Manifestive Toulouse : Du bruit et 1500 teufeurs dans les rues

Musique techno, volume maximum et banderoles revendicatives. Les «teufeurs» de toute la région ont fait du bruit hier après-midi dans les rues de Toulouse. Sous un soleil de plomb, plus de 1 500 personnes ont défilé en dansant derrière une dizaine de chars équipés de caissons amplifiés. Un parcours de plusieurs heures pour une boucle au départ du Parc des expositions et arrosant de décibels Saint-Cyprien, le Palais de justice, le Grand-Rond, les allées François-Verdier, la rue de Metz et le Pont neuf. «Un son bafoué, une culture gâchée », «Nous ne sommes pas des terroristes, seulement des artistes », «Rien n'arrête un peuple qui danse » : sur les camions et dans les rangs, des banderoles pour la défense des «free party», ces rassemblements festifs musicaux libres, gratuits et autogérés, le plus souvent organisés dans des lieux isolés.

«Nous faisons du bruit aujourd'hui pour nous faire remarquer et pour dénoncer la répression dont nous sommes victimes. Nous demandons l'arrêt de la répression et des saisies illicites de notre matériel, le retour au dialogue. De tous les mouvements culturels, nous sommes les seuls à dépendre du ministère de l'Intérieur. Nos grands-parents aimaient le tango, nos parents le rock, nous, c'est la techno ! », lance Romain, un des organisateurs de la manifestation, ravi de voir le «peuple techno dans la rue». «Nous voulons faire partager notre mouvement culturel et artistique. Nous revendiquons un état d'esprit alternatif, respectueux de l'autre, 80 % des sound systems – entendez les organisateurs des free party- sont irréprochables, nous ramassons même les ordures et les déchets de ceux qui sont moins responsables. On ne comprend pas notre musique ? Le rock était mal perçu à son époque, ça vaut pas le coup de batailler ! », conclut le teufeur.