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yvan.m · Bass skwatteur

13-02-18 22:50:01

11-02-13 · 222

  

Je cherchais un disque d'un artiste appelé konix sur le net et je suis tombé sur un dj du méme nom, et la surprise je tombe sur sur cette article . Je voulais en faire profiter toute la troupe . Bonne lecture a tous tchous



Dj KONIX & DROP IN CARAVAN
Posté le Mercredi 28 juin 2017
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Depuis les premières free parties à la fin des années 80, les sound systems techno prônent la fête libre et s’opposent à la société, aux discothèques… Pourtant, vivre en marge génère une précarité difficile à assumer en vieillissant. Résultat, certains des activistes passent du militantisme au professionnalisme. Dj Konix fait partie de ceux-là. Frère de son de Drop In Caravan et Tomahawk, il nous raconte pourquoi il est parti jusqu’en Amérique Latine…


Ta première approche des platines vinyles ?
L’année ? pffff ! Il y a un bail j’écoutais déjà de la musique électronique, genre les premiers morceaux d’acid house qui étaient dans le Top 50 : « Rock to the Beat » par One O One et Technotronic. J’ai acheté des MKII à 17 ans. Et ça fait 23 ans je n’ai pas décroché, même si aujourd’hui, j’utilise aussi des CDJ et laptops pour mixer. J’ai commencé à fréquenter les fêtes trance. Puis les teknivals, les premiers sound systems : Spiral Tribe, Facom Unit, Tomahawk et tout.

Es-tu déjà allé à la Jamaïque ?
Non. Mais à 22 ans je tournais en rond en France. J’avais un cousin qui vivait aux Antilles et qui faisait des fêtes sur les plages. J’ai pris un billet d’avion et je suis allé le rejoindre. J’étais dans les Antilles françaises plus particulièrement à la Guadeloupe. Du coup je me suis vite mis à organiser des soirées, mais l’idée était aussi d’attirer les locaux, ce qui n’était pas évident à l’époque car ils étaient à fond dans le zouk ou le ragga. On a vite compris que le mieux était d’installer le sound system le dimanche matin sur les plages populaires, où les locaux passaient la journée en mode barbecue et bivouac. Evidement c’était en mode free et on partait dans des bœufs avec des platines vinyles et des musiciens Du coup, on a découvert les musiques traditionnelles, très présentes sur ces îles, et notamment le gwo ka. C’est vraiment la musique traditionnelle guadeloupéenne, un rituel avec une dizaine de percussions dont le djembé et le boula et des chants créoles. Ça te met en transe et du coup ça collait avec nos tracks techno et house. Depuis c’est plus fort que moi : il faut que je mixe des sons avec des rythmes tropicaux.

Et après ce séjour, que s’est-il passé ?
Je reviens en Europe, à Marseille et je rencontre Debbie des Spiral Tribe. En 1999, nous sommes partis en Italie où j’ai rencontré Sound Conspiracy (union des sound : Okupe, Total Resistance et Facom Unit, Ndlr). Ils revenaient déjà d’un long trip en camion: ils sont partis d’Europe pour aller en Inde. Ils sont passés par l’Iran… J’ai intégré la grande famille des travellers. Ils sont devenu mes meilleurs potes, mes frères de son comme nous disons. Ensuite je suis revenu à Paris. J’ai rencontré des Colombiens. Certains étudiaient. De là est née l’envie de faire un festival à Bogota. J’avais 25 ans. En France, il commençait à y avoir des problèmes dans les raves parties. C’était moins fun. Il y avait des histoires dark, des racailles, de la violence. Ca tournait en rond. Ces facteurs m’ont motivé pour repartir à l’aventure.

Est-ce pour ça que Drop in Caravan Sound System est né ? Est-ce l’interdiction des raves en France qui a poussé Drop in caravan et Tomahawk à partir aussi loin ?
C’est un peu lié. Mais ce n’est pas la première raison. Nous avions besoin de nous évader, de partir et d’aller à la découverte des autres. Il y avait cette idée d’apporter des fournitures scolaires pour les enfants, de les aider à rénover des lieux de rencontre, de se rendre utile. L’idéal c’était de partir avec les sonos dans des pays que nous ne connaissions pas. À l’époque, nous ne parlions même pas espagnol. Il y avait l’envie d’improviser des fêtes, sans flyers, avec les habitants des villages. Puis de faire de plus grosses fiestas en ville. Iot Records a lancé Expedisound en Afrique en 2004, puis en Mongolie en 2006. Ils ont également insufflé ce genre de trip avec des camions. L’idée était aussi d’enregistrer des banques de sons pendant le parcours, des bruits d’animaux, d’enfants, etc. À la base Drop in Caravan Sound System réunissait des personnes issues de divers sound systems français, italien et anglais. Tonio est, on va dire, le brain. Mais l’idée n’est pas de mettre une personne en avant, mais le spirit. C’est une grande famille qui représente deux cents personnes… L’objectif initial était de relier Montréal à la Patagonie. Mais Drop in n’a pas pu entrer au Chili. C’est un peu compliqué quand tu es en mode gypsy-troubadour. Depuis la France, ils ont donc chargé 20 ou 30 kilos de sons dans un container pour Montréal. Ils ont acheté un premier bus, puis deux. Ils sont passés par Nyc… À San Francisco, ils ont acheté un troisième bus, puis ils ont pris la direction du Mexique. Après, ça a été plus doucement. Vers Panama ils ont dû vendre un bus pour faire passer les deux autres bus sur des barges. Un an après, ils m’ont rejoins à Bogota. Quand ils sont arrivés, ils étaient une vingtaine de personnes (Djs, Vjs, plasticien, Ndlr). Marvin est né pendant le voyage. Il y avait plus de 2000 vinyles dans les bus, ainsi que des chiens, une chèvre… Lorsqu’ils sont arrivés, j’habitais dans un squat. J’en ai eu des frissons parce que je savais que j’allais être de la party. Et puis je n’avais jamais vécu dans un camion ou un bus… Il n’y avait pas encore ce genre de trip en Amérique du Sud, autofinancé avec les moyens du bord. Avant de partir, nous sommes restés deux mois à Bogota. C’était trop cool. Nous avons participé à Bogotrax. Nous avons aussi fait des gigs dans des prisons, comme Johnny Cash ! Il y a beaucoup de gens simples en prison. Ce sont souvent des victimes du système, plus que des criminels. C’était marrant parce que ca joué du noise, de la house… ils hallucinaient ! La première question posée a été : « Avez-vous été payés pour venir ? » Et j’ai répondu : « Non, nous avons payé pour venir ». Ils ne comprenaient pas. En effet nous avons tout financé par nous même. Bogota ou l’alliance française n’a pas donné un peso. Ils ont juste donné une autorisation et facilité les démarches.



Vous ne jouiez pas que de la techno-house ?
Ouaiii, à chaque musique son heure. Une fête peut durer 48 heures. On ne balance pas que de la hard techno pendant deux jours, sinon on devient fou. Pour cette expédition, c’était hyper varié, un peu de reggae, du hip-hop…

Invitiez-vous des toasters ou Mcs ?
Tu sais il y avait des anglais, ils écoutaient de la d’n’b. Donc après quelques verres, ils prenaient le micro. Ça le faisait sur la d’n’b, mais sur de la house nous leur disions de revenir par la suite. Il y a eu beaucoup de bœufs. Lorsqu’un mec arrivait avec un instrument, il se calait. Un saxophoniste n’avait même pas besoin de micro. Il se mettait en plein milieu…

Etiez-vous autonomes pour alimenter la sono ?
Je crois que nous avons tout essayé. Évidemment nous avions des groupes électrogènes, mais il faut mettre de l’essence. Il y avait aussi des panneaux solaires sur les camions mais ils n’étaient pas aussi performants qu’aujourd’hui. Donc ça ne servait uniquement pour les petites choses du quotidien. Je ne suis pas électricien mais à Caracas, nous nous somme branchés directement aux poteaux électriques. Je crois que pendant ce trip j’ai tout vu. Même à Bogota, nous faisions des petits shows dans la rue, autorisés par le barrio. J’ai souvenir que le système de branchement était très sommaire, disons à l’africaine. Mais ça marchait.



Aviez-vous un parcours tout tracé, ou y avait-il de la place pour la spontanéité ?
Avec l’âge on s’améliore. Mais franchement, quand il y en avait un qui voulait faire du surf, nous allions sur un spot dont nous avions entendu parler. C’était un peu au feeling. Mais évidemment nous passions de ville en grande ville. J’avais une bonne connexion à Caracas, alors nous sommes restés plusieurs jours. Après le Venezuela, nous avons abordé des endroits où il n’y a pas de route. Tu étais obligé de mettre les bus sur des barges. Quand nous avons quitté Bogota, le voyage a encore duré un an. Mais je n’ai pas pu aller jusqu’au bout.

Tu es retourné à Bogota ?
Oui, j’ai fait cinq éditions de Bogotrax, qui est né de la connexion Paris-Bogota. Encore une fois chacun payait son billet pour venir. L’été, je revenais en Europe. Il y a Charles Tox de Galettas Calientes Records qui est arrivé à la deuxième ou troisième édition. Depuis il est resté et produit des artistes locaux. Il y a une énorme connexion qui c’est faite suite au passage de Drop in et le festival Bogotrax.

Justement revenons sur le voyage. Quelles sont les meilleurs et pires souvenirs ?
Bah, c’est difficile d’en parler car les pires souvenirs sont liés à des décès. Au Brésil il y a eu un ami tuée par balle. et à Bogota un autre qui a fait un arrêt cardiaque surement lié à la consommation excessive de drogue. On ne veux pas oublier mais je ne souhaite pas en dire plus, nous avons un problème avec ça. Les meilleurs souvenirs il y en a eu plein. Mais si ! C’est quand Drop In est arrivés à Bogota. La famille d’Europe est arrivée. Ce fut un moment fort.

Penses-tu que la communauté des travellers est grandissante ?
Non, je ne pense pas. Il y a des gens qui résident dans des camions aménagés, mais ces personnes ne vivent pas forcément en tribus. Et ils sont moins nomades.

Aujourd’hui tu es toujours Dj. Ce genre de trip ne te manque pas ?
Non parce que j’ai encore les deux pieds dedans (rires). En plus en tant que technicien-roadie, je bosse à 60 % sur des évents de musique électroniques, même si les entrées sont payantes et sous contrôle.

Tu formes aussi un duo avec Jedsa Soundrom. Peux-tu nous parler du Ep « Donso Kan » qui sort cet été au format digital ?
C’est marrant parce que ça ne fait pas longtemps que l’on se connaît. Nous nous sommes rencontrés, il y a deux ans, au squat le Soft à Ivry. On a très vite sympathisé. Nous avons alors fait quelques morceaux ensemble. Je le kiffe. C’est intéressant parce que mes potes anglais du Bedlam Sound System (fondé en 1992, Ndlr) et SP 23 ont monté une « community kitchen », dans les camps de réfugiés à Calais. Ça fait presque trois ans que ça dure. Et Jeff23 de Spiral Tribe fait des compiles dont les bénéfices vont aux réfugiés, grâce à l’association Artists In Action. L’histoire du Ep est étroitement liée car le vocal samplé est extrait de « Donso Kan ». Un titre réalisé par Akilignouma. C’est un Malien qui fait de la musique plutôt traditionnelle. Et son manager voulait soutenir l’association Artists in Action, mais il ne savait pas que c’était orienté sur les musiques électroniques. Et quand Jeff23 a entendu le morceau original, il a pensé à moi puisque je mixe aussi de la house soulful comme Jedsa Soundorom. Ensuite, nous avons fait un remix de « Donso Kan ». Sur l’Ep, il y aura la version originale, un remix de Charles Schillings et le notre. Jedsa Soundorom et moi formons Greenblood.

Par Dj Coshmar



“ (…) ILS NE COMPRENAIENT PAS. EN EFFET NOUS AVONS TOUT FINANCE PAR NOUS MEME. BOGOTA OU L’ALLIANCE FRANÇAISE N’A PAS DONNE UN PESO. ”

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mockingbird · Bass Explorer

16-02-18 13:34:33

15-09-17 · 26

  

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