Tracklist
Black Dawn
Instant Coffee
Label
Sensory Overload
Date de sortie
1999
Depuis quelques temps déjà, la mode est au revival Acidcore/Mental. Sur le papier on nous vend le truc comme un grand retour aux sources musicales du mouvement free party circa première moitié des 90's (y a qu'à lire l'article de Tsugi sur le Teknival du 1er mai). Dans les faits, on se retrouve avec un palanquée de tracks toutes plus bateaux les unes que les autres généralement orchestrées par des mecs qui faisaient encore de la tribecore il y a un an et qui ne jurent que par les trucs sortis sur Obs.Cur ou TeknoSucks ou encore Dune. Loin de moi l'idée de jeter l'opprobre sur ces derniers pour autant : il s'y fait d'excellentes choses, et eux ont au moins le mérite de permettre à toute une génération de redécouvrir ces sonorités qui ont bercés plus d'un raver un matin de tekos dans les 90's. Je reproche juste à cette « nouvelle génération » de sonner un peu tous pareils par moment (kicks longs façon 808 légèrement saturés + émulation de tr 303 + nappes mélodiques un peu dark avec quelques petits bip bip et voix noyées dans la reverb), du moins c'est que je constate souvent en fouinant sur Soundcloud.
Du coup, ça fait du bien aussi de revenir aux fondamentaux, aux bons vieux classiques, comme on a pu le faire récemment avec les sons réédités de Curley. De réédition, il n'est malheureusement pas question avec ce Number Six EP de Mononom, et il faut encore se préparer à vendre un rein à la mafia albanaise pour avoir une chance de le récupérer (bien que j'imagine aisément que certains par ici le conservent religieusement).
Mononom, doit on présenter ce collectif fer de la lance de la scène techno underground hollandaise ? Un véritable must, au coté des Bunker Records, Curley donc, TDK, Acid Anonymous et j'en passe, répandant la bonne parole Acid/Dark/Hardtechno et dont chaque enregistrement est un aller simple vers Pluton et autres coins reculés du système solaire.
Le présent EP est signé Robbert Latumahina, ici sous le nom Robbert Mononom, mais qui est aussi connu sous les aliases Sensory Overload (auteur de pas mal d'autres trucs sous ce nom) et Hybrid Frequencies (que l'on retrouve justement en collaboration avec Curley, toujours lui), qui est certainement le plus prolifique de la bande. Bon, j'imagine qu'avec un nom pareil il doit avoir des origines finnoises ou lituaniennes, mais je n'en sais pas beaucoup plus sur le personnage.
Deux tracks complètement barrées au programme, en particulier l'hallucinant Instant Coffee. Véritable plongée au cœur des ténèbres : une structure archi simple, aux sonorités analogiques marquées et qui monte progressivement en une espèce de ricanement lancinant. Perso, je ne sais pas vous, mais j'en ai des frissons à chaque écoute. On est littéralement happé dans un univers sombre et sale, qui évoque instantanément des visions de hangars désaffectés frappés par une pluie battante, et d'où résonne des sons tout droit sortis de la porte des ténèbres, où se pressent une foule de cyberpunks façon Mad Max ou Une nuit en enfer dansant dans une atmosphère de débauche.
Un vrai morceau fédérateur et endiablé, presque un hymne pourrait on dire, la Tekno old school à son paroxysme.
Dernière modification par voracious (09-10-15 13:07:00)