Teknival du 1er Mai 2001 @ Marigny
Notre voyage à travers les Teknival de ces 30 dernières années continu avec le Teknival du 1er mai 2001 à Marigny. Le premier à avoir ouvert une série inégalé de 4 éditions au même endroit (2001, 2003, 2005, 2018). Cette année là la présence des raveurs était illégale tout comme en 2018. Nous allons donc revenir en photos, en vidéos en audio et en report sur cette édition s'étant déroulée il y a 22 ans déjà et qui avait réunis près de 25.000 personnes. Pour ce faire plusieurs sites aujourd'hui disparu vont être mis à contribution : FreeTekno.org, Buznetwork, Infrabass.org, que nous saluons comme d'habitude. Bonne lecture à vous.
Sound System présents : Subsonik, DKLé, Infrabass, DST, Alchimyst, Mas i Mas, PKATRE, FAC, Klynikal, Oxyde, Esoterik Eskort, Dezakore et bien d'autres...
Départ Vendredi vers 20H. Après renseignements auprés de sources proches le tekos devrait se dérouler pas très loin de Reims. 1ère éscale à St Dizier dans l'appart d'un pote. 22H00 on se file rencard avec d'autres amis à la gare de Chalons sur Marne. Tous motivés comme jamais ! L'infoline donne un premier Chek-Point à Connantray pas très loin de Vitry le Francois, mais seulement pour les sons. On bouge en se rapprochant du lieu, mais 30 bornes avant on se cale sous un pont d'autoroute en attendant + d'infos. Musique, diskut.on imagine déjà la teuf, et l'un de nos potes nous fait une petite démo en crachant du feu, histoire de patienterBientôt 1H du matin et on se décide à bouger à Connatray, surtout que Jean-Hugues nous à confirmé le check-point sur mon portable (very cool man!).
Une demie-heure après on arrive à Connantray et pile au même moment les camionnettes de sons qui skwattaient depuis quelques heures le parking d'un routier démarrent vers le skwatt du tékos. L'infoline vient de tomber ! .direction l'aérodrome de Marigny à quelques kilometres de Sézanne. On est trop heureux ! à seulement 180 bornes de Nancy !!! Bref on suit les sons jusque le skwatt. Ca donne une petite file de voiture sur la nationale, qui ne fait qu'accroitre la motivation
de monde d'un coup sur une route (dailleurs il y aura quelques legers accrochages).la file est énorme ! les keufs n'ont plus qu'à regarder.
On penetre sur l'aérodrome. On est dans les tous premiers. La c'est la
course. Les premiers sons s'installent sur la piste de l'aérodrome. Nous on gare la voiture dans un endroit visible. C'est la panique tout le monde skwatt la piste avec sa caisse, le gros binz.mais ca rentrera dans l'ordre. On se pose dans la voiture en attendant que ca démarre, mais il doit déjà etre 3H. Happy, bouff and drink time. On fait un petit tour, ca pose un peu partout. En fait la piste fait une grande boucle d'environ deux kilometres, et tout les sons s'installent autour.
Vers 4H. premiers vrombissements.comment on est heureux !!!! Mais comment on est trop heureux !!!! Pire que des gamins ! Ca fait des semaines que j' attendait ca et cette fois on y est. On est dedans ! On retrouve nos gars de la Moselle (Esoterik Eskort - Dezakore) qui sont là. Vive la fête et vive NOTRE musique !Le jour ne va pas tarder à se lever. Le tekos à démarré tard et la première soirée fut un peu avortée.
Retour à la voiture qui sera notre lieu de vie, pour reprendre un peu de forces. Le samedi matin la majorité des sons sont désormais montés. De petits sons, mais aussi d'énormes trucs avec carrément un mur d'enceintes, parfois de superbes décos, chacun représente sa tribus et tout le monde ne forme qu'un seul peuple avec une seule cause : le son ! Il y à les connus : TTC, Heretiks, Darrack, Esoterik Eskort, UFO, Dklé etc. puis les moins connus : Electroniktout par exemple et quelques gros sons étranger. La joie de savourer la zic quand le jour se lève. Et il y à déjà beaucoup de monde ! Malheureusement pas mal de dealers qui sont venus faire uniquement leur buisness...c'est un peu désolant ! C'est grave chiant, mais je pensais que ce serait pire niveau agression.
On se prend 2 heures pour dormir avec en fond sonore le hardcore des hollandais qui sont juste à coté de nous. Ben ouai on s'est garé en plein milieu du tekos sans le faire exprès. Mais plus tard on bougera plus loin afin d’être plus tranquille. La journée de samedi : ça s'est bien remplit.mais c'est la pluie ! Gros point noir du tekos ! Bon le k-way fait l'affaire et ça m’empêchera pas de bouger de son en son ! Ça fait aussi grave plaisir d'enfin rencontrer ou revoir tout ceux avec qui je discute sur le Web, et qui sont de panam ou d'ailleurs (El Locco qui à l'air trop heureux d’être là et qui est déjà en train de me raconter ses galères avec les keufs pour pouvoir rentrer.c'est trop bon :-), Woxo et sa légendaire casquette, Fred qui était venu poser et que j'ai capté qu'à l'ultime minute.(tiens j'en profite pour faire un petit coup de pub pour Phat Beatz à Paris, le shop de skeuds qu'il tient.), Mourad etc. Puis tout ceux du coin qui sont là : Mich', Djalil, la petite Marie, etc.toute la bande de teufeurs que je croise tous les WE dans la région :-)))Bref c'est grave kiffant !
La journée passe assez vite, et nous voilà au samedi soir. Beaucoup de people qui arrive. Je pense qu'on sera 20 000 samedi soir. La tribu des sons s'est élargie dans les allées avoisinantes, au total une soixantaine de sons différents, Médecins sans frontières, les vendeurs de merguez etc. une vie s'est installée. La nuit arrive, après avoir un peu mangé et bu, retour sur l'anneau principal. 22H00 (par la dedans) on est devant le son d'Esoterik eskort et dezakore. C'est Keta qui est aux platines et qui nous remet tout les bons skeuds hardcore d'il y à quelques années, bien happy, bien dansants.y à pas
moyen on est grave dedans !!! Plus rien ne nous arrêtes. Surtout que c'est le Keta des grands soirs ! le casque en branle sur la tête (qui d’ailleurs fait de grandes allées et venues de bas en haut). complètement dans son set et nous avec. Nous vla parti !
P*tain ce que c'est quand même bon des moments comme ça !! Ce n'est qu'une heure et demie plus tard qu'on bougera sur d'autres sons et notamment un son tekno (dont je ne saurai dire le nom). Même délire.à fond dedans pendant quelques heures ! Et avant d'aller achever la bouteille de Vodka déjà bien entamée, que Mikado m'à forcé à achever.car je voulais pas :-)
C'est mortel on est vraiment à fond dans le truc, comme tout le monde d’ailleurs, les cracheurs de feu sont là, les feux de bangales, les jeux de lumières, tout le monde à le sourire, tout le monde parle à tout le monde.mouarff comment j'aime ça ! Rahhhh p*tain ce que c'est bon !!! Un bon vieux Green Velvet par dessus et ça le fait, mais grave ! Trop apprécié cette soirée qui restera peut être le moment le plus fort du WE (avec le vendredi soir quand tout le monde arrive d'un seul coup dés que l'infoline est lâchée).du moins j'ai du apprécier jusqu'au moment ou la Vodka à tellement fait d'effet qu'il à fallu s’arrêter :-) 4H du mat' ou un truc dans le genre, on est de retour à la voiture et off pendant quelques heures.
Réveil 6h30. Pas une minute à perdre.à peine réveillé et retour au tekos.toujours pas mal de monde. On se fera quelques sons pendant la matinée.mais cette fois on est vraiment fatigués. Une semaine de boulot, 5 heures de sommeil en deux nuits, une trentaine d'heure à danser.la tête et les jambes n'en peuvent plus. Dimanche 11H. on se décide à repartir. La fin de 2 jours d'une teuf admirable, mais un peu gâchée par la pluie. 11H45 du matin et 100 km plus loin dans l'appart de Mikado, il faut se rendre à l'évidence : on à pas eu notre dose de musique ! Le besoin se fait déjà ressentir. Ça peut pas s’arrêter comme ça ! 4 grands cafés avalés en ¾ d'heure de temps nous font passer la tension de 2 à 17 ! Ajoutez à cela une petite heure de mix dans l'appart, histoire de se repasser tout les bons vieux morceaux qu'on kiffe.que nous voilà déjà en train de danser dans l'appart.pas l'ombre d'un doute, une heure plus tard on est de retour au tekos
reguaillardi !!!!
Du moins on à faillit pas y être. Arrivés à l'entrée les CRS sont là et
bloquent la route et l'entrée ! On se renseigne sur les esquives possibles pour pouvoir rentrer, mais une heure plus tard, après avoir tourné, on tombe sur une autre entrée où les CRS sont toujours là, mais cette fois laissent rentrer. faut dire que tout le monde s'était garé le long de la nationale et était parti à pied.la file commençait à s'agrandir.peut être la raison pour laquelle les CRS ont lâchés l'affaire. On passe sans problèmes et on se gare 3 km avant l'entrée car la file est immense. Certains sont garés dans les champs rendus boueux.la sortie va être difficile. Mais, la fête sera un peu moins belle, la pluie redouble. La motivation s'esquive au bout de quelques temps. Dimanche soir on repart avec certes un sentiment de frustration car il faut déjà repartir et que demain il y en à qui bossent (mais qui feront actes de présence je pense), mais aussi une
immense joie d'avoir passé quasi 3 jours avec du son 24 heures sur 24 dans les oreilles, et avec des gens de tous horizons qui comme nous ont la foi en leur musique ! quel plaisir de voir des gens kiffer comme il y en à qui kiffent ! Les jambes sont lourdes, la tête fatiguée, mais il y à plein d' images qui reviennent (celles de dizaines de sourires, de teufeurs qui sont trop heureux d’être là, des délires et des galères.), et d'autres qu'on imaginent déjà, celles du teknival du Centre ou du Sud dans quelques mois.
Respect à tous ceux qui nous on fait passer des moments qu'on est pas prêts d'oublier et dont le souvenir nous donnera encore longtemps des free-sons.
Article issu du TRAX n°42 (Juin/Juillet 2001) par Antoine CALVINO avec Photos de Fleur de VERGIE
Le Monde
Près de 25 000 personnes se sont rassemblées, samedi 28 avril, sur un ancien terrain militaire à Marigny (Marne), pour une rave-party qui devrait durer quatre jours. La préfecture, prise de court, a mis en place une cellule de crise. Une douzaine de milliers de personnes étaient encore présentes dimanche soir, sans incidents notables.
Le Monde & Photos par Infrabass.org
Dreadlocks au vent, les jambes du pantalon baggy tire-bouchonnées sur des rangers maculées de la terre de la Marne, les derniers ravers de Marigny s'employaient mardi après-midi à ramasser les détritus de quatre jours de fête. Les regards flous dénotaient d'un usage constant de substances induisant une forme d'extase que n'entamait pas même la brise aigrelette séchant quatre jours d'averses. "C'était cool", indiquaient les derniers restés, s'inquiétant de savoir quel avait été le bilan sanitaire de leur fête, à base de "BPM" (Beats Per Minute), sur le principe du tam-tam qui induit les transes. Le tout arrosé de force bières.
Sur le sol, les paquets vides d'ecstasy témoignaient de l'activité des dealers qui rejoignent en général ces rassemblements. A l'approche des divers petits groupes, la demande récurrente était celle d'une cigarette : "pour rouler le dernier joint et ne pas jeter le reste de shit" avant l'inévitable contrôle de police. Du côté des autorités, la discrétion quasi-générale n'avait sans doute d'égale que la surprise qu'elles ont éprouvé à l'invasion de la base militaire désaffectée de Marigny dans la nuit de vendredi à samedi.
Une dernière "poussée" douce des forces de l'ordre devait finir de vider la base, tandis que des unités militaires de Reims arrivaient pour nettoyer les dernier détritus ( merci les gars, mais c'était à nous de le faire...). L'antenne du SAMU installée à Gaye (Marne), un village voisin, n'a dénombré que 15 évacuations en 4 jours avec des foules variant de 10.000 à 25.000 personnes, en fonction de la météo ou les emplois du temps. Selon le médecin responsable de l'antenne, "il n'y a pas eu de pathologie liée à la drogue", et un jeune, évacué vers l'unité de réanimation de Reims l'a été "à la suite d'un traumatisme lié à une rixe". Ce même évacué est, selon le député UDF Charles-Amédée de Courson, "hospitalisé à la suite d'une rupture d'anévrisme pour excès de tension dû à l'absorption de substances psychotropes"...
Le député a tenté une incursion autour de l'ancienne piste d'envol de l'OTAN, transformée en tremplin musical. Visiblement lui et les "ravers" ne semblaient pas parler le même langage, selon divers reporters qui ont assisté à la scène. Les moins boueux des "danseurs" sont rentrés lundi "travailler" à Paris ou ailleurs, afin de revenir finir la fête mardi. Mais d'autres venus de Grande-Bretagne, d'Italie, d'Allemagne, de Tchéquie même, portent sur eux les traces de quatre jours passés à labourer les champs marnais de leurs rangers.
Un autre élu de la Marne, venu avec une délégation qui avait assisté, non loin de là, à une réunion amicale de pompiers, s'interrogeait avec une certaine gravité sur ce qui animait les jeunes qui ont fréquenté la fête techno de printemps, également intitulée "Technival de Paris". "Qu'avons nous manqué d'offrir à notre jeunesse, pour qu'elle ait besoin de créer ainsi des zones de non-droit qui vont à l'encontre des lois de la République?". Les "militants" ravers expliquent : "Nous sommes itinérants et voyageurs, un peu comme les hippies d'avant, avec une autre musique, tout çà c'est cool. C'est dommage que cela prenne une ampleur un peu mode et que les dealers nous suivent".
Liste des audios enregistrés lors de ce Teknival
Disponible au téléchargement sur notre FTP
- Core-Tex Labs - Zip & Suburbass - Live Teknival Marigny 2001
- Banditos - Live At Marigny 05-05-2001
Source : Merci au PelerinBZH et à http://buznetwork.free.fr - http://www.freetekno.org - Infrabass.org - Le Monde 1, 2, La HP, Plus de photos : http://parties.are.free.fr/tekos2001.html, http://narbouk.free.fr/report_fotosnikal_tekos2001.htm
