Bretagne : une free party de grande ampleur ce week-end face à la répression
Depuis plus d’un mois, plusieurs free parties bretonnes enchaînent les mésaventures avec les gendarmeries locales. Les quatre départements ont été touchés par des péripéties similaires. Pour faire face à cette nouvelle politique, les sound-systems de l’Ouest s’unissent et comptent organiser un rassemblement revendicatif samedi 3 décembre.
En Bretagne, les organisateurs de free parties se heurtent à une nouvelle politique depuis le début du mois de novembre. Saisies, bombes lacrymo, violences, scènes d’affrontements, jets de projectiles : une suite d’évènements témoignent du climat tendu entre les autorités et les teufeurs. Dimanche 30 octobre, la free party de Comana lançait le début d’une série d’affrontements plus ou moins violents entre les autorités bretonnes et les organisateurs de raves. Vendredi 11 novembre, 200 à 300 teufeurs dansaient dans la cour du manoir de Guernac’hanay, à quatre kilomètres du bourg de Plouaret, dans les Côtes-d’Armor. Le collectif, qui fêtait ses cinq ans, avait annoncé que la musique s'arrêterait à 16h le samedi. Pourtant, vers 15h, 60 gendarmes de la compagnie de Lannion et Guingamp sont intervenus pour mettre un terme aux festivités. L’intervention a rapidement viré à l'échauffourée. Malgré les projectiles des fêtards, les gendarmes sont parvenus à couper le son. Une enquête a été ouverte à la suite de l'interpellation d’un des organisateurs et des blessures de trois personnes, dont un gendarme.
Le même week-end, en Ile-et-Vilaine, 500 teufeurs tapaient du pied face à un mur d'enceintes près de la déchetterie de La Dominelais. Sur place, les gendarmes encadraient le rassemblement dans le calme. Mais le dimanche après-midi, les gendarmes locaux arrêtent un des camions des organisateurs et saisissent un des sound-systems de la soirée. Compréhensifs, ils laisseront tout de même le groupe électrogène.
Même s'il arrive aux gendarmes de se montrer conciliants, ils peuvent aussi complètement interdire ce genre de rassemblement, comme ils l’ont fait le 26 novembre à Ploudaniel, dans le Finistère. "Les gendarmes ont débarqué pendant l’organisation de la soirée. Le public commençait à arriver. Tout a été arrêté, puis ils ont ramené les organisateurs à la frontière du département", explique Samuel Raymond de Freeform.
Une politique répressive qui pourrait être la conséquence de l’arrivée d’un nouveau préfet dans le Finistère : Pascal Lelarge, qui semble déterminé à en découdre avec les collectifs de free parties. Après cette série d’interventions autoritaires, le préfet se disait prêt “à discuter avec les organisateurs”. L’entité du département Arts et cultures multison 29 l'a déjà démarché pour une rencontre qui aurait été décalée plusieurs fois. L’association Freeform, quant à elle, a envoyé un rapport aux ministères de l’Intérieur, de la Culture et de la Jeunesse. "En 2004, Bernadette Malgorn, la précédente préfète, avait tenté d’agir de manière autoritaire avec nous. Cela ne se fait pas comme ça. La positon de Freeform se situe dans la concertation et l’échange, au niveau national et local. Ça se passait bien avant en Bretagne, donc ça doit continuer comme ça", confie Samuel Raymond.
Ainsi, lundi 28 novembre, un tract est sorti des terres bretonnes. Les collectifs du grand Ouest s’associent pour organiser un rassemblement invitant tout adhérent à la fête libre. Pas de détails sur le lieu ni d’actions précises si ce n’est de venir "manifester" et s’unir pour défendre les valeurs d’une fête libre.
Source : TraxMag