Rave party dans le Lot : le procureur annonce des poursuites judiciaires et confisque la sono
Pendant quatre jours, entre 700 et 1 500 personnes ont participé à une rave party sur le causse d'Aujols. La terre et les bois du secteur ont tremblé aux rythmes des musiques techno durant des nuits entières. La rave party sauvage et non autorisée s'est déroulée sur un terrain mis à la disposition des raveurs par un propriétaire de la commune. «La rave continuait encore hier et c'est infernal», témoigne Geneviève Dejean, la maire du village. Durant tout ce long week-end, l'élue a dû faire face à la colère de ses administrés et des habitants des villages voisins, excédés par le bruit de la sono qui a tapé et résonné à une dizaine de kilomètres à la ronde. «Les gens n'en peuvent plus, ils habitent Arcambal, Nadillac, Esclauzels et viennent depuis samedi en mairie pour se plaindre du tapage assourdissant.»
La maire d'Aujols essaie de contenir l'exaspération des riverains, tout comme les gendarmes qui sont venus en force à proximité du lieu où se tient le rassemblement pour tenter de calmer les esprits. Dimanche et lundi, il y aurait eu plus de mille raveurs à Aujols, des Français mais aussi des Allemands, Belges et Hollandais et plusieurs DJ qui ont débarqué dans le Lot en camions et minibus. «Les chemins communaux déjà ravinés par la pluie ont été dégradés, un poteau téléphonique a été cassé, des canettes de bière, des cartons, des papiers jonchent le sol. Et puis, se désole Geneviève Dejean, c'est le bruit toute la nuit.»
Les gendarmes de Gourdon, Souillac, Puy-l'Évêque, au total une trentaine de militaires, ont organisé des postes de contrôle pour vérifier les identités des participants. Dès samedi, un hélicoptère du Détachement aérien de la gendarmerie a effectué des survols de la zone et cette surveillance depuis les airs devait être reprise hier mardi. Selon les premières constatations, le nombre de participants a progressivement baissé au fil des heures. Hier, ils n'étaient plus qu'un demi-millier environ à garder le rythme, pas encore disposés à lever le camp. Peu de mouvement en journée, seule la sono géante pour bouger, puis à la nuit tombée tout recommence jusqu'à l'aube.
Un seul incident est à signaler, le malaise d'un homme de 30 ans qui a été transporté dimanche au centre hospitalier de Cahors.
Face à l'organisation surprise d'une rave party comme celle d'Aujols, la maire du village dit son désarroi : «Les maires sont impuissants. J'entends les doléances des habitants, mais le rassemblement a lieu sur un terrain privé, je n'ai aucun moyen de faire cesser le tapage. Les gendarmes sont présents, je me tiens en relation permanente avec la préfecture du Lot, mais mon action s'arrête là. Et je pense, ajoute Genevière Dejean, que des évènements comme celui-ci se reproduiront dans le département.»
La réponse des autorités judiciaires ne s'est pas faite attendre. Frédéric Almendros, le procureur de la République de Cahors, a indiqué lundi qu’une enquête judiciaire est en cours sur ses instructions, qui a d’ores et déjà permis de confisquer le matériel de sonorisation de la manifestation.
Le parquet fera entendre le ou les organisateurs ainsi que le propriétaire des lieux qui a permis la tenue de cette manifestation. Il y aura des poursuites pénales à cette affaire ce que confirme dans un communiqué le représentant du Ministère public : "Le procureur de la République tient à préciser que les organisateurs de ce type de manifestation, ayant pour conséquences de troubler considérablement et durablement la tranquillité publique, et ceux qui en auront permis la réalisation, devront systématiquement en répondre pénalement, alors que ces rassemblements se tiendront soit en dépit de la réglementation, soit à proximité des lieux de vie".
Source : La dépêche 1 & 2