Rave party à Fos. Une manifestation sur place ==> Saisies

Une rave bien bruyante, entendue sans problème sur Istres, et qui a une fois de plus excédée les riverains. Hervé Rico était en direct de la rave dans le journal de 7h sur maritima radio. Il a notamment expliqué que des défenseurs de la nature, élus et responsables d'associations, ont commencé à se rassembler sur place pour dénoncer une "rave très sale dans une zone naturelle ou des gens travaillent, où il y a des éleveurs et des chasseurs."

A noter que selon Hervé Rico, la rave devrait se terminer mardi matin.

Selon un des manifestants : "on n'a rien contre les raves qui sont devenus des phénomènes de société, mais il ne faut pas de rave à cet endroit, pas sur un territoire aussi fragile que la Crau, un territoire à protéger". Les manifestants sont rassemblés près du rond point de la Fossette mais sans perturber la circulation sur cette route entre Arles et Fos.

A noter qu'Hervé Rico nous a signalé l'arrivée des CRS sur place en plus des policiers déjà présents. Il reste du monde à la rave qui doit se terminer demain matin. Une centaine de voitures sont encore stationnées sur place.

Le réveil a été particulièrement rude hier matin pour les raveurs de la Fossette. En plus de la fatigue accumulée après deux jours et trois nuits de "fiesta", rythmée par les beats répétitifs de musique techno, ils ont découvert à la sortie du site qui abritait leur rave-party improvisée une petite armée de CRS et de policiers. Les forces de l'ordre sont restées mobilisées toute la journée d'hier, postées aux différents accès menant au terrain, pour procéder au contrôle systématique des jeunes fêtards, plus ou moins dociles, certains récalcitrants ayant provoqué des courses-poursuites. La mise en place de cet imposant "comité d'accueil" n'était pas programmée, du moins pas dans de telles proportions. Un "coup du berger" en est à l'origine...

"C'était un coup de bluff, je l'assume"

Ce berger, c'est en fait un éleveur: Rémy Benson, le président de la fédération départementale ovine dont dépend le syndicat des éleveurs de mérinos d'Arles. "La veille au soir (dimanche, ndlr), j'ai prévenu les autorités que nous allions faire une action "coup de poing": un lâcher de moutons le lendemain matin (lundi) sur le rond-point de la Fossette pour manifester notre ras-le-bol contre ces rave-parties. C'était un coup de bluff, et je l'assume. Au moins, cela a été efficace. Mais la prochaine fois, c'est à l'arrivée des raveurs dans notre plaine de la Crau et pas à leur sortie que nous voudrions voir autant de policiers et de CRS mobilisés!" Rémy Benson est tout de même venu sur place hier dès 7 h, sans bétail, mais accompagné d'une dizaine d'éleveurs du Pays d'Arles, d'élus de la mairie de Fos-sur-Mer et de JeanBoutin, directeur de la réserve naturelle des Coussouls. Ils réclament tous une sécurisation des accès menant sur les sites protégés de la Crau qui servent de lieux de pâturage pour les troupeaux. De moutons, pas de "teufeurs".

Les éleveurs et les élus réclament des barrières


"Nous ne voulons pas transformer la plaine de Crau en sanctuaire mais il faut quand même des règles!", s'étrangle RémyBenson, le président de la fédération départementale ovine. Cette énième "rave-party" le conforte dans sa conviction selon laquelle il faut clôturer les terres. Un sacré casse-tête quand on sait que les réserves naturelles de la Crau s'étalent sur quelque 11000hectares... "C'est peut-être compliqué mais nous réclamons tout de même une table-ronde en Préfecture avec les maires des communes concernées, dont Arles, Saint-Martin de Crau et Fos-sur-Mer pour lancer ce programme de barrièrage", insiste le représentant des éleveurs du Pays d'Arles. Les élus de Fos pointent le Grand Port de Marseille Concernant le terrain que les raveurs ont envahi durant ce week-end prolongé, ce sont les élus de Fos qui montent au créneau. "Ce n'est pas la première fois qu'une rave-party se déroule ici. La dernière en date a eu lieu au mois de mars. Et ce n'est pas un hasard: ce terrain est très facilement accessible pour les véhicules depuis le rond-point de la Fossette", constate avec dépit Philippe Troussier, l'adjoint aux services techniques, qui était sur place hier matin, accompagné de deux autres élus de Fos, JeanHetch et Magali Gasparini. "L'ennui, c'est que cette zoneest située sur le territoire communal mais il est la propriété du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) qui ne fait rien pour sécuriser les accès. Une réunion à ce sujet avait pourtant eu lieu au printemps 2010 avec le sous-préfet d'Istres et il avait été acté que le GPMM devait se charger de fermer les accès sur ce terrain, à l'Ouest de Fanfarigoule et depuis la Fossette. Mais nous attendons toujours, se désole l'adjoint. La municipalité de Fos, elle, devait prendre à sa charge la pose de barrières sur le chemin de Fanfarigoule, même si ce n'est pas une propriété communale. Et cela a été fait, pour un montant de 5000€hors main-d'oeuvre." Ce n'est pas la première fois que la mairie de Fos fait la leçon à l'ancien Port autonome...

Chargé de mission au sein du Conservatoire des espaces naturels, Axel Wolff attendait les "raveurs" hier matin, à la Fossette. Mais en raison des intempéries, ils ne sont pas venus... La grande opération de nettoyage que les fêtards avaient annoncée pour ce week-end est tombée à l'eau. Elle est repoussée à vendredi prochain. Axel Wolff se déplacera à nouveau avec des agents du Conservatoire pour accueillir et, surtout, encadrer les jeunes qui se seront portés volontaires pour tenter de réparer les dégâtsde la rave-party qui s'est déroulée le week-end dernier sur un terrain de la réserve naturelle des Coussols. Mais le mal est déjà fait à entendre le chargé de mission qui s'occupe spécialement de cette réserve.

- Comment réagissez-vous à cette opération de nettoyage?
Cette opération est louable mais compte tenu de l'imposante quantité d'ordures laissées sur place, elle n'effacera pas pour autant tous les dommages écologiques occasionnés par cet événement illégal.


- Quels sont ces dommages?
Le dérangement de la faune protégée par le bruit, la foule et les chiens, la destruction souvent irréversible de la végétation protégée, les éclats de verre répandus au sol qui blesseront les pieds des brebis, tout cela n'est pas réparable. Les stigmates de cette rave-party resteront malheureusement visibles de nombreuses années dans la réserve naturelle.


- Alors faut-il tout de même maintenir, selon vous, cette opération de nettoyage?
Oui mais il ne faudrait pas que le remède soit pire que le mal. En clair, il existe un risque important que les opérations de nettoyage se traduisent par des dommages supplémentaires sur le milieu naturel : la circulation de véhicules à moteur sur les sols détrempés par les fortes intempéries que nous subissons actuellement risque de dégrader encore plus le milieu naturel. C'est la raison pour laquelle nos équipes de garde veilleront au cours de cette opération à ce que les véhicules restent bien cantonnés aux pistes existantes. Il faudra que les jeunes aillent faire la chasse aux détritus à pied! Car il n'est pas question de faire encore plus de dégâts.


- Avez-vous évalué l'étendue de ces dégâts?
Pas de façon précise. Il y a notamment des milliers de bouteilles de bière, sans compter qu'il reste des résidus des précédentes raves qui se sont déroulées à cet endroit. De visu, la surface de terrain souillée par les déchets s'étale sur environ 17 hectares.

- Qu'en est-il au niveau des procédures engagées contre les raveurs, sachant que plusieurs plaintes ont été déposées et notamment par le Conservatoire des espaces naturels.
Un procès-verbal contre X a été dressé par les agents de la réserve pour relever toutes les infractions au code de l'environnement générées par cette rave-party et il sera bien transmis au Parquet d'Aix.