On peut vraiment tout canaliser, et surtout il permet, même avec un truc à la con, de faire quelque chose très rapidement. Les effets sont très biens, tout est bien en fait, et je viens d’être informée de la sortie de la version 4 qui permettra d’inclure des instruments virtuels. C’est précisément ce qui me manquait dans ce système. Le côté "Direct-to-disk" est parfait mais il manquait un côté séquencement. Donc j’espère que cette nouvelle version m’apportera ce dont j’ai besoin.

D’une manière plus large, ce que m’ont apporté les instruments virtuels au niveau musical, c’est l’accès à plus de sons, et surtout, ce que je développe maintenant dans mes morceaux grâce à ça, c’est une plus grande variété de plans sonores, plus de petits détails, qui ne sont pas au premier plan, mais qui donnent une finesse à l’ensemble.

S-Z. : Tu travailles avec un portable ?

E-M. : Oui un portable, et ce n’est pas une question de mode. Le week-end j’aime partir et emmener mon ordinateur avec moi pour faire de la musique là où je vais. Et pour le live c’est très pratique. Quand j’utilisais encore l’Atari et le sampler je me suis plus d’une fois retrouvée à laisser tomber mon matériel sur un quai de gare lors d’une correspondance, parce que j’étais trop chargée. J’en avais marre d’être toute seule à porter ça, alors je portable c’est idéal en ce sens. Si ça ne plantait jamais, ce serait parfait !

S-Z. : Quelle est ton approche de la synthèse ? Tu as une musique essentiellement rythmique, et que fais tu exactement comme synthèse dans tout ceci ?

E-M. : je synthétise les nappes, les pieds, des bruits stridents, en fait un peu toutes sortes de choses... Mais je suis surtout très fan des voix. Avant je mettais beaucoup d’effets dessus pour qu’elles ne soient pas intelligibles, mais maintenant j’aime autant qu’elles le soient.

(Démonstration en live de comment Louis de Funés dans Rabi Jacob peut se transformer en scieuse de plaques métalliques, ou comment Jacky Chan peut devenir un marteau piqueur pneumatique tout à fait convaincant. Impressionnant.)

J’aime autant qu’elles soient intelligibles pour qu’on comprenne bien le message... Enfin,..., il n’y a pas de message, moi je fais de la musique juste pour rigoler. Il n’est pas question de faire du mal aux gens, on dit tout le temps que le hardcore c’est dark etc... D’ailleurs au passage je n’ai pas du tout apprécié les 666 que les gens d’un label ont mis sur un de mes disques. J’ai si peu apprécié que je me suis engueulée avec eux à ce sujet. Je ne prône pas le satanisme. Je ne prône d’ailleurs pas non plus le christianisme, mais ayant été saoulée avec ça, j’ai fait des morceaux avec des chants grégoriens [NDLR : le morceau lent sur le UPR 02], des chants médiévaux à la Vierge, et ça m’a changée des pieds de boucs et des étoiles sataniques sur les macarons de disques ou en déco dans les teufs (quel niveau !!!!!).

S-Z. : C’est un peu une imagerie importée d’Allemagne avec des diables et tout le bazar...

E-M. : Je ne sais pas si ça vient d’Allemagne, mais en tout cas en France aussi, le stéréotype Hardcore = Noir = Imagerie Satanique est bien colporté. C’est un peu de la provoc’ de gamins, et ça me fait bien rire de les voir avec leurs 666 et des images sataniques dans leurs teufs.. Là franchement, autant inviter des drag-queens, trouver vraiment autre chose, car le satanisme, je ne vois pas le rapport avec la choucroute...

S-Z. : Pour parler d’autre chose, y a-t-il en ce moment à Toulouse une scène hardcore à laquelle tu pourrais participer ?

E-M. : Non en ce moment pas trop.

S-Z. : Il y a eu cette soirée organisée par Neokoros qui ne s’est pas bien passée ?

E-M. : Oui elle s’est très mal finie, disons-le, et Neokoros, qui est vraiment quelqu’un de bien, s’est bien fait avoir par les gens du Havana Café. On ne remerciera pas les videurs qui ont fracassé le public, ni le personnel de cet endroit qui ont fait preuve d’une antipathie notoire ce soir là.

S-Z. : Neokoros espérait même une mensuelle je crois ?

E-M. : Oui il espérait ça et bon... Quoi qu’il en soit à Toulouse, le hardcore et même la techno de façon générale sont très mal vus. C’est presque impossible d’organiser des teufs ici, et ce qui a sans doute joué contre la soirée de Neokoros, c’est qu’il semblerait qu’il y ait eu un incident à l’Aposia lors d’une grosse soirée de 3000 personnes qui a dégénérée en bagarre. Enfin bref, on dit que nul n’est prophète en son pays, et c’est donc mon cas, et pour tout te dire je m’en fous un peu. Je joue ailleurs...

S-Z. : Une question qui taraude tes fans : pourquoi ne composes-tu pas avec ta sœur ?

E-M. : Avec ma sœur, nous n’avons pas vraiment le même rythme de vie, ce qui rend la chose difficile. Je crois quand même qu’on va mélanger nos deux lives d’ici peu. Personnellement je n’arrive pas vraiment à travailler avec des gens, en particulier avec ma sœur, bizarrement. Mais on a souvent les mêmes inspirations sans se concerter, et on s’est aperçues qu’on pouvait mixer deux morceaux de chacune ensemble, et que le résultat était vraiment fantastique.

S-Z. : Tu travailles donc plutôt de manière solitaire ?

E-M. : Oui. Ce qui fait que notre travail en commun sera plus du mélange de morceaux faits par chacune, mais ça risque de donner des choses vraiment intéressantes !

S-Z. : Parlons d’avenir. Ce fameux Hangars Liquides 004, qu’en est-il ?

E-M. : Laurent (La Peste) m’a dit qu’il voulait toujours que je le fasse et j’ai vraiment été très touchée. Les morceaux sont presque prêts ; il y en a trois sur quatre presque finis en fait. Je te fais écouter ?

(On écoute, vous ne saurez rien, j’ai prété serment, mais... miam !)

E-M. : D’ailleurs pour conclure je voudrais insister sur ce que je disais tout à l’heure : faire de la musique de manière à ce que ça reste une passion. Et aussi sur l’importance pour moi de l’amitié et du feeling avec les gens. En particulier, Manu/Joker et Laurent/La Peste (et sa copine Aurélia), les gars de Fraction (Matt et Tony) pour lesquels j’éprouve une amitié toute particulière. Et sans ma sœur (No Name) je n’aurais jamais fait tout cela... Merci encore divine No Name !!!!

OlgaZzz

SOURCE




OlgaZzz

Nass · Discovore

22-08-12 14:58:09

11-11-11 · 735

  12 

Anticore 01 , reverse 06 , karnage 01.. etc  , elle a sorti de sacrés bastos quand meme !
j'aime bien le son de sa soeur aussi ( no name) mais je prefere les prods de Mouse , dommage qu'on entend presque jamais de Hardcore de ce style en free hmm

loulito the yob · Sound System

22-08-12 15:03:36

09-01-12 · 1 268

  19 

j'ai eu peur! j'ai cru tu allais me dire que tu l'avais déjà posté aussi!

mcboulette · Compte mis en Parking

22-08-12 15:04:32

16-07-12 · 240

  

Cool, je confirme à TOULOUSE c'est Inox (boite de nuit ) ou crève !!! Heureusement que dans les département autour ca bouge plus.

"La musique commence là ou s'arrête le pouvoir des mots." R.Wagner

Nass · Discovore

22-08-12 15:15:24

11-11-11 · 735

  12 

loulito the yob
j'ai eu peur! j'ai cru tu allais me dire que tu l'avais déjà posté aussi!



Ca aurait pu , je connaissait deja l'article (je les ais tous lus sur signal zero) mais non big_smile 
Parcontre je vais poster le dossier sur Fischkopf , j'ai appris pas mal de choses en le lisant

lapin · Administrateur

22-08-12 18:37:49

11-07-11 · 13 874

  81 

Effectivement ont peut dire que le Anticore 01 est vraiment un skeud à avoir techno

Merci pour l'interview