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Bart Clement · Je viens d'arriver, je paye ma tournée !!

06-12-13 19:55:54

21-11-13 · 12

  

2009 est une année noire pour le mouvement free-party, le 1er mai de cette année, date symbolique pour les teufeurs, marquera tristement l'histoire du mouvement par les saisies qui ont eu lieu un peu partout en france; sur le teknival de Courcelles, à Strasbourg, Toulouse et ailleurs...
Le fait est que nous nous trouvons dans une impasse, l'état gagne encore une bataille et donc du terrain sur la voie qu'il a choisie depuis déjà bien longtemps: la répression pour le contrôle systématique des free-parties.
La peur a à nouveau changée de camp et le dispositif policier en témoigne.

Ce dispositif policier, mis en place lors du teknival, a été prévu pour saisir les sound systems. Et il a malheureusement fait ses preuves.
A l'arrivée sur le site les gendarmes cherchaient déjà les véhicules transportant du matériel et les listaient pour mieux les saisir à la sortie. La coordination inter-sons étant inexistante, les plaques n'ont, pour la plupart, pas été cachées et aucun convoi n'a été organisé pour sortir massivement du teknival

Ces solutions n'auraient été que des solutions de moindre mal puisque les « force du désordre » ont manifestement validées une technique qui leur resservira: quadriller une zone, laisser circuler les teufeurs, et saisir tout les véhicules transportant du matériel de sonorisation tant que l'émeute n'est pas risquée. En d'autres termes diviser les convois pour mieux les saisir un peu plus loin.
Dans ces conditions toute action collective n'aurait fait que minimiser les saisies et la solution des convois n'est pas viable a long terme. Les sons risquent a chaque fois leur matériel, des amendes, des frais de procédure juridique, des TIG, la suspension des permis de conduire hors du cadre professionnel, leur solvabilité quand le matériel est de location et que des astreintes doivent être réglées et parfois même leur travail quand les véhicules personnels sont confisqués.

Continuer à subir ces lois et arrêtés absurdes sans nous organiser relève du masochisme. Nous savons tous la légitimité que nous avons à exister en tant que mouvement culturel à part entière, et il serait temps d'avoir une réflexion collective sur ce que nous revendiquons vraiment.

Fishcat · Bass skwatteur

07-12-13 02:03:32

15-11-13 · 215

  

Bart Clement
Continuer à subir ces lois et arrêtés absurdes sans nous organiser relève du masochisme. Nous savons tous la légitimité que nous avons à exister en tant que mouvement culturel à part entière, et il serait temps d'avoir une réflexion collective sur ce que nous revendiquons vraiment.


Tout est là : Que revendiquons nous? ^^

We make a living by what we get, we make a life by what we give
Hey you! don't tell me there's no hope at all. Together we stand, divided we fall! (Pink Floyd)
http://www.mixcloud.com/fishcatbzh/
http://www.lastfm.fr/music/FISHCAT/+albums

WaWaN · Ti Punch

07-12-13 20:34:48

07-02-12 · 1 712

  27 

Fishcat

Tout est là : Que revendiquons nous? ^^



Que les abus policiers et juridique cessent envers les sound system.
Qu'on autorise la tenue des freeparty.
On va nous demander des concessions sur le nombre limité de participants, des autorisations de propiétaires ( et là se pose le problème des lieux abandonner qu'ils qualifieront de dangereux).
On va nous rabâcher les problèmes de santé publique lié à la drogue et l'alcool. Mais les sound sytem ne sont  pas responsable de l'état dans lequel se mettent certains!!!
Mais il est difficile de se défendre avec des assos de RDR et des flys de prévention, alors que les préjugés au sein du gouvernement sont bien ancrés. Eux, tout ce qu'ils veulent, c'est des responsables. En gros, on revient au début de la loi mariani...

J'ai vu des gens qui me disaient :"continues a faire le con, cest bon d'etre con, cest bon d'etre con..."
Et des fois j'entendais, cest con d'etre bon...

Fishcat · Bass skwatteur

09-12-13 17:39:57

15-11-13 · 215

  

WaWaN
Que les abus policiers et juridique cessent envers les sound system.


L'état (police, justice, etc...) a très bien définit sa cible. Pas de son (sound systems), pas de teuf.
Abus... Nuisances sonores pour des riverains, dégradations/vols en tout genre aux abords des free parties, sites laissés jonchés de détritus et poubelles, etc... Après faut pas s'étonner de subir à son tour des répressions.
Quand aux abus, ils sont, de fait, l'attribut des gens de pouvoirs (police, justice, ...) car les pouvoirs ne sont plus indépendants, ni séparés. Ils peuvent donc tout se permettre ou presque, car ils se protègent mutuellement les uns les autres. Il n'y a pas qu'envers les free party, qu'on trouve des impunités. Les gens au pouvoir entendent bien le conserver, peu importe les moyens qui sont utilisés.

WaWaN
Qu'on autorise la tenue des freeparty.


Il faudrait déjà définir ce qu'est une free party.
Nombre de ces raves se passent bien et n'ont aucun soucis avec les autorités. A partir du moment, ou il n'y a pas de riverains dérangés, pas de dégradations/vols aux alentours du site, et que le site est rendu à son propriétaire dans le même état qu'il l'a prêté(loué) et qu'il y a un dialogue responsable avec les forces de police qui viennent constater (que tout se passe bien), il n'y a aucune raison de demander qu'on autorise les free-parties.
Car demander l'autorisation des free-parties, revient à y mettre un cadre juridique et législatif.
Quel sound system organisateur aurait envie :
- de faire des démarches administratives pour tenter d'obtenir un aval des différentes autorités compétentes.
- de faire passer une commission de sécurité qui va chercher la petite bête.
- de déclarer au fisc toutes entrées et sortie d'argent (donation, vente de boissons, nourritures, biens culturels [fringues/disques/accessoires/....], ...)
- de faire toutes les déclarations SACEM des artistes qui vont se produirent. (dj/vj/performances/...)
- de payer toutes les charges liées aux dégradations/vols qui auront pu être commis par les participants.
- de payer les pots cassés si des personnes mettent en danger leur vie ou même décèdent du fait de leurs imprudences (OD, chutes, blessures, viols, ...)
- d'être obligé d'avoir des professionnels ou des associations de RDR sur site.
- de répondre pénalement des trafics de drogues qui ont lieu.
- de financer le nettoyage des lieux.
- ...

Tout ceci existe déjà et est fait par des entreprises de spectacles, des organisateurs d’événementiels. Et ne sont donc pas des free-parties.

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Trashhard · Je viens d'arriver, je paye ma tournée !!

09-12-13 18:41:20

01-12-13 · 5

  

Fishcat

WaWaN
Qu'on autorise la tenue des freeparty.


Il faudrait déjà définir ce qu'est une free party.



La free party est définie. C'est un événement festif à sonorisation amplifié sans but réel !

Autorisé les freeparty serait une grave erreur je pense ça partirait trop en live, pleins de gens penserais savoir ce que c'est la teuf et ferais n'importe quoi. Aucune responsabilité sera anticipé et des incidents se produiront à répétitions. La légalisé intelligemment serait bien.

Et oui la paperasse c'est chiant sans penser au contraire apporté par chaque mairie/préfecture. Il faudrait des déclarations simplifier ça serait bien !

IVO · Sound System

07-11-14 15:32:12

05-11-14 · 2 121

  15 

UFOteknivalrect.jpg

ReboosteTaParty - Teknival 2013 - Edito du 26-09-12
http://www.technoplus.org/t,1/2650/-reb … u-26-09-12



L'an prochain c'est les 20 ans du teknival, alors faisons un rêve.
Plus ou moins secrètement, les figures historiques et actuelles du mouvement freetekno muent par l'envie hautement jouissive de frapper un grand coup, s'entendent pour préparer le 1er mai 2013.
D'Alan à Pourteau, de Moksa à Ben Lagren. Les réseaux de Freetekno, Kanyar, Icilombre enfin réactivés. Les Insoumis et Unis-Sons côté à côté. Tous sont là dans un seul but : organiser le plus grand rassemblement tekno français pour fêter nos 20 ans de free parties. Très vite arrive l'idée que pour unifier le mouvement et garantir le succès de l'opération, le soutien des ex-Spiral Tribe et du Network23 est essentiel. Quelques coups de fil et voilà c'est chose faite, les DJ et sounds systems les plus mythiques seront présents. La montée d’adrénaline est violente, chacun sait qu'il prend part à quelque chose qui fera date. La stratégie s'élabore, les rôles et les missions se répartissent au sein du groupe. De plus en plus de sons sont associés à l’organisation. Hors de France on commence à parler d'un évènement incroyable, à ne surtout pas rater. Les flyers se diffusent massivement et les rumeurs technoïdes font le reste. La date arrive. L'infoline tombe. Les teufeurs planent. Le lieu est magique. Des sons et des camtar à perte de vue. Le sentiment d'appartenir à un même mouvement, une même communauté n'a jamais été aussi grand. On a jamais vu ça. Les anciens qui n'avaient pas fait de teuf depuis 15 ans n'en croient pas leur yeux et leurs oreilles et les jeunots qui découvrent cet univers seront marqués à jamais. La fête dure 7 jours. Chacun repart la tête vrac. Trop d'émotion. C'était trop bon. Nous passerons nos teufs à parler de celle-ci. Perpétuant la légende tekno et assurant ainsi la pérennité du mouvement.
J'ai rêvé d'un mythe refondateur qui redonnerait un certain panache à la scène tekno qui oscille aujourd'hui entre le "technico-administratif" des demandes d'autorisation et le "vivons heureux vivons caché" des petites bandes de rebelles au fond des bois. Une routine dans les 2 cas.

Comme probablement pas mal de teufeurs, j'étais cet été sur les starting block afin de me rendre au très annoncé teknival légal du sud traditionnellement appelé aussi tekos du 15 août même quand il a lieu du 17 au 20 août ! Évènement mythique pour moi qui vient du sud et n'ayant pas eu lieu depuis l'occitek de 2004 il me semble (Non le 1er mai à La Tour du Crieu ne compte pas). En plus j'étais reboosté par un teknival du 1er mai sympathique, coloré et peuplé de néo-teufeurs plein de good vibes, portés par l'idéal des légendaires "teufs d'avant" que personne ou presque n'a jamais connu. Côté négociation la stratégie adoptée par Technotomy devenue Unis-Sons semblait avoir porté ses fruits. Le passage du niveau local des multi-sons bretons au niveau national avec 3 éditions du 1er mai qui ont pu avoir lieu semblait là aussi concluant. (Sans s'attarder sur les débats qui se demandent ce qu'il reste de notre belle free tekno insoumise). Avec pour couronner le tout un changement de majorité politique dont la "Jeunesse" était une priorité annoncée et un président qui avait confié pendant la campagne à Techno+ être favorable à nos rassemblements à condition d'être encadrés. Pourtant malgré tout ça, l'annulation du tekos est tombé par une simple lettre administrative du Ministère de l'Intérieur. Fin de l'aventure, y'aura pas de tekos du sud cette année non plus ! Sniff !

En 10 ans, le Ministère de l'Intérieur, grâce à l'amendement Mariani-Vaillant, aura finalement réussi son coup : se débarrasser des tekos (sauf un). Il est loin le temps où l'on arrivait même plus à les compter : tekos du jour de l'an, tekos de bourges, fuck boréalis, tekos du 14 juillet, tekos du 1er mai, fuck Espagne, tekos de la braderie de Lille, 23ème bordel, fuck Techno Parade, tekos des vieilles charrues, tekos des trans off, tekos d'Aurillac, tekos de l'anniv de ma grand mère... On pouvait passer l'année en tekos !
La branche légaliste du mouvement, commencée de façon unitaire avec Collectif des sons de 2002 (certains esprits taquins diront plutôt Technopol en 1996 !). Puis il y a eu des sections régionales comme Korn'g Heol en Bretagne ou encore le CASSOULET dans le sud-ouest. Cette branche légaliste n'a pour le moment réussi qu'à négocier un tekos par an et quelques multi-sons après un important travail local. La branche dite radicale (période Alan) puis autonomiste (période Insoumis) après quelques coup d'éclat d'envergure du Col de l'arche en 2001 au Fuck Sarkoval de 2007, s'est progressivement résignée à la clandestinité pour continuer à poser. Les Heretiks étant un cas à part de radicalité légaliste (de Bercy à Molitor, du Zenith à l'Olympia).

Parlons d'avenir et revenons aux 20 ans du teknival du 1er mai. Si les stratégies diffèrent et malgré les trop fréquentes querelles de personnalités, l'objectif est commun : réussir à poser des évènements dans lesquels peuvent s'exprimer librement les codes et les valeurs du mouvement tekno. Pourquoi ne fêterions-nous pas ça tous ensemble l'an prochain ?

A+

Kritik




voir le rapport de la gennat sur les rassemblements de personnes
page 17, note 11, le lien sur 23/7, le site de rul3s ...............................................
egalement electrozik shockraver etc ... ou M6 RAVE PARTY.
ces messieurs ont d'ailleurs le sens de l'humour puisqu'ils remercient les sounds pour les photos et les sources.




rue 89

Drogues à gogo, son par kilos : j’ai survécu au Teknival de Cambrai
>>>
http://www.rue89.com/rue89-culture/2013 … rai-242057

reponse de technoplus à l'article de rue89

Une salle de shoot au Teknival ? Non, des teufeurs militants
>>>
http://www.rue89.com/2013/05/11/salle-s … nts-242223




hormis polémiques sur les sarkovals et autres vallsoteks


aff_teuf.jpg
Ce week-end, le Capab a tenu un stand antifasciste au Teknival du 1er mai 2014 à proximité de Reims.
Des dizaines de milliers de personnes. Très bon accueil du public et des organisateurs, contents de cette présence dans un Teknival.
Beaucoup de contacts et de volontés antifascistes.

En vrac, ci-dessous, quelques photos de notre stand. Des gens qui se baladent avec nos affiches, des gens qui soutiennent, des gens qui discutent…
http://capab.samizdat.net/presence-anti … u-1er-mai/
Pas de fachos dans nos teufs !

IVO · Sound System

07-11-14 16:13:43

05-11-14 · 2 121

  15 

Manifeste du raveur


Notre manière de vivre est l’Extase.

Notre nourriture est l’Amour. Notre obsession est la Technologie. Notre religion est la Musique. Notre monnaie d’échange est le Plaisir. Notre politique est l’Amitié. Notre utopie se réalise Ici & Maintenant.

Vous pouvez nous haïr. Vous pouvez nous disperser. Vous pouvez ne pas nous comprendre. Vous pouvez ne pas connaître notre existence.

Nous avons l’espoir que vous ne nous jugerez pas, parce que nous nous n’oserons pas. Nous ne sommes pas des criminels. Nous ne sommes pas désillusionnés. Nous ne sommes pas accrocs à la drogue. Nous ne sommes pas des enfants naïfs.

Nous formons une gigantesque tribu qui transcende la société humaine, légaliste, géographique et historique. Nous sommes une seule masse. Nous sommes La Masse.

Au commencement était le Son - nous fumes attirés par lui. De loin, l’écho d’un rythme étouffé mais étourdissant, comparable aux battements de cœur d’une mère apaisant l’angoisse et les craintes de son enfant existant en son sein de béton, de métal et de câbles électriques. Finalement, nous réintégrons l’environnement chaleureux, humide et obscur de la Matrice, en acceptant cette vérité : tous, nous sommes unis au-delà les apparences.

Notre ennemi est l’Ignorance. Notre arme est l’Information. Notre finalité est la Création. Notre volonté est de provoquer et de démanteler l’ordre institué qui nous empêche de célébrer pleinement la Vie. Pendant que vous interdisez certaine célébration, lors de certaine nuit, dans certaine ville, dans certain pays ou continent sur cette merveilleuse planète, nous savons que vous ne pourrez jamais mettre un terme à la célébration universelle.

Vous n’aurez jamais l’accès à cet interrupteur. La musique n’arrêtera jamais. Les pulsations cardiaques ne faibliront point. Les célébrations se poursuivront éternellement.




P(eace), L(ove), U(nity), R(espect)


The "four pillars" of the "house" or "rave" community are PEACE, LOVE, UNITY, and RESPECT. I'd always heard peace/love/unity around here (here being the East Coast) but it wasn't until I came in contact with Brian from San Francisco that I heard the fourth one, RESPECT.

And then suddenly it all came clear to me. You can't have peace, love, and unity without respect. And even more importantly, each individual is responsible for finding and maintaining and giving peace, love, unity, and respect. It isn't just handed to you. It doesn't just magically appear because you've arrived at a rave or taken some acid or ecstacy. You have to find it and generate it for yourself, and then GIVE IT AWAY to anyone and everyone to sort of "jump start" them into generating it. The "giving away" of it is what makes up, in my mind, the "vibe."


PEACE
Peace is what you use to chill out when the sound system blows and the music stops for ten minutes. It's what you use when some idiot keeps bumping in to you while dancing. It's sort of like serenity and being calm. Shit happens, and you deal with it.


LOVE
Love is an unconditional appreciation of something or someone. It combines with peace to allow you to think things like "Frankie Bones isn't a bad guy, in spite of his flapping mouth." The peace gives you the chill factor so you can get to the unconditional love.

UNITY
Once you have peace and love, unity follows in that you can appreciate other people and other things, and this appreciation allows you to work together with them, or spend time together with them, and otherwise support them, even if you don't always agree with them. A sense of something "bigger" than just yourself and your own pleasure is part of unity -- in the case of us on the list the "bigger" thing is an interest in the odd social phenomena known as "raving." Unity helps me to do things like throw good parties for the ne-raves list, even though there *are* people who are on the list and who might come to these parties who I'd rather not have anything to do with . . . it is in the spirit of greater unity that I chill with these feelings (peace again) and welcome everyone into my home so they can be together and have fun.


RESPECT
This, to me, is the key that is often missing in our scene. People get too much into flamage (and I admit, I've been guilty of this). People are more worried about being DISrespected by others, rather than concentrating on generating and giving respect. This is the most difficult one for me to explain, because I've had the least amount of time to think about it . . . . Respect includes things like NOT graffiting on walls at raves, picking up your trash, and giving whatever you can as a donation when the hat is passed at a free event. It also includes seperating yourself from that what you don't like, while allowing it to continue uninterrupted because people other than yourself are getting enjoyment from it (for example, take my feelings toward the majority of breakbeat: I really don't like it, so when it is played I go chill with some friends and wait until the set is over . . . I used to whine and complain, but then it sunk in to me that OTHER people were getting something from it, and by trying to supress their enjoyment I was showing extreme disrespect for them.)


Laura La Gassa



SPIRAL TRIBE - UNITED FORCES OF TEKNO


THE ONLY WAY FORWARD IS TO GROW.
THE ONLY WAY TO GROW IS TO EXPAND BEYOND THE BOUNDARIES OF WHAT
WE KNOW INTO UNCHARTED AREAS OF THE UNKNOWN.
THE UNKNOWN BEING THE ONLY SOURCE OF NEW KNOWLEDGE.

OUR LIFE SUPPORT SYSTEMS ON THIS PLANET ARE ORGANIC.
TO REGENERATE CELL WALLS, DIVIDE & MULTIPLY.

OLD BARRIERS FALL AWAY, ANCIENT PILLARS CRUMBLE & NEW STRUCTURES
STAND UP IN THEIR TURN.
ONE GENERATION GIVES BIRTH TO THE NEXT.
THE OLD GIVES LIFE TO THE NEW.

WE LIVE IN THE EVER TRANSITIONAL MOMENT CONNECTING PAST THROUGH
PRESENT TO FUTURE.

IT IS OUR MISSION TO DISCOVER THE EVER CHANGING HORIZON.
TO CONTINUALLY RE-ESTABLISH NEW PARAMETERS & TO EXPLORE & SECURE
EACH NEW LEVEL AS WE FIND IT.

IT IS OUR PURPOSE TO DESTROY THE INERTIA THAT HAS BEEN RESPONSIBLE FOR
THE DEMISE OF THE LIFE FORCE ON OUR PLANET.

IT IS OUR AIM TO POSITIVELY MOTIVATE THE PEOPLE & THE NATION.
IT IS TIME TO WAKE THE PLANET UP!

THE ADVANCE PARTY, USING STATE OF THE ART DIGITAL TECHNOLOGY
COMBINED WITH THE ORGANIC LIFE SYSTEM DELIVERS A MASSIVE JOLT TO
HUMAN SENSORY CIRCUITS, PROVIDING THE EXTRA ENERGY INPUT NEEDED TO
MAKE THE QUANTUM LEAP FROM TERRESTRIAL TO EXTRA-
TERRESTRIAL CONSCIOUSNESS.



"YOU MIGHT STOP THE PARTY BUT.......

THE RIPPLES FROM THE RAVE PHENOMONEN ARE TRULY GLOBAL AND HAVE INDEED SPAWNED TIDAL WAVES ACROSS THE WORLD.

ELECTRONIC BEATS, BREAKS AND BASSLINES AND CYBER COMMUNICATION WAS THE FUTURE - NOW WE LIVE AND BREATHE IT AS OUR DAILY DIET.

THE ENERGY MANIFESTED ON THE DANCEFLOORS OF YESTERDAY HAS SPREAD ITSELF DEEP WITHIN THE ETHERNET AND CONTINUES TO RAVAGE THROUGH CYBERSPACE AND PULSE FROM OUR DIGITS TO OUR KEYBOARDS.

WE ARE HERE TO MAINTAIN THE CONNECTION.

RAVERS - PAST PRESENT AND FUTURE - RAVE ON

.... YOU CANT STOP THE FUTURE"




CODE PÉNAL
(Partie Législative)
Texte à la date du 04 octobre 2011


LIVRE IV : DES CRIMES ET DÉLITS CONTRE LA NATION, L'ÉTAT ET LA PAIX PUBLIQUE
http://ledroitcriminel.free.fr/la_legis … tive_4.htm
entre autres

vu le Code pénal et notamment son article 431-9 alinéas 1 et 2,
vu la loi n095-73 du 21 janvier 1995 et relatif à certains rassemblements festifs de caractère musical,
vu la loi n0200 1-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne, et notamment son
article 53,
vu la loi 2003-239 pour la sécurité intérieure,
vu le décret n02002-887 du 03 mai 2002, relatif à certains rassemblements festifs à caractère
musical, modifié par le décret n02006-334 du 21 mars 2006




Free party is not a crime ...


Une free party (aussi nommée free, teuf,"tawa ou parfois fête libre ou chouille) est une fête tekno gratuite ou dont le tarif à l'entrée (donation) est libre et laissé à l'appréciation des participants. La free party se déroule souvent dans la nature (forêt, montagne…) ou dans des usines ou hangars désaffectés.

Le terme le plus usité à l'origine était celui de rave party. Aujourd'hui, les « raves » désignent plus souvent les fêtes réglementées, tandis que les « free parties » se fondent sur la gratuité — ou semi-gratuité — et la clandestinité.

Présentation : Free party, devant le son.

Une free party — considérée comme une zone autonome temporaire "Z.A.T." ou Temporary Autonomous Zone "T.A.Z." en Anglais du point de vue des participants ou comme une zone éphémère organisée par eux et vue comme une zone de non-droit par les autorité d'un État qui a toujours cherché à les réprimer dans la mesure où ils squattaient des espaces privés ou publics, temporairement ou durablement. C'est un lieu où un sound system « pose » du « son » (matériel de sonorisation) pour en faire profiter les participants. L'installation d'une free party ne se limite pas au système de sonorisation, qui est souvent accompagné d'un bar improvisé et éventuellement d'un espace de repos désigné sous le nom de « chill-out » (bien qu'assez rare en Free Party) où l'on trouve souvent des brochures de prévention sur les drogues, la sexualité, l'ouïe, etc.

Le lieu, généralement inhabituel pour une soirée (champs, grottes, bâtiments désaffectés…), est tenu secret jusqu'au commencement de la fête. Est souvent mis à disposition une infoline (3672) ou le numero d'un dj (assez rare depuis 2000) qui indique au dernier moment les directions à suivre pour trouver la teuf, ce qui donne souvent lieu à un jeu du chat et de la souris avec la police. Les moyens modernes de communication, téléphone portable et internet, permettent de relayer rapidement l'information sur le lieu. En effet, les organisateurs utilisent souvent des infolines, des répondeurs interrogeables à distance avec un code communiqué sur le tract de la free party.

Les participants s'auto-désignent sous le terme de « teufeurs ». Certains se déplacent dans des camions appelé "camtar" ou fourgons plus ou moins aménagés. D'autres vivent toute l'année dans ces camions avec leur famille.

Comme pour le logiciel libre (free software), et contrairement à une confusion courante, le terme « free » ne doit pas être seulement entendu dans le sens de « gratuit » mais avant tout dans le sens de « libre » (idée tres proche du Logiciel libre ), ces fêtes tenant par dessus tout à se démarquer du mercantilisme des soirées traditionnelles.

L'usage du terme « free party » par opposition au terme « rave party » est attribué aux Spiral Tribe, un des collectifs anglais réputés pour avoir fait connaître la free party à travers l'Europe. La free party propose un accès gratuit ou sur donation, ce qui la différencie entre autres d'une « rave party » qui elle a un prix fixé.

Le terme « son » désigne souvent le système de sonorisation en lui-même, comme dans l'expression « mur de son » qui désigne l'alignement d'enceintes diffusant la musique ou dans l'expression « poser du son » qui désigne l'action de mettre en place un tel système de sonorisation. Mais ce terme peut aussi s'employer comme synonyme francophone de « sound system » pour désigner l'ensemble des personnes participant à l'organisation de la free party. Utilisé dans ce sens, il peut aussi être synonyme de « tribe » (anglais pour « tribu »), terme qui met en avant l'organisation, comme le mode de vie tribal et communautaire souvent adopté par les teufeurs.

La musique diffusée lors d'une free party appartient au genre de la freetekno et est généralement de la hardcore, du breakcore, de la tribe, de la drum & bass ou de la jungle, de la hardtek, du speedcore, de l'acidcore, du dub, etc...
France [modifier]

On estime qu'à la fin des années 1990, il y avait quelques dizaines de « fêtes libres » chaque week-end (de taille variable, pouvant rassembler entre plusieurs milliers de personnes et près d'une centaine voire moins dans le cadre d'une soirée plus privée).

La première vague, directement issue de la rencontre de groupes de technoïdes avec les anglais de Spiral Tribe, rassemble les Psychiatriks, les Nomads, OQP, Foxtanz, Teknocrates, Metek, Fraktal, THC, LSDF, Furious. Elle est active environ de 1993 à 1997, même si certains sont encore présents aujourd'hui. La deuxième génération d'organisateurs, pour la plupart débutant en 1996, réunit les groupes Le Petit Peuple, TNT, Heretik System, Troubles fete, pH:4,dklé; K-Bal, Corrosive sound system, Mas I Mas, Ultim Atom, Ubik, et bientôt plusieurs dizaines de groupes indépendants comme ,Homicid Sonor(voir HIROHCORE:[1])....

Actuellement, on recense trois types de free party légales :

* celles non déclarées en dessous du seuil de 500 personnes fixé par la loi pour une déclaration en préfecture ;
* celles déclarées et non interdite au-dessus de 500 personnes (régime déclaratif, elle est dans les textes normalement acceptée, mais dans les faits le dossier est quasi systématiquement rejeté) ;
* celles de type Sarkoval encadrées par le gouvernement.

Les free parties illégales existent toujours et sont le plus souvent à taille humaine mais vont jusqu'à la taille de petits teknivals tel que celui des "Insoumis" de mai 2007, ou de "Soustons" en avril 2007 qui peuvent regrouper une dizaine de sounds systems et quelques milliers de personnes.

En 2005, le collectif des sounds systems[1], créé en 2001 pour faire face à l'hostilité du projet de loi sur la sécurité quotidienne (LSQ) dénombrait plus d'une centaine de sound systems, c'est-à-dire des groupes possédant en commun un matériel de sonorisation destiné à être utilisé en free party[2].

Plusieurs séries de lois sont venues encadrer les free parties.


HISTOIRE / free party, vue d'ensemble (UK Tek, Mai 2005, Pays de Galles).

Si les soirées clandestines ont toujours existé sous divers noms ou formes que ce soit les afterhour clubs durant la prohibition aux États-Unis ou les soirées dans les catacombes de Paris dans les années 1980 et si ce caractère de clandestinité génère des similarités, l'essor des free party est intrinséquement lié à l'avènement de la techno et aux avancées technologiques qui lui furent contemporaines (téléphone portable et internet) puisque c'est par l'intermédiaire de ces nouveaux outils que les soirées clandestines furent popularisées.

L'histoire des free parties est à l'origine liée à celle des rave parties, même si au milieu des années 1990, les deux mouvements ont commencé à diverger (Voir l'article détaillé rave party).

De par leur caractère clandestin, les free parties se trouvent à enfreindre un certaine nombre de législations en fonction de ce qui est appliqué dans le pays en question. En France, outre les problèmes liés aux nuisance sonores, aux consignes de sécurité et à l'atteinte au droit de propriété, il est aussi question de travail clandestin, de non-respect du droit d'auteur et de vente de boissons alcoolisées sans licence.
France [modifier]

* 1993, premier teknival dans la région de Beauvais.

* 1995, première circulaire émise par la direction générale de la police nationale : « Les soirées raves : des situations à hauts risques ».

* Fin 1998, circulaire émise par les ministères de la Défense, de la Culture et de l’Intérieur qui distingue raves légales et raves clandestines.

* Mai 2001, le succès du teknival du premier mai inspire Thierry Mariani qui dépose un amendement au projet de loi sur la sécurité quotidienne (LSQ), visant à autoriser la police à saisir le matériel ayant permis l'organisation des free parties, sous contrôle d'un officier de police judicaire.

* 29 mai 2001, cet amendement, après avoir été remanié par Daniel Vaillant, est voté par le Sénat. Il est alors inséré dans l'article 23 de la loi 95-73 sur la sécurité quotidienne. Il dispose que les rassemblements à caractère musical organisés par des personnes privées dans des lieux non aménagés et qui ne répondent pas à des critères, fixés par le conseil national, d'organisation et de prévention des risques susceptibles d'être encourus par les participants doivent être déclarés aux préfets des départements dans lesquels l'évènement doit avoir lieu. À cette déclaration doit être jointe une autorisation du propriétaire du terrain. Le préfet est libre de refuser le rassemblement si les critères ne sont pas respectés. Dans le cas où un rassemblement se tiendrait sans déclaration préalable ou malgré une interdiction du préfet, le matériel ayant servi à l'organisation de la free party pourra être saisi et les organisateurs punis d'une peine de prison et de 7500 euros d'amende.


* 5 juin 2001, suite aux réactions à cet amendement, Lionel Jospin se voit contraint d'annoncer le retrait du dispositif anti-raves lors de son passage en deuxième lecture à l'assemblée.

* 26 juin 2001, tous les textes encadrant les fêtes techno dans le projet de loi sur la sécurité quotidienne sont retirés.

* 31 octobre 2001, du fait des attentats du 11 septembre, le débat sur la sécurité est relancé. On retrouve les précédents amendements un peu retravaillés dans la loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité quotidienne (LSQ), mais ils ne s'appliquent désormais qu'aux rassemblements réunissant du public sur un terrain pouvant recevoir plus de 250 personnes, soit 90m².

* C'est également à partir de 2001 que les teknivals ont été encadrés par le ministère de l'Intérieur.

* 3 mai 2002, le décret d'application de l'article 53 de la LSQ, dit décret Vaillant est signé par le Premier ministre Lionel Jospin. L'association Technopol, association pour la défense, la reconnaissance et la promotion des cultures, des arts et des musiques électroniques, dépose un recours auprès du Conseil d'État pour demander l'annulation du décret d'application au motif que le texte fait peser un régime d'autorisation et non un régime de déclaration comme il a été présenté par le gouvernement aux députés de l'assemblée nationale. Le recours est rejeté[3] et le texte reste appliqué de manière floue.

* Septembre 2002 Sur initiative de l'association Technopol, et des avocats du mouvement, appelant l'État et les autorités constituées à prendre leurs responsabilités, demandant le concours systématique de la croix-rouge, des sapeurs-pompiers, des gendarmes et des policiers, à la suite d'une série d'accidents graves (décès de jeunes, ...), les autorités et en particulier le ministère de l'Intérieur, sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, décident d'encadrer plutôt que réprimer les free parties, notamment par la mise à disposition gratuite par l'État de terrains et les effectifs de sécurité et de secours en relation avec l'importance du rassemblement.

* Depuis 2003, de grands rassemblements ont fait figure de modèle de coopération entre l'État et le mouvement teufeur (des médiateurs issus des collectifs de sons servent d'interlocuteurs avec les administrations, aidés ensuite par des bénévoles afin de programmer une organisation logisitque cohérente avec les autorités). Lequel mouvement s'est organisé en collectifs ou associations (Le Collectif des sounds systems, Chep'Art, CTAC, Korg'n Heol…) et a ouvert des négociations avec le gouvernement dès les premières saisies de sons. Ces négociations aboutirent à la nomination d'un médiateur de l'État par préfecture et à plusieurs circulaires visant à encourager les préfets à donner des autorisations, l'expérience ayant montré qu'il était plus sage de les autoriser et de les encadrer que de les interdire.

* 2006, suite à ces négociations un changement de la loi par décret porte à 500 (au lieu de 250) le nombre de participants avant une déclaration obligatoire dans le but encore non atteint de faire diminuer par ce biais le nombre de participants en teknival.

* Décembre 2007 : une mission parlementaire est créée afin de cerner l'ensemble des tenants et aboutissants devant, in fine, servir à faire un ensemble de propositions sur la culture alternative technoïde. Une piste étudiée est l'élévation du seuil à 1500 personnes. Une autre celle de la création du statut d'organisateur amateur à but non lucratif. Fin de la mission en avril 2008.

Arts libres [modifier] Bolas

Dans son aspect de fête libre, la free party laisse une part importante à diverses formes de création artistique. La jonglerie (Contact Staff, Baton du diable, Bollas, Diabolos ect...) de feu ou de lumière est mise à l'honneur dans ces rassemblements.

L'oreille

Qu'il s'agisse de la musique mixée par les DJs sur des platines (le plus souvent avec des disques vinyles issus eux mêmes de productions pour la plupart libres de droits SACEM et distribuées via des réseaux alternatifs tels que la vente par correspondance ou de petits magasins spécialisés), ou que ce soit des compositions personnelles jouées en temps réel comme le font les livers, voire avec des interventions vocales en direct pour accompagner le son.
L'œil [modifier]

La décoration est une part importante et prend plusieurs formes : structures métalliques décorées, tentures, tags/graphes, sculptures, totems, ainsi que l'ensemble de jeux de lumières. Toute création originale et de préférence colorée est la bienvenue.

D'autres formes d'arts s'expriment par des prestations bénévoles, notamment les arts de rue, qui peuvent prendre la forme d'échassiers, de spectacles pyro-techniques improvisés ou non (cracheur de feu, jonglerie avec torches enflammées, bollas, etc.) ou aussi des réalisations de tags en direct, ou plus rarement des concerts et des prestations de théâtre de rue.

Le vjing est aussi très présent en free party.


Les polémiques

Bien que ces soirées soient considérées par leurs protagonistes comme des endroits d'échange, de partage et de refus du mercantilisme, une méconnaissance et un historique "underground" entraîne une partie de l'opinion publique et des médias à ne le voir de la même manière et le phénomène fait souvent l'objet de critiques.
Atteinte au droit de propriété [modifier]

Le premier sujet de polémique est l'atteinte au droit de propriété.

À l'origine, dans un souci de clandestinité, il était rare que les propriétaires des terrains sur lesquels avaient lieu des free parties soient contactés. Et bien que cela ne soit pas choquant pour une construction industrielle désaffectée et effectivement laissée à l'abandon, les terrains agricoles, prairies ou terrains ensemencés sont par contre utilisés par leurs propriétaires.

Malgré tout avec l'évolution des législations dans de nombreux pays, beaucoup d'organisateurs ainsi que d'autres acteurs du mouvement tentent de communiquer avec les propriétaires afin de limiter les conflits, de faciliter la recherche d'un terrain adéquat et d'obtenir une autorisation préalable.
Pollution et nuisances sonores [modifier]

La majorité des plaintes relatives à une free party concernent les nuisances sonores. En effet, bien que les fêtes aient lieu dans des endroits reculés, la puissance de la sonorisation (plusieurs dizaines de kilowatts) fait qu'elles sont audibles à plusieurs kilomètres à la ronde. Malgré tout, les organisateurs prennent généralement en compte l'orientation des habitations les plus proches pour placer le son dans une autre direction.

Les free parties ayant lieu en général dans des lieux calmes, elles détruisent parfois pour plusieurs jours cette qualité de vie. Le piétinement et la circulation automobile détruisent la végétation, laissant un terrain écologiquement dévasté.

De plus, certains teufeurs, dénoncés par d'autres participants plus respectueux de la nature, n'emportent pas avec eux les déchets de leurs fêtes. Il arrive que pour une fête de trois jours, ce soit plusieurs tonnes d'ordures qui restent en plein champ, à charge pour la commune ou le propriétaire éventuel d'en financer le ramassage.

Cette situation ayant été constatée par les organisateurs, nombres d'initiatives se multiplient pour encourager au nettoyage, comme l'échange d'un sac-poubelle plein contre une bière ou des coupures solidaires des sons pour le nettoyage en début d'après-midi. Il arrive aussi que quelques teufeurs restent volontairement sur place une partie de l'après-midi pour nettoyer le site.


Les accidents

La clandestinité initiale et inhérente à ces fêtes est souvent pointée comme un facteur de danger par les médias quand il survient un accident. Pourtant bien que ces accidents soient largement médiatisés le pourcentage d'accidents par rapport au nombre de participants, au nombre de soirées organisées est infime et en rien supérieur à celui d'autres événements festifs.

Ces accidents sont généralement liés à une grande affluence sur le site, et lors des grands événements ou de Sarkoval et quelques teknivals, des acteurs sanitaires sont présents tels que la Croix-Rouge, la sécurité civile, les pompiers ou encore Médecins du monde.


La drogue

Du fait de l'esprit libertaire inhérent aux free parties et de l'auto-responsabilisation qui en découle, une grande tolérance existe vis-à-vis des produits psychotropes ou drogues.

Malgré cette tolérance, les participants à ces fêtes n'ont pas tous le même comportement face aux drogues, certains ne prennent aucune drogue et la grande majorité a une consommation relativement modérée de ces produits, qu'ils perçoivent comme un simple usage récréatif. Certains y voient un moyen d'amplifier ou d'illuminer leur conscience personnelle par la transe comme une résurgence des transes communautaires pratiquées en Inde, en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud où un usage social ou religieux est fait des drogues psychédéliques. D'autres y voient surtout un moyen d'éliminer la fatigue par la consommation de stimulants, type amphétamines ou un moyen de limiter la sensation de dépression liée à la descente (fin des effets) des drogues excitantes ou hallucinogènes par la consommation d'opiacés (héroïne, opium, rachacha). Les principales drogues consommées sont le cannabis, le speed, l'ecstasy (appelé taz, tata, kseu ou encore XTC), le LSD (appelé trip, peutri ou encore carton) (pris aussi a "la goutte"), la cocaïne et la kétamine.

Cette ouverture d'esprit aura aussi permis d'aborder ce problème de front et de tenter d'y apporter des solutions notamment par de la prévention via la réduction des risques avec la mise en place de dépliants informatifs et la présence, au sein de la free party elle-même, de stands d'informations tenus soit par des associations de teufeurs ou d'usagers (en France, par exemple, ASUD, Preven'teuf, Spiritek, Techno+,...) soit par des ONG (en France, par exemple, Médecins du monde et Croix-Rouge).


Les polémiques au sein du mouvement

De nombreuses polémiques existent au sein du mouvement lui-même. La plus récurrente est celle qui vise à déterminer si le mouvement est avant tout festif ou politique, polémique qui amène différentes interprétations du mouvement : le versant politique restant partisan de petits rassemblements à taille humaine et exempt de toute législation puisque clandestins. La critique se fait plus virulente du fait de l'encadrement de l'État et des investigations menées en marge des rassemblements pour la recherche des infractions, notamment à la législation sur les stupéfiants.

Une autre polémique vise la médiatisation du mouvement et l'afflux massif de participants qu'elle engendre, générant des problèmes de pollution et de facteurs de nuisances (voitures, parkings) et de bruits pour les riverains des communes voisines.





Entre ombre et lumière : la rave
http://leportique.revues.org/index136.html


Dossier
Entre ombre et lumière : la rave
Jean-Paul Méloni
Résumé | Plan | Texte | Notes | Citation | Auteur
Résumés
Français English

Les rassemblements techno occupent beaucoup de nos pensées, de notre imaginaire, de nos discours. Que penser de cette masse de jeunes qui succombent des heures durant aux charmes des musiques électroniques ?
Que penser de ces substances, quelles soient chimiques ou naturelles, qui mutent les corps, les consciences et qui deviennent l’espace d’une nuit les compagnons inséparables ?
C’est là un fait troublant et intrigant car, dans ces poches émotionnelles que sont les Rave Party, tout se mélange, aussi bien la passion pour la musique que la passion des drogues. Tout se mélange car aussi tout se détourne, se recycle, y compris ces moments d’étouffements où se consument insidieusement tous ces désirs ardents.
Dans ce contexte en mouvement, que veut dire encore fêter, s’amuser, danser, se divertir et tout simplement être ? Est-ce tout simplement d’un Être en transition, d’un être en devenir dont il est question ?

Techno parties occupy much of our minds, imaginaries and speeches. What to think of this heap of youngsters succumbing several hours to electronics music’s charm? What to think about drugs, naturals or designers drugs, that transform bodies, consciences, and are becoming during nights inseparable playmate? It is a trouble story, a schemer act, because in this emotional parties, all are mixed, also music passion and drugs excitation. All are mixed because all are diverted, recycled, included this suffocated moments where all is burning all of passionate desire.
In this context, what means this repression, this condemnation? In the right what mean celebrating, having fun, dancing, or simply being?
But here perhaps we talk about hybrid human, that is torn between perfect fair, and virtual fair. But this transitional being can become also from a driving back of the ubris. Our thesis wants to answer to these questions.
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Plan
Introduction
I. Un peu d’histoire
II. Les Raves : une pratique de détournement
Le temps de la Rave
Les drogues :la part maudite de la Rave
Les multiples fonctions des drogues
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Texte intégral
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Introduction

1Il semblerait qu’à chaque secousse festive, un mouvement de panique s’empare de notre société qui, par crainte d’être envahie par des naïades de divinités s’échappant du monde incandescent des enfers, se rejoue allègrement l’antique scénario de la diabolisation, de l’ensorcellement voire peur archétypale, celui de l’anéantissement des individus qui la composent.

2L’histoire sociale et culturelle de notre société est traversée par tous ces genres musicaux et festifs tout droit sortis des marges suspectées de contaminer par des liesses collectives ou encore des consommations anarchiques de produits psychotropes toute une partie de la jeunesse.

3De nombreux travaux qui portent sur le jazz, le rock, le bal populaire comme « défouloir du samedi soir », selon le mot de Jean-Pierre Corbeau, ou encore sur les festivals hippies des années 70, montrent bien la place sensible qu’ont eues ces fêtes, ainsi que les sérieuses condamnations qui vont peser sur elles. La fête techno, à peine installée sur l’autel du divertissement, se voit aussitôt excommuniée et mise d’une certaine façon « sous tutelle ».

4Du point de vue anthropologique, on a tendance à considérer le corps social comme idéalement garant de l’équilibre entre les forces agonistiques, c’est-à-dire la vie et la mort toujours en frottement dans les moments de réjouissances.

5Il n’est qu’à voir le récit que fait É. Durkheim lorsqu’il évoque l’annonce d’un corrobori qui désigne un rassemblement festif qui va jusqu’à bouleverser radicalement la vie quotidienne de l’aborigène australien jusqu’à le mettre hors de lui, dans un état de surexcitation. Seule l’issue de la fête, ce moment sensible ou l’effervescence se répand partout et accompagne le groupe qui se sépare pour reprendre ses activités ordinaires parviendra à le calmer, à le ramener à la réalité.

   * 1 . D. Jeffrey, Jouissance du sacré : religion et postmodernité, 1998, p. 127.

6Dans ce même sens D. Jeffrey, dans un ouvrage intitulé Jouissance du sacré : religion et postmodernité parle de la fête « comme un moment paroxystique », lors duquel la vie se déplace dans un excès débridé… » 1.

   * 2 . Daniel Fabre, Carnaval ou la fête à l’envers, Paris, Découvertes Gallimard, 1992.

7Devant cet excès la société se voit bien souvent contrainte de réagir et d’anticiper sur un risque toujours probable de débordement, de renversement. Le carnaval comme « fête à l’envers » 2, qui constitue à cet égard un illustre exemple de fête à risque, signale un autre sens qu’il faut situer de manière concomitante dans la dyade temps de travail et temps de repos.

8En effet, cette structure spatio-temporelle qui s’inscrit dans la vie sociale des individus, deviendra plus sensible, plus problématique dès le xixe siècle, c’est-à-dire au moment où les emblèmes de la cité industrielle et urbaine émergent. Ainsi passé ce temps imparti à la récupération des forces du travail, le temps résiduel consacré à la fête est jugé par la société moderne et rationnelle, comme inutile, une pure perte, « une part maudite », selon le terme de Bataille (1995), dont l’influence sur toute une catégorie de personnes, en particulier les classes pauvres, sera considérée comme néfaste.

9En effet, dans ces turbulences urbaines, il est toujours des individus prêts à se laisser divertir par quelques libations au cabaret ou encore par quelques virées dans les bals populaires du Paris nocturne.

10Par ailleurs, devant le souci très hygiéniste de préserver l’ordre moral et la bonne santé, la domestication des activités festives, ainsi que le contrôle des temps et les espaces consacrées à la fête, demeurent comme une absolue nécessité, pour les pouvoirs publics.

   * 3 . Olivier IHL, La Fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996.

11C’est ainsi que la réorganisation des fêtes préludes aux formes modernes de divertissement tel que le montre O. Ihl 3, suivant cet impératif s’appuiera pour y parvenir sur la dimension éducative et pédagogique. Accompagner des enfants vers le monde ordonné et sain des adultes et en faire de bons citoyens, voilà qui assigne à la fête une nouvelle fonction.

12On observe alors que toute son intervention, ce resserrement du contrôle qu’il soit des corps, des émotions ou des comportements, est indexé à l’usage, pour le moins hiératique, de formules toutes faites qui du simple fait d’être énoncé auraient valeurs cathartiques et comme vertus celles d’éloigner le mal, ou mieux de s’en prémunir.

13Rave = Ecstasy : l’équation certes lapidaire a longtemps fait recette, au moins parce qu’elle a nourri différents discours et justifié bon nombre de campagnes de répression.

14Mais c’est oublier que la Rave est tout à la fois une fête juvénile, une métaphore de la modernité ainsi qu’une production d’une société marchandisée, née des derniers temples industriels et de toute une idéologie qui, de la contrainte au contrôle, a poussé vers la clandestinité toutes formes festives jugées contestataires.

15Globalement, la Rave est un acte collectif qui rassemble chaque fin de semaine des milliers de jeunes plongés des heures durant dans des agitations choréiques intenses.

16Cette fête de l’actuel, effervescence de l’instant constituent pour de nombreux ravers une expérience profonde et inoubliable.

17Certains y voient des pures liturgies sacrées, alors que d’autres évoquent une résurgence du monde chamanique, dont le D.J., véritable chamane officiant derrière ses machines, recréerait sur le mode de l’éphémère un nouvel axus-mundi.

   * 4 . Sacré de dissolution et de cohésion sont des notions bien mises en évidence par Roger Caillois dan(...)
   * 5 . Olivier Cathus, L’Âme sueur, le Funk et les Musiques populaires du xe siècle, Paris, Desclée de Br(...)
   * 6 . Voir note 4.

18Ces mondes sensibles, qui sont ici révélés au plus fort de la fête, signalent aussi toute une tension entre un sacré de dissolution 4, une « sudation du monde » dirait O. Cathus 5 (1998) qui serait le reflet de tout un imaginaire, où se mêlent émotions, sensations, désordre ou encore hallucinations et un sacré de cohésion 6 apocryphe du profane, c’est-à-dire un sacré qui s’est désémantisé, « laïcisé » et rivé au socle du marchand que notre société de consommation a parfaitement su ériger en icône d’un prêt-à-penser.

19Devenu objet à sacraliser, c’est le marchand, ou au moins le sens qu’on lui prête, qui opère aujourd’hui un savant marquage entre ce qui relève du profane et ce qui tient du sacré jusqu’à les confondre, à les renverser. Les Trend-setters, c’est-à-dire les créateurs de tendance, jouant sur ces confusions, ont acquis un véritable savoir-faire qu’ils développent selon des stratégies commerciales afin d’imposer des modèles culturels, des modes et des styles de vie nouveaux.

20Ce partage quelque peu canonique s’impose aux individus selon un scénario devenu aujourd’hui routinier qui se profile derrière tout un processus de récupération de recyclage et d’uniformisation. Il n’est qu’à voir combien ces ready-mades artefacts du corps, de l’art, des idées, pèsent aujourd’hui comme des objets-symboles, des nouveaux objets de cultes (Baudrillard).

21Le phénomène techno n’a pas échappé à cette standardisation comme en témoigne la théâtralisation de certaines manifestations aujourd’hui labellisés selon cette même procédure et qui apparaît comme un signe d’une culture déjà établie.

22Dans ce sens, le raver est donc convoqué à revoir sa conduite, à se conformer. Mais si la Rave est un espace de normalisation, elle sécrète aussi ses propres formes de résistance et de rébellion nourries par tout un esprit de la contre-culture qui plane encore et qui compose l’espace même de l’underground techno.

23Dans ces lieux de marges, le raver plutôt que de se plier, à cette « culture commercialisée » préfère s’abandonner aux bourdonnements continus d’une musique sans paroles ou alors aux vertiges de danses extatiques, voire plus simplement aux ivresses psychotropiques.

24Entre une culture qui impose et une culture qui résiste, émerge une fois encore une profonde incompréhension, une tension, entre ceux qui vivent de l’intérieur ce monde des raves et ceux qui de l’extérieur pensent pouvoir maîtriser complètement cette réalité, persuadés que la musique techno est un genre dégénéré, et que la Rave est une entrée dans la toxicomanie.

25Dans la première partie, j’aurais l’occasion d’évoquer ce malentendu. Il s’agira de présenter d’autres facettes de la Rave, c’est-à-dire décrire le plus simplement possible la fête devenue ici espace d’initiation, d’expérimentation et lieu de sociabilité.

   * 7 . Colette Petonnet, On est tous dans le brouillard, Paris, Galilée, 1979.

26Pour cela je vais m’appuyer sur une enquête ethnographique, que j’ai réalisés de 1997 à 2000, dans de nombreux événements techno (Raves/free-party, technothèques et technoparades). Ce fut là essentiellement une démarche fondée sur une observation participante périphérique, ou pour le dire à la manière de Colette Petonnet, une observation flottante 7.

   * 8 . Les études réalisées sous l’égide de l’O.F.D.T. sont nombreuses. On peut signaler, celles conduite(...)
   * 9 . Je fais référence ici au rapport de recherche action « usager de drogue de synthèse (Ecstasy, L.S.(...)

27Si cette méthode particulière initiée par les chercheurs de l’école de Chicago offre la possibilité d’une vision rapprochée de la situation, elle comporte néanmoins des obstacles, comme celui de ne pas participer entièrement à certaines activités qui occupent beaucoup de ravers. Je pense notamment à la consommation de produits psychotropes, qui apporte tout un savoir précieux pour la compréhension de la Rave. Pour pallier ce déficit, outre les entretiens que j’ai pu mener moi-même avec plusieurs ravers, je me suis fondé sur différentes études menées dans le cadre de l’O.F.D.T. 8 ou encore sur une recherche-action produite en 1999 par Médecins du monde 9.
I. Un peu d’histoire

28La rave dont il sera pleinement question ici constitue l’épicentre d’un phénomène socioculturel plus vaste et complexe qui s’est construit à partir d’un signifiant majeur : la musique.

29Héritage de genres musicaux riches et variés tel le rap, le dub, le funk, la disco, mais aussi la new-wawe ou encore le mythique Krautrock de Kraftwerk, cette musique baptisée techno et House apparaît aux États-Unis dans les premières années de 1980. Très vite elle va connaître un immense succès dans les grands clubs de Chicago, Détroit ou New York. Sécrétée par une culture populaire encore féconde, cette musique se distingue d’autres formes musicales comme le rock et le blues par le fait qu’elle est entièrement conçue à partir de machines électroniques comme le sampler, la boîte à rythme, les platines et l’indispensable table de mixage. Le vinyle, qu’on croyait remplacé par le disc-compact, deviendra la base de la création musicale. De plus ce sont les D.J. (Disc-Jockey), ces anciens pousse-disques, qui se retrouvent aux commandes de ces instruments grâce à un éminent savoir-faire technique, une compétence instrumentale conjuguée à un sens poussé du bricolage artistique ; ces musiciens d’un genre « nouveau » peuvent laisser libre cours à une imagination débordante pour créer des rythmes originaux, authentiques. L’unité de mesure de ces rythmes, c’est le B.P.M, le battement par minute, qui peut, suivant le contexte, être accéléré, comme dans le cas du Hardcore, ou au contraire ralenti comme le cas du style Ambiant.

   * 10 . Voir Y. C. Zarka, 2001, n° 7, p. 3.

30Cette pratique de création donne lieu à de véritables performances que le D.J. réalise en direct dans un club ou dans une soirée grâce au mix qui désigne dans ce cadre un enchaînement harmonieux ou une superposition adroite de morceaux, afin de créer une onde sonore continue visant à chauffer les corps et à installer dans la fête une ambiance torride. Les clubbers n’auront plus qu’à se laisser divertir, au double sens de s’amuser et se détourner 10. Cette matière musicale bouillonnante va par la suite se répandre un peu partout en Europe depuis les dancings avant-gardistes d’Ibiza jusqu’aux clubs interlopes de Berlin, réveillant là des clubbers lassés par une disco moribonde.

31Si aux États-Unis la techno est très vite reconnue comme une musique de revendication, notamment des minorités noires et homosexuelles, en Europe house et techno deviennent des musiques de fêtes notamment en Angleterre ou elles connaîtront des prolongements extraordinaires avec l’accidentel Acid-House. Ce style musical érigé en culture nationale va exercer une véritable fascination sur une jeunesse ravie qui redécouvre le plaisir de la totale. Partant ces liesses irruptives sont aussitôt accusées par les tabloïds anglais de faire l’apologie de l’Ecstasy dont la consommation ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que le phénomène des Acid-parties se développe. Ces fêtes, qu’on appelle maintenant des Raves party – nous sommes en 1988 – vont être réprimées par un gouvernement qui les considère comme un danger pour toute la jeunesse. Cette répression affectera par la même occasion tout le mouvement techno qui commence à se structurer autour de tribus nomades, les travellers adeptes de la contre-culture, et noyés dans une idéologie de la contestation inspirée du New-Age, des Hippies et des philosophies orientales. Les travellers feront une large place à la culture de la drogue et de la fête, qu’ils préfèrent organiser eux-mêmes selon le principe du « Do it yourself », le D.I.Y.

   * 11 . Thierry Colombie, Technomades, la piste électronique, Paris, Stock, 2001.

32La France sera très vite absorbée par le phénomène. C’est au début des années 90 que l’on verra apparaître, autour de Paris, les premières Raves-pirates organisées grâce au savoir-faire de ces technomades qui, devenus indésirable en Angleterre, se sont exilés dans le restant de l’Europe. Ainsi, grâce à des sounds-systems, ils empruntent la « piste électronique », selon l’expression de T. Colombie 11, pour montrer la voie à de très nombreux ravers avec qui ils partagent cette culture de la clandestinité, cette culture du détournement.

33Le mouvement techno prend forme et se développe partout en France, attirant de plus en plus de ravers sous le charme de ces ambiances festives et en particulier celles que les ravers rencontrent dans les fêtes sauvages.

34La prolifération des fêtes clandestines et illégales, leur diabolisation poussent l’état à réagir plus sévèrement. C’est ainsi que des mesures sont adoptées, dans le but à la fois d’accentuer la répression, mais aussi d’assurer une prévention des risques liés à l’usage de drogues.

35La Rave-party indexée à la législation en matière de drogue, fait de cette fête un problème de santé publique. Elle sera désormais considérée comme une « soirée Haut-risque » (janvier 1995). Cette volonté de resserrer l’intervention des forces de l’ordre va se poursuivre, et le tout récent vote de l’amendement Mariani visant à interdire les Free-party témoigne bien de cette détermination. Cette prise de position va entraîner des perturbations au sein du mouvement techno. Aujourd’hui, on constate que de nombreux ravers ont regagné les clubs, parce qu’ils ne veulent plus trop prendre de risque. De même pour les petites tribus qui se font plus discrètes dans l’organisation des Free-party. On retrouve en quelque sorte la situation de départ, au sens ou d’un côté, on a le noyau dur de l’underground techno toujours très rebelle et opposé à la société, de l’autre un espèce de mainstream qui s’est considérablement élargi à tout l’espace social. Mais au-delà de cette configuration qui ne cesse d’évoluer, que savons-nous de ces fêtes et pourquoi tant d’hostilité… ?
II. Les Raves : une pratique de détournement

36Globalement, le mouvement techno recouvre différentes catégories festives. D’une part la sphère autorisée, visible, du mouvement, qui s’est structurée autour des clubs, des immenses Raves organisées par des sociétés de spectacle, et d’autre part les Parades, formes abouties de la mise en scène techno.

37Ces fêtes sont légales et se déroulent dans des lieux appropriés, connus par tout le monde. Ces diverses manifestations forment en soi une culture particulière qui a ses valeurs, ses formes musicales, ses rituels, sa manière d’être que des clubbers ou des Ravers se partagent. Pour certains, ce sont des fêtes qui ont été entièrement récupérées par les majors, par les industries qui en ont fait un loisir marchand.

   * 12 . Ce sont ceux qui participent à la culture free partie, ou de l’underground. La culture techno a pr(...)
   * 13 . Tekos : terme familier pour dire technival : ce sont des fêtes interdites qui durent plusieurs jou(...)
   * 14 . T.A.Z. : zones temporaires d’autonomie que l’auteur définit comme « …une insurrection sans engagem(...)

38À l’opposé, une sphère sauvage clandestine a développé tout un concept de fête libre gratuite et cela en toute illégalité. Ce sont les Free-party, les teknivals, certaines Raves, qui se déroulent dans des lieux aussi divers qu’insolites comme un champ, une usine désaffectée, un entrepôt abandonné, une carrière, etc., détournés pour la fête. Le principe est clair, il s’agit pour des tribus, de teufeurs 12 ou de travellers, de s’approprier l’espace d’une nuit, ou même de plusieurs nuits pour les tekos 13, d’y installer un décor festif et une fois la fête consommée ou consumée, de quitter les lieux tout aussi clandestinement. C’est là le principe des Zones temporaires d’autonomie développées par un chantre de la contre-culture 14.

   * 15 . Flyers : carton d’invitation, qui annonce un événement festif.

39Vu le caractère illégal de ces manifestations, ces fêtes s’organisent selon un rituel original, qui tient du jeu de piste ou pour certains du parcours initiatique. En effet, ce n’est qu’au tout dernier moment et grâce à un système d’info-line que les nombreux ravers avertis par des flyers 15 pourront rejoindre l’endroit de la fête. C’est là un moyen pour échapper aux gendarmes prêts à intervenir pour interdire la fête. L’enjeu pour les ravers sera bien évidemment d’arriver avant les forces de l’ordre. Lorsque la fête a lieu, le raver peut alors se libérer de ses émotions accumulées durant le jeu de piste. C’est l’occasion pour lui de se lâcher, et de partager avec d’autres de réels instants de plaisir et de passion. Plaisir d’être en fête et se fondre pendant des heures dans des danses profondes et exaltantes qui semblent se perdre dans le temps. C’est là une notion importante pour bien comprendre la problématique des Raves.

40En effet, les Raves s’inscrivent dans une temporalité qui est celle imprimée par une société du loisir et de la consommation soucieuse de remplir avant tout le temps libre.
Le temps de la Rave

41Les Raves vont se structurer autour de trois moments qui se suivent et qui donnent à la fête cet aspect continu et permanent. Cela rappelle les traditionnelles tournées des bars, la fameuse tournée « des Grands Ducs ».

   * 16 . Le cut : c’est la coupure de courant, l’arrêt de la musique qui provoque souvent une déception che(...)

42La Rave donc commence par une Before, c’est-à-dire le temps avant la fête. C’est un temps de préparation, voire d’initiation pour les néophytes, c’est-à-dire ce moment où ils accèdent à un certain savoir, notamment sur les drogues. Ainsi les ravers utilisent ce temps pour se préparer, se mettre en fête, notamment par l’ingestion de stimulants. La Before peut aussi être le moment où les ravers se réunissent dans un bar et en attendant le déclenchement de l’info-line, ils passent le temps à consommer de l’alcool, pour selon certains « chauffer les corps ». L’arrivée dans la rave est le signe de la fête elle-même, moment sensible, excitant car attendu et imaginé, avec ce que cela suppose comme frustration si la fête est annulée. La Rave proprement dite est le corps de la fête. Plus long, plus intense, c’est l’occasion pour le raver de se perdre dans les vertiges d’une ambiance survoltée, électrique. Pour le raver pas question de perdre du temps. Pris dans la tourmente festive, il redoute par-dessus tout le décalage, le contretemps voire l’arrêt du temps, à l’exemple du Cut 16 ou l’arrivée des forces de l’ordre comme cela se produit parfois dans les Free-party.

   * 17 . Morgan Jouvenet, « Emportés par le mix », Revue Terrains n° 37, Paris, Éd. du Patrimoine, 2001, p.(...)

43Le corps est parfois un obstacle à cette immersion dans la fête. Pris là dans la métaphore de la machine, le corps doit être chaud pour pouvoir s’élancer dans la frénésie. La première partie du set musical s’appelle d’ailleurs un Warm-up, réalisé par un D.J. en général débutant ou encore le D.J. résident, qui a pour fonction de réchauffer la salle. Le raver, dans son souci de consommer entièrement la fête, se met à danser, et très vite il est pris dans le mouvement, son rythme s’accélère, il devient plus rapide avec des gestes saccadés, robotisés, rendus plus vifs par une musique tonitruante, une lumière stroboscopique. C’est là, au cœur de la vague, qu’il se laisse « emporter par le mix », comme le rappelle si bien M. Jouvenet 17.

44L’after est le dernier moment de la rave, qui se déroule soit sur place, soit dans un autre lieu comme un café, un club spécialisé dans ce type de fête. C’est généralement un temps plus calme ou le raver se remet d’une intense agitation. C’est là qu’il prend le temps de se retrouver, de communiquer. Les corps se reposent, se détendent. Parfois il dort. Lorsqu’il est en descente de drogues, le raver se met alors en condition pour contrôler des effets qui peuvent être mal ressentis.

   * 18 . G. Lapassade, 1987, p. 5.

45Pour d’autres, c’est au contraire l’occasion de repartir dans la fête. Ils prennent alors un stimulant et tentent de retrouver cette frénésie qui les a secoués. La rave est un lieu de profonde exaltation. De nombreux ravers parlent même de transe, notion sensible et complexe qui touche au sens originel du mot rave qui signifie « délirer, battre la campagne, divaguer, s’extasier, être déchaîné, être emporté, être ravi… ». La transe nous renvoie au champ des États modifiés de la conscience (E.M.C.), que les ethnologues et d’autres sociologues du rite ont parfaitement bien décrit. G. Lapassade parle des E.M.C. comme d’une expérience au cours de laquelle « …le sujet à l’impression que le fonctionnement habituel de sa conscience se dérègle et qu’il vit un autre rapport au monde, à lui-même, à son corps, à son identité… » 18.

46Parler de la fête comme d’une expérience de modification de la conscience, c’est redire à la suite de R. Bastide (2000), qu’en réalité c’est la fête dans sa totalité qui détermine l’entrée en transe.

47Cette « conduite du corps » qui accompagne le raver dans ce dérèglement des capacités mentales, cette dissociation peut-être déclenchés par plusieurs facteurs. Tout d’abord la musique qui intervient directement comme un inducteur hypnotique.

   * 19 . Nicolas Abraham, Rythmes, Paris, Flammarion, 1999, p. 85-41.

48Ainsi le rôle éminent complexe du D.J., la particularité de la matière, la contexture, que N. Abraham définit comme « l’ensemble des circonstances, situations, atmosphère, contexte…, qui entre en synthèse avec le médium pour en déterminer la signification… » 19, favorise l’entrée dans la transe.

   * 20 . Gilbert ROUGET, La Musique et la Transe, Paris, Gallimard, 1990.

49C’est là une technique « archaïque… » parfaitement bien maîtrisée par les chamans qui, grâce au battement régulier du tambour, deviennent selon les termes de G. Rouget : « les musiquants de leur propre transe… » 20.
Les drogues :la part maudite de la Rave

50Mais l’observation de ces figures du ravissement qui saisissent ces corps nous amènent à évoquer l’induction psychédélique qui renvoie à un certain usage de psychotropes.

51Dans le contexte de la Rave, nous le disions c’est une dimension importante. Au-delà de cette vision souvent teintée de catastrophisme qui agite de l’extérieur le corps social, on repère aisément – et du reste le discours des ravers nous y invite –, la place singulière que prennent les drogues dans les pratiques du raver.

52Une première observation est à faire quant aux lieux ou se déroule la fête. Là, les produits proposés ne sont pas les mêmes suivant que l’on parle de club ou de Free-party.

53Dans les clubs qui sont des lieux fixes, fortement contrôlés et où l’alcool est un psychotrope légal très valorisé, ce sont surtout des produits comme la cocaïne et l’ecstasy qui sont proposés, car d’un usage facile. Pour autant la consommation doit se faire discrète, à l’abri du personnel, sous peine de fermeture de l’établissement. Les transactions s’effectuent le plus souvent à l’extérieur, ou parfois dans les toilettes.

54Cette situation semble aujourd’hui se modifier eu égard au contexte de répression qui amène, dans les clubs, une clientèle issue du monde de la Free-party. On constate d’ailleurs, au-delà de cette mixité, une hydration des pratiques au sens ou les ravers vont être très vite associés aux rituels qui valorisent l’alcool à forte dose. Ces jeux de compétition entre ceux qui s’alcooliseront le plus rapidement, n’est pas sans conséquence sur ces jeunes, car dès qu’ils se rendent en Free-party, certains vont transporter avec eux ces pratiques qu’ils réaliseront non plus seulement avec de l’alcool, mais avec une quantité de drogues très accessibles.

55En Free-party, lieu de toutes les mobilités, de toutes les errances, le marché est plus ouvert, avec la possibilité de trouver une gamme très variée de produits.

56Dans ces lieux, la recherche de produit devient, pour le raver-consommateur, une activité importante. Il s’agit avant tout de trouver un bon produit, avec cela s’entend un effet garanti. Dans ces aires culturelles, certaines zones se transforment alors en point de vente, où s’affairent de nombreux revendeurs, venus là pour écouler leurs marchandises. Il y a deux sortes de vendeurs. Tout d’abord ceux que l’on appelle la Racaille ou la Caillera, et qui sont considérés comme des détracteurs de la fête. Ce sont généralement des jeunes venus de banlieues qui écoulent toutes sortes de produits, pas toujours de bonne qualité. Ces vendeurs qui ne sont pas engagés dans la fête fonctionnent à partir de coups de vices et d’arnaques, notamment à l’égard de jeunes teufeurs, pas encore familiarisés avec ce genre de transaction.

57On trouve aussi d’autres vendeurs qui sont en fait des teufeurs et qui vendent des produits pour obtenir quelques bénéfices pour rembourser les frais engagés dans la fête.

58Le marché des drogues s’organise selon des règles relativement bien définies, que chaque interactant essaie de respecter le mieux possible et cela surtout s’ils sont expérimentés. Un revendeur peut reconnaître « un touriste », catégorie de raver apparenté à un curieux au sens négatif du terme, à qui il proposera un produit de seconde qualité, réservant le bon produit pour le vrai teufeur pour lui-même ou encore pour l’un de ses assistants. De la même façon il sait très vite s’il a affaire à un teufeur ou à un inspecteur de police en civil.

59Ainsi la consommation pourra se faire selon la disponibilité du produit, sa qualité, le prix de vente. La rave est souvent un terrain d’imitation pour le jeune raver qui peut ainsi faire l’apprentissage des produits et des rituels associés. C’est le plus souvent en groupe que s’effectue cet apprentissage mais parfois c’est un raver plus expérimenté qui va lui faire partager son savoir.

60À ce niveau, on peut aisément considérer le raver comme un véritable expert des drogues. Il connaît les produits, leurs effets. Son corps dans la plupart des cas lui sert de laboratoire au sens ou il expérimente divers produits sans toujours savoir ce qu’il prend.

   * 21 . M., Entretien, Mai 1999.

61Ainsi M. qui a consommé de l’ecstasy pour la première fois à l’âge de 16 ans, alors qu’il se rendait dans une fête techno, raconte : « moi ça fait presque quatre ans que je vais en teuf. Encore aujourd’hui je prends mon pied. Bien sûr, à chaque fois que je sors dans une fête, je consomme, surtout des ecstasy, je préfère car j’aime surtout danser. J’ai déjà goûté un peu de tout : du Speed, des Hoffmann, un peu d’héro, en sniff et puis du C. de la coke quoi. Mais tu sais, je prends pas n’importe quoi, je fais gaffe chez qui je le prends. Bon, c’est vrai, tu peux pas toujours savoir ce qu’il y a dedans, mais tu sais, t’es très vite au courant de ce qui faut prendre ou pas… Au début j’essayais de tout, je voulais voir ce que ça faisait. Là maintenant ça y est, j’assure juste pour la fête… » 21.

62Dans le contexte festif, le raver évoque plusieurs raisons à sa consommation. Tout d’abord, s’agissant d’une activité qui demande un fort investissement physique, le raver choisira plutôt des produits stimulants, qui apportent de l’énergie.

63Afin d’accroître ses capacités et ses performances, notamment en danse, il « mangera » un ecstasy ou sniffera de la cocaïne, du speed. En revanche, s’il veut se construire un délire, un rêve ou encore laisser courir son imagination, il consommera plutôt des produits qui « rendent Love » c’est-à-dire des produits hallucinogènes comme le L.S.D., la Ketamine ou encore toutes sortes de champignons hallucinogènes. Enfin, s’il se sent fatigué, souhaite se détendre ou encore accompagner la descente de certains produits, il prendra des relaxants, des opiacés, des drogues de « coma » comme l’héroïne, le rachacha.

64Les drogues sont ainsi consommées selon leurs effets ou selon des effets que le raver souhaite ressentir. On observe par ailleurs, dans ce contexte festif, des pratiques de poly-usage. De telles conduites demandent souvent une certaine connaissance et une grande expérience car on ne mélange pas n’importe quel produit à n’importe quel moment de la soirée. Si le mélange d’alcool, tabac, cannabis est le plus courant, d’autres mixtures sont consommées par des ravers devenus experts dans l’art de cuisiner les « poisons ». Le plus connu c’est le speedball, l’équivalent du « cercueil » au niveau de l’alcool qui est un mélange d’héroïne et de cocaïne, pratiqué il y a encore peu par les adeptes du Rock, ou du Heavymétal. Le « Calvin Klein », coktail composé d’un mélange de cocaïne, de kétamine et de speed, est de plus en plus prisé en milieu festif.

65Les pratiques de poly-usage reposent sur deux principes. D’une part ce mélange comprend plusieurs produits d’un même genre, aux effets agonistes, deux relaxants par exemple. D’autre part, cela peut être l’association de plusieurs produits d’un genre opposé, c’est-à-dire des produits aux effets antagonistes, comme le mélange d’un stimulant et d’un relaxant. Le poly-usage prend aussi une signification particulière selon les motivations exprimées par les ravers.

66C’est souvent alors pour augmenter l’action du produit, ou encore mieux ressentir le trouble lorsque le psychotrope agit dans l’organisme. De plus, ce qui est visé, c’est la rapidité et l’intensité avec lesquelles le produit va se répandre dans le corps. Cette dimension, qui touche au registre du physiologique, c’est-à-dire à la perturbation de l’activité mentale, nous permet de préciser que d’une certaine manière la transe du raver s’inscrit aussi dans une temporalité ainsi créée par le fait même que la conscience soit modifiée.

67Dans ce sens l’action du produit s’articule autour de trois moments.

   * 22 . L., Entretien, octobre 1998.

68Une fois le psychotrope ingéré, s’opère peu à peu ce que l’on nomme la montée, c’est-à-dire ce moment ou la drogue se répand dans le corps, pour atteindre le cerveau et livrer un à un ses multiples effets. Le raver se laisse alors porter, voire plutôt transporter dans un ailleurs, une autre dimension, «ça c’est géant, me disait cette jeune raveuse, surtout quand tu es pris dans la musique, le mouvement. Tu ne vois plus rien autour de toi, t’as l’impression d’être légère et que tu décolles ; tu traverses des champs, des forêts, tu survoles la salle… t’es ailleurs quoi… » 22.

69Le raver semble vivre comme s’il était dans un cocon, bercé par ce rythme, qui même accéléré, saccadé, l’installe dans une douce atmosphère. C’est la phase de plateau qui peut durer entre une et deux heures suivant la nature du produit, puis peu à peu les effets se dissipent, le raver reprend conscience de son corps, il revient à la réalité, c’est la descente.

70Certains ravers pris par l’ambiance peuvent vivre plusieurs fois ces séquences.

71Ces diverses phases qui troublent le raver, à chaque consommation de psychotropes, plongent ou redoublent une autre modification de la conscience, cette fois provoquée par la matière musicale. À ce niveau, les dimensions musicales et psychotropiques sont intrinsèquement liées.

   * 23 . J’ai évoqué cette problématique lors d’une intervention portant sur la transe, à l’occasion d’une(...)

72D’une certaine façon, l’introduction hypnotique va suivre un même itinéraire temporel, orchestrée par un D.J. habile qui peut amener les danseurs à vivre ces mêmes expériences 23. À ce niveau, le D.J. construit son set en trois temps. Tout d’abord une phase de montée, c’est-à-dire ce moment ou les corps se mettent au diapason de la musique. Peu à peu le rythme s’accélère, les B.PM. deviennent plus puissants. Le corps pris dans le mouvement se laisse entraîner dans une cadence martelante et qui se répète inlassablement jusqu’à se fondre dans un vertige. Vers la fin de ce cycle, le DJ commence à ralentir progressivement le rythme, les B.P.M. deviennent moins agressifs, cela permet au raver de redescendre doucement, de se remettre de ses émotions.
Les multiples fonctions des drogues

73Ces moments d’accélération laissent chez certains ravers une impression, une sensation agréable qu’ils veulent renouveler le plus souvent possible. Pour eux, ces ivresses musicales et psychotropiques relèvent d’une expérience marquante, pour autant que leur corps voudra ou pourra bien tenir le rythme.

74Aussi certaines drogues seront consommées à des fins de dopage, notamment les stimulants en raison de leur charge dopaminergique, comme l’ecstasy, la cocaïne, les amphétamines. À ce niveau, des comportements spécifiques semblent émerger dans la recherche de sensations. En effet certains ravers tentent d’atteindre ces « paradis artificiels » par une consommation de produits qu’ils nomment familièrement des « drogues sympas » comme l’ecstasy, le haschich, le speed.

75De plus, ces drogues assurent une fonction de relâchement des corps et dés-inhibitions, ce qui favorise les contacts entre ravers.

   * 24 . Voir à ce sujet J. Gendreau, 1998.

76L’effet entactogène que l’on retrouve dans ces designers drugs vise au fond à se rapprocher, à créer du lien, un être-ensemble où chacun éprouverait du plaisir à partager avec d’autres certaines émotions et participer tous ensemble à la recherche de valeurs hédonistes comme la paix, la tolérance ou la liberté. Cela se retrouve déjà au niveau de la consommation des drogues qui donne lieu à un partage très ritualisé des drogues à consommer. C’est là un principe bien connu, où chacun va offrir une part de produit aux autres membres du groupe (le joint qui circule, par exemple), qui à leur tour rendront la politesse. Dans un contexte de convivialité les ravers tirent des lignes, comme d’autres tirent des pistes, en référence aux rituels des tournées d’alcool chez les jeunes bretons 24.

77En revanche, d’autres ravers parmi les plus jeunes cherchent littéralement à s’éclater le corps, à se déchirer le cerveau. La motivation est au contraire animée par l’envie de se défoncer et laisser le corps se diffracter dans la tourmente festive. Ces comportements à risque, que l’on retrouve surtout chez les adolescents, se manifestent à travers des rituels ordaliques.

   * 25 . D. Lebreton, 1991, p. 17.

78Au-delà de son lien intrinsèque avec la dimension de la transgression, l’ordalie renvoi au dépassement de soi, à la confrontation avec la mort, au franchissement de ses propres limites, ainsi qu’à l’immortalité. D. Lebreton, dans son ouvrage sur la passion du risque, écrit « …qu’il s’agit dans tous les cas d’affronter la mort sur un mode métaphorique, d’en rendre la menace virtuellement accessible et de l’esquiver en prenant les précautions d’usage. Fixer ainsi la mort, y tracer les limites de sa puissance, renforce le sentiment d’identité de celui qui ose le défi… » 25.

79L’acte même de gober un comprimé d’Ecstasy, dont on ne sait s’il contient du M.D.M.A ou si c’est une molécule chimique aux effets nocifs pouvant même entraîner la mort, n’est pas sans agiter les mêmes troubles de ce rituel ordalique.

80Au-delà des effets du produit, les ravers s’expriment assez aisément sur la perception qu’ils ont du produit. Si la Cocaïne est considérée comme un produit de seigneur, de riche, le Speed est la poudre du pauvre. Suivant cette idée, le Cannabis et l’Ecstasy sont souvent perçus comme des produits propres, des bons produits : les « safe drugs », alors que la Kétamine, en raison des effets très distordus qu’elle produit sur le corps, ou encore l’héroïne, sont parfois très mal vus. De même, en ce qui concerne la façon de les consommer ; l’injection sera rejetée comme une pratique négative, qui ne correspond plus à l’esprit de la fête. C’est d’ailleurs pour cela que cet usage peu visible dans l’espace même de la fête se déroule soit dans la voiture, soit clandestinement à la marge de l’espace festif.

   * 26 . G.H.B. Gama- OH ou Ecstasy liquide Anesthésiant conçu par Labori en 1990 et utilisé dans le traite(...)
   * 27 . Anesthésique proche de la Kétamine, encore appelé Angel Dust P.C.P., produit conçu en 1950 pour le(...)
   * 28 . D.M.T : produit hallucinogène que l’on retrouve dans certaines plantes ou dans les sécrétions de c(...)

81Enfin, les ravers évoquent aussi certains produits considérés comme très rares dans le milieu festif. Comme souvent dans les micro-lieux, diverses informations circulent concernant soit un D.J. talentueux, soit un type de fête qu’il ne faut pas manquer, soit encore une drogue qui vient de faire son apparition, et dont les effets seraient surprenants. Ainsi, comme c’est le cas pour le « Beaujolais nouveau », de nombreux ravers attendent impatients que le produit soit disponible pour pouvoir y goûter. Dans ce sens, la curiosité, l’envie de toucher à toutes sortes de produits est une motivation qui revient comme une pratique positive. Les exemples du GHB 26, du P.C.P. 27, un produit proche de la mescaline ou encore le D.M.T. 28 sont à cet égard tout à fait significatifs.

82Même s’il dit avoir conscience des risques qu’il prend, le raver n’arrive pas toujours à gérer sa consommation. Certains passent d’ailleurs très vite d’une consommation dite récréative à un usage plus régulier, plus nocif. La plupart décident d’arrêter cette consommation, estimant qu’ils en ont fait le tour et qu’ils souhaitent maintenant envisager la fête sous un autre angle. D’autres font carrière dans le produit, c’est-à-dire qu’ils en viennent à consommer dans d’autres contextes, comme sur le lieu de travail, à la fac, ou encore plus simplement chez eux. Certains décident parfois de se professionnaliser en devenant eux-mêmes vendeurs de produits. Dans un but économique, ils souhaitent bénéficier des revenus complémentaires aux aides qu’ils ont déjà. Dans le contexte festif, certaines consommations peuvent aussi entraîner de réels problèmes de santé ; ce sont des malaises, des pertes de conscience ou encore des « bad trips », qui désignent un malaise psychologique sous l’influence d’un ou plusieurs produits. Ils peuvent alors solliciter des unités médicales de plus en plus présentes, qui les prendront en charge, dans des chill-out sanitaires spécialement aménagés à cet effet.

83La Rave est à ce propos un lieu très investi par différents acteurs dont l’intervention vise à contrôler ces lieux à risque, et à y inscrire une activité de prévention. Ce sont des associations comme Médecins du monde, la Croix Rouge, ou alors des acteurs de la prévention des toxicomanies qu’ils soient issus du champ professionnel ou du monde des ravers eux-mêmes à travers des associations de santé communautaires (Technoplus, Spiritek, le tipi, etc.).

84Les discours produit par ces différents intervenants ne peuvent rendre compte que partiellement de la réalité des raves, ce qui parfois crée des tensions et des malentendus avec les ravers qui réagissent dès lors qu’ils se voient stigmatisés et taxés de toxicomanes.

85Pour autant, ce qui surprend dans cette logique, c’est le fait que sur le nombre de ravers qui consomment des produits en rave, très peu seulement viennent consulter dans les Centres Spécialisés. C’est là d’ailleurs un grand problème pour tous les intervenants.

86Au-delà de ces quelques considérations livrées ici au pas de charge, je voudrais en guise de conclusion ouvrir sur quelques pistes de réflexions.

87La Rave, nous l’avons dit, est un miroir de notre société, un reflet de la modernité. À ce niveau elle ne fait que révéler des pratiques, qui sont sinon valorisées du moins encouragées, qu’il s’agisse de drogues à la carte, de Designers Drugs, de Danse-Pills, de produits de dopage. Ces drogues de la performance, ces prothèses chimiques sont dans notre société promises à un bel avenir, ne serait-ce que, comme le dit A. Ehrenberg (1991), pour éviter l’effondrement psychique et physique de l’individu.

88Si les drogues de synthèse ouvrent encore sur d’autres dimensions de notre monde actuel, comme la vitesse ou la cyberculture, elles trouvent un écho dans le vaste projet des Technosciences.

89Pris dans cette perspective, la rave pourrait être considérée comme un objet hybride et le raver comme une chimère, avec un corps de sauvage harnaché du masque de la technique. C’est là un transfuge de ce corps, devenu un technocorps, et par l’artefact de la modernité.

   * 29 . Bibliographie complémentaire :
     An-Ju, Techno, ed. Hors Collection, Luçon 1998 ; Guillaume Bara, La(...)

90L’Adieu au corps (D. Lebreton, 2000), signale ici une nouvelle dérive, une mutation qui obligerait chacun à s’adapter, voire « à s’inventer » à nouveau. Et si dans cette turbulence festive, le regard du raver n’était autre que l’expression de son abandon, le rictus de sa propre mort… 29
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Notes
1. D. Jeffrey, Jouissance du sacré : religion et postmodernité, 1998, p. 127.
2. Daniel Fabre, Carnaval ou la fête à l’envers, Paris, Découvertes Gallimard, 1992.
3. Olivier IHL, La Fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996.
4. Sacré de dissolution et de cohésion sont des notions bien mises en évidence par Roger Caillois dans son ouvrage : L’Homme et le Sacré, Paris, Gallimard, Folio, 1950. Si le sacré de dissolution touche à la transgression, au désordre, au vertige donc à la fête, le sacré de cohésion, contient en lui-même le sens de stabilité, de profane et d’harmonie.
5. Olivier Cathus, L’Âme sueur, le Funk et les Musiques populaires du xe siècle, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
6. Voir note 4.
7. Colette Petonnet, On est tous dans le brouillard, Paris, Galilée, 1979.
8. Les études réalisées sous l’égide de l’O.F.D.T. sont nombreuses. On peut signaler, celles conduites par T. Combiné, Nacer Lalam, et M. Schiray, « Les filières produites psychotropes à partir des sacrées de musique techno », octobre 1999 (étude n° 15), ou encore le remarquable travail réalisé par un groupe de chercheurs « Pratiques et représentations émergentes dans les champs de l’usage de drogues en France », OFDT, 2001.
9. Je fais référence ici au rapport de recherche action « usager de drogue de synthèse (Ecstasy, L.S.D., danse-pills, amphétamines…) » réalisé par Médecins du Monde, Mission Rave D.G.S., octobre 1999.
10. Voir Y. C. Zarka, 2001, n° 7, p. 3.
11. Thierry Colombie, Technomades, la piste électronique, Paris, Stock, 2001.
12. Ce sont ceux qui participent à la culture free partie, ou de l’underground. La culture techno a produit diverses entités socioculturelles comme le Clubber attaché au monde des clubs, les ravers, etc.
13. Tekos : terme familier pour dire technival : ce sont des fêtes interdites qui durent plusieurs jours. Cette catégorie festive est intéressante. La saison des technivals débutent en général au 1er mai pour se terminer vers fin septembre.
14. T.A.Z. : zones temporaires d’autonomie que l’auteur définit comme « …une insurrection sans engagement direct contre l’état, une opération de guérilla qui libère une zone (de terrain, de temps, d’imagination) puis se dissout avant que l’état ne l’écrase pour se reformer ailleurs dans le temps ou l’espace. Puisque l’état est davantage concerné par la simulation que par la substance, la T.A.Z. peut « occuper » ces zones clandestinement et poursuivre en paix relative ses objectifs festifs pendant quelques temps… » (H. Bey, T.A.Z., 2000, p. 13- 14). H. Bey est aussi connu pour être un philosophe de la contre-culture.
15. Flyers : carton d’invitation, qui annonce un événement festif.
16. Le cut : c’est la coupure de courant, l’arrêt de la musique qui provoque souvent une déception chez les ravers. Le cut peut se produire suite à une intervention de la police.
17. Morgan Jouvenet, « Emportés par le mix », Revue Terrains n° 37, Paris, Éd. du Patrimoine, 2001, p. 45.
18. G. Lapassade, 1987, p. 5.
19. Nicolas Abraham, Rythmes, Paris, Flammarion, 1999, p. 85-41.
20. Gilbert ROUGET, La Musique et la Transe, Paris, Gallimard, 1990.
21. M., Entretien, Mai 1999.
22. L., Entretien, octobre 1998.
23. J’ai évoqué cette problématique lors d’une intervention portant sur la transe, à l’occasion d’une rencontre organisée par l’ERASE en novembre 1999.
24. Voir à ce sujet J. Gendreau, 1998.
25. D. Lebreton, 1991, p. 17.
26. G.H.B. Gama- OH ou Ecstasy liquide Anesthésiant conçu par Labori en 1990 et utilisé dans le traitement de la narcolepsie et de l’alcoolisme.
27. Anesthésique proche de la Kétamine, encore appelé Angel Dust P.C.P., produit conçu en 1950 pour le traitement de la narcolepsie et de l’alcoolisme.
28. D.M.T : produit hallucinogène que l’on retrouve dans certaines plantes ou dans les sécrétions de certains crapauds. Synthétisé en 1931, il est surtout utilisé à partir des années 50 dans nos sociétés (il est connu et utilisé par les Amérindiens depuis plusieurs siècles…).
29. Bibliographie complémentaire :
An-Ju, Techno, ed. Hors Collection, Luçon 1998 ; Guillaume Bara, La Techno, Librio musique, Paris 1999 ; Philippe Birgy, Mouvement techno et transit culturel, Paris, L’Harmattan, 2001 ; Ecstasy, Des données biologiques et chimiques au contexte d’usage, INSERN 1997 ; Astrid Fontaine, Caroline Fontana, Raver, Paris, Anthropos, coll. « Poche », 1996 ; Michel Gaillot, La Techno. Un laboratoire artistique et politique du présent, Paris, Dis voir, 1999 ; Joseph Ghosn, « Du « Raver » au « Sampler » : vers une sociologie de la techno », in Revue L’Homme et la Société, L’Harmattan, 1997/4, p. 87-98 ; Anne-Marie Green, De la musique en Sociologie, Paris, éd. EAP, coll. « Psychologie et Pédagogie de la musique », 1993 ; Emmanuel Grynszpan, Bruyante techno, Nantes, Mélanie Setun, coll. « Musique et Société », 1999 ; Emmanuel Grynszpan, Une fête parallèle, p. 89-103, in Revue Chimères n°40, Paris Automne 2000 ; Antoine Hennion, La Passion musicale, une sociologie de la médiation, Paris, Metaillé, 1993 ; T. Colombie, N. Lalam, M. Schiray, Drogues et techno, les trafiquants de rave, Paris, Stock, 2000 ; Jean-Yves Leloup, Jean-Philippe Renoult, Pierre Emmanuel Hastoin, Ariel Kyrou, Global Techno, Poitiers, Éd. du Camion Blanc, 1999 ; Éric Molière, La Musique techno comme fête musicale, p. 217-258 in A.M. Green L’harmattan, Paris 1997 ; Sandy Queudrus, Un maquis techno. Modes d’engagements et pratiques sociales dans la free-party, Paris, Irma, 2000 ; Étienne Racine, Le Phénomène techno, clubs, raves, free-party, Paris, Images, 2002 ; D. Richard, J.-L. Senon, Dictionnaires des drogues, des toxicomanies et des dépendances, Paris, Bordas, 1999 ; Richard Schustermann, L’Art à l’état vif. La pensée pragmatiste et l’esthétique populaire, Paris, Les Éditions de la Nuit, 1992.
Revues :
Art Press, « Spécial Techno : anatomie des cultures électroniques », H.S. n° 19, 1998 ; Télérama, H.S., « La folie des années Pop », éd. France. F. Ter, 1999 ; Le Mouvement Pop, Lausanne, Bibliothèque Laffont, GT des grands thèmes, 1975 ; Revue Sociétés, « Effervescence Techno », sous la dir. de S. Hampartzoumian, n° 65, De Boeck/Université, 1999/3 ; La Musique techno : 1 et 2 actes du colloque du 22-23 Janvier 1998, Poitiers, Le confort moderne ; Cultures en mouvement, Hip-Hop, techno, Rythmes de Passage, Octobre 1999, n° 21.
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Pour citer cet article
Référence électronique

Jean-Paul Méloni, « Entre ombre et lumière : la rave », Le Portique [En ligne], 10 | 2002, mis en ligne le 06 juin 2005, Consulté le 23 mai 2010. URL : http://leportique.revues.org/index136.html
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Auteur
Jean-Paul Méloni
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Nous n’irons plus au Teknival


Source : Jean-Philippe Bernard, ex-teufeur


Ces derniers jours, on ne compte plus les journaux qui font leurs choux
gras du phénomène techno de l’été, le Teknival du 15 août.


Devant cette avalanche médiatique assortie de chiffres ronflants (30
000, 40 000 personnes !), on ne peut que se demander où est passé
l’esprit originel du Teknival. Ce n’est pas tant qu’il se soit dilué
dans les discussions absurdes avec les pouvoirs publics mais bel et bien
qu’il ait, hélas, totalement disparu. Initié par le sound system
anglais Spiral Tribe au tournant des années 90, le Teknival se voulait
le rassemblement des tribus et des sons qui déjà sillonnaient l’Europe.
Point de rencontre musical, confrontation des différents sons, espace de
liberté où chacun était son propre organisateur, le Tekos était la
parfaite illustration d’une anarchie libertaire en train de fonctionner.
Un miracle, une utopie pirate.

Il s’agissait de se retrouver
quelque part dans un lieu secret, au milieu de la nature, et de faire la
fête sous les étoiles jusqu’à plus soif. Les repéreurs avaient à coeur
de dégotter les endroits les plus beaux et étonnants, des messages
sibyllins circulaient sous le manteau et le voyage jusqu’au son restait
un véritable chemin de croix où il valait mieux savoir manier les cartes
IGN pour trouver sa route et disposer d’une bonne réserve de cartes
téléphoniques pour contacter une info line volatile.

A
l’époque, une grosse fête rassemblait au mieux 5 000 teufeurs, 5 000
techno-warriors actifs et concernés. On y croisait les gens les plus
improbables et un panel de nationalités à faire pâlir une réunion de
l’Europe élargie. Le Tekos était magique, une incursion de l’autre côté
du miroir, ceux qui y venaient pour la première fois en repartaient
convaincus et d’aucuns qui détestaient franchement la techno se
réveillaient quatre jours plus tard fans inconditionnels de hardcore. Je
me souviens qu’avant, la canette de Coca était moins chère qu’au bar du
coin, que les gens étaient responsables d’eux-mêmes et que la fête
ressemblait à une arche de Noé électronique...

C’est bien loin,
tout cela. Ironiquement, en cet été 2003, il n’est plus besoin de
prendre la route pour aller au Teknival car celui-ci se déroule au
milieu de celle-là. Plus besoin de jouer au chat et à la souris avec la
gendarmerie puisque tout se déroule dans un climat de concertation quasi
cordial et avec l’aval normatif des autorités. Aujourd’hui, alors qu’il
suffit d’ouvrir n’importe quel canard ou d’allumer la télé pour savoir
où se déroule le Teknival, nous sommes à des années-lumière de ces temps
héroïques. Nous avons enfin rejoint les grands festivals de musique
dont le Teknival se voulait à l’origine le contraire.

Il y a
bien maintenant, d’un côté, les organisateurs et les sons et, de
l’autre, le public, simples consommateurs de musique frelatée et de
drogues. La drogue, vaste sujet. La spirale infernale était amorcée
depuis quelques années. Les dealers professionnels ayant bien compris
tout l’intérêt de ce vaste public captif et surconsommateur, ils ont
vite repris en main la distribution de substances à la qualité toujours
décroissante. En quelques fêtes, on est passé des petites épiceries à la
grande distribution, avec les mêmes effets pervers que pour la
malbouffe. Reste la musique, présentée par quelques-uns comme l’alibi de
ces fêtes différentes. Aujourd’hui, si l’on veut entendre du son
intéressant, mieux vaut se diriger à l’Est, du côté de la Tchéquie par
exemple, ou traquer les petites fêtes qui se posent toujours au fond des
bois. Franchement, autant bien s’amuser à 249 personnes avec 2 kilos de
bon son et quelques jolis lives, plutôt que de se faire un bad trip
sonore au milieu de 40 000 chépers.

Quand on passe de
l’insurrection musicale à l’institution festive, on laisse bien des
morts sur les bords du dance-floor. L’affaire est pliée, l’esprit de la
free s’en est allé danser sous d’autres latitudes. Et surtout, surtout
ne m’appelez plus Teknival. L’utilisation de ce nom pour qualifier ces
grands raouts électroniques sous contrôle est un manque total de respect
pour les sons et les associations qui ont défriché les espaces de
liberté qu’on arrivait à voler à la société du spectacle. A la foire aux
noms, on pourrait proposer la Fête à Tek-neu-neu, expression qui
traduit au mieux la déliquescence de ce qui fut une belle aventure. A
propos, à quand l’organisation du premier Tekos indoor à Bercy, avec
forêt reconstituée, faux camions et service d’ordre costumé en
travellers ?

Jean-Philippe Bernard, ex-teufeur



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CETTE UTOPIE COLLECTIVE N’EST PAS MORTE, LES YEUX BRILLENT ENCORE
http://www.article11.info/Guillaume-Kos … tte-utopie
Teknival_by_pleymo_lady-514c7.jpg
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"Les jeux vidéos n'affectent pas les enfants : je veux dire si Pac-Man nous avait influencé étant enfant, nous devrions tous courrir en rond dans des pièces sombres, en gobant des pillules magiques tout en écoutant de la musique répétitive."


Kristian Winlson, président de Nintendo, 1989

IVO · Sound System

07-11-14 16:20:12

05-11-14 · 2 121

  15 

précisions:

si j'ai réuni ici # choses assez contradictoires
c'est uniquement pour faire le point qui est simple.
plus de 20 ans plus tard le move à évolué comme tout.
les polémiques les lois les politiques les médias et les # publics on les connait.

juste pour cerner les vraies motivations des gens impliqués dans le mouvement.
et esperer que grace à encore suffisament de passion:
les frees c'étaient mieux demain
n'oublions pas pourquoi nous sommes là et seront là.


parce que:
les free-parties ... c'est NOUS
et l'état .............. c'est NOUS


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si le staff juge inadapté etc ... wink

Dernière modification par IVO (07-11-14 16:28:44)

pi3ro · Bass Explorer

07-11-14 19:42:29

29-02-12 · 85

  

Bien vu IVO, ça a bon etre contradictoire ça n'en reste pas moins pertinent!
Egalement d'accord avec Fishcat, Wawan et Trashhard...
Les acteurs du mouvement free sont près à faire des concessions, il serait normal que ça marche dans les 2 sens... (Utopie quand tu nous tiens^^)

IVO · Sound System

07-11-14 20:02:27

05-11-14 · 2 121

  15 

des concessions, des concessions .... ^^

un cessez le feu temporaire tout au plus XD

on a tjs été balladés et ils ne connaissent que la loi du plus fort.
on est des raveurs reveurs mais comme dans d'autres domaines faudra bien ouvrir les yeux.
et que notre vengeance soit terrible.



avis perso

Dernière modification par IVO (07-11-14 20:05:04)

IVO · Sound System

08-11-14 16:37:58

05-11-14 · 2 121

  15 

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