Nouvelle saisie dans le 91 : Euphorik - Igwantek
Après la saisie des Blankotek et Rave 3n Kore, il y a tout juste 2 semaines, une nouvelle saisie a eu lieu dans l’Essonne suite à une soirée de deux sound system locaux.
Les informations sont une nouvelle fois assez éparses, mais la mauvaise nouvelle est confirmée : les sound system Euphorik et Igwantek se sont fait saisir ce dimanche dans le 91. C'est déjà dans ce département qu'avait eu lieu la saisie des Blankotek et Rave 3n Kore le 21 septembre dernier. Et comme pour cette dernière, les conditions de la saisie sont pour le moins litigieuses, puisque moins de 500 raveurs étaient sur place durant la nuit, alors que la loi n'autorise pas les saisies pour les teufs de moins de 500 personnes.
Photo by Solène Merci à elle
Tout commence vers 10h avec l'arrivée de 2 voitures de gendarmerie qui viennent sur le site pour la première fois de la soirée. Comme souvent une négociation a lieu pour que la soirée puisse couper vers 13h, la gendarmerie repart donc tranquillement. Vers 13h les collectifs coupent donc la sono, démontent, et remballent le matériel dans le camion alors que vers 15h30 les gendarmes reviennent à 8 voitures, flash-ball, fusil et quadrillent le spot ainsi que le camion contenant le matériel.
Là ils forcent le propriétaire du camion à se pousser afin de rouvrir les portes et décharger le matériel. Une fois arrivé à la moitié du déchargement, en voyant encore les 6 gros caissons qui étaient tout au fond, ils se démotivent et demandent au conducteur de les accompagner à la gendarmerie pour finir le déchargement dans leurs locaux. Ils demandent également à l'organisateur de l’événement qui avait donné son nom à l'arrivée des forces de l'ordre à 10h de les accompagner.
On apprend via les Pirates Sound System et confirmé par les Euphorik que l'ensemble du matériel a été saisie, à savoir 2 groupes électrogènes, 4 lumières (scans), les câbles d'alimentation / xlr / speakon, la table de mix, un ordinateur personnel. L'ensemble du matériel sono appartenant aux Euphorik, les Igwantek n'ayant apporté que la déco ainsi que quelques lights déjà rangée lorsque sont intervenus les gendarmes.
La façade proposait environ 8kw (8 enceintes + les retours), entièrement enlevées par les forces de l'ordre. L'ordre a été passé aux personnes présentes de ne pas filmer la scène sous prétexte d'illégalité tout en joignant le geste à la parole en arrachant brusquement et vivement des mains le téléphone portable du concerné. Portable rendu par la suite.
D'après les Euphorik, la quarantaine de personnes encore présente sur le site étaient calmes, respectueuses et non violente. Tandis que les forces de gendarmeries étaient indisciplinés, irrespectueuses, et en auraient bien profité pour embarquer un ou deux participants si la situation avait dégénéré.
On apprend d'abord via les Syndrome Actif, que 2 plaintes ont été déposée, l'une par le maire de la commune, l'autre par le propriétaire du terrain. Puis des précisions sont apportées par les Euphorik sur ces deux plaintes :
- Plainte du propriétaire pour "occupation illégale de son terrain"
- Plainte du maire pour "agression sonore" (et non tapage nocturne, qui rentre du coup dans le cadre des délits et donc passible de prison).
Ce qui rend l'amendement Mariani et la règle des moins de 500 personnes inutile, puisqu'une plainte contre X ramène l'affaire dans le giron judiciaire et non plus administratif. Tout cela alors que d’après les organisateurs il y avait environ 300 personnes au plus fort de la nuit, à peu près 150 à 10h pour l'arrivée des gendarmes et moins d'une quarantaine lors de la saisie.
Le volet répressif ne s'est pas arrêté là, puisque des permis de conduire ont également été retirés à l'occasion de contrôles dans le village à côté, tout comme un certain nombre de plaques d'immatriculation relevées pour de probables futures amendes de 135€ pour stationnement illicite sur chemin en forêt.
L'association Freeform a été contacté par les organisateurs, alors que les procédures en cours s’amoncèlent pour elle. Une chose est sûre, la circulaire appelant à respecter les textes de loi lors des saisies, et notamment en ce qui concerne la fréquentation des fêtes, n'a pas franchi les portes des casernes et commissariats du département de l'Essonne. Ou peut-être est-ce le résultat d'un message politique visant à signifier que les organisateurs de teuf ne sont plus les bienvenus sur les terres du sénateur Serge Dassault.
Pour finir, cela ne semble pas avoir entamé le moral des troupes, bien déterminé semble-t-il à persévéré dans les semaines à venir et à ne pas baisser les bras face à cette répression qui continue.
Source : Euphorik // Solène // Pirates Sound System // Syndrome Actif Sound System // lxy // Mouvements libres