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Le député-maire (UDI) a vertement critiqué l’association K1 Résistance, à l’initiative de la rave organisée fin août. Son vice-président réagit.

Dans L’union du 1er septembre, Charles de Courson (député-maire de Vanault-les-Dames et, entre autres, président du Service départemental d’incendie et de secours de la Marne), s’indigne de la facture que devra supporter la collectivité après le rassemblement de musique électronique, organisé légalement par l’association auboise K1 Résistance, les 30 et 31 août, à Vanault-le-Châtel. Se disant contre « ces supermarchés de la drogue et de l’alcool », celui-ci y déplore aussi les risques et les nuisances. Des propos qui poussent le vice-président de l’association, Cédric, à mettre les points sur les i.

Charles de Courson trouve choquant qu’on puisse organiser des raves, qu’il compare à des supermarchés de la drogue et de l’alcool. Qu’auriez-vous à lui répondre ?

Une telle fête avec zéro drogue, cela n’existe pas, malheureusement. En tenant la localisation secrète jusqu’au dernier moment, nous avons cependant évité qu’il en soit ainsi. Les gros dealeurs ne sont pas venus sur le site quelques jours avant pour cacher la drogue. Pour nous, c’est une réussite. Certes, quelques grammes ont été saisis, mais pas des kilos. On était bien loin des ventes à la criée.

Mais comme le souligne le député-maire, cela comporte tout de même des risques ?

On ne peut pas le nier. Bien sûr que des gens se tuent sur la route, mais en toutes circonstances : après une soirée en discothèque, un anniversaire ou tout simplement en rentrant du boulot. Cela arrive tous les jours et il n’y a pas davantage de morts sur les routes après une rave. Il y a des gens qui conduisent sous antidépresseurs : cela s’avère tout aussi dangereux mais le produit est légal. Que dire aussi de l’alcool et du tabac, qui sont encore plus dangereux en termes de santé publique. Je comprends ces amalgames, mais diaboliser sans chercher le côté positif, cela me gêne. Les raves appartiennent à une culture qui existe en France depuis 25 ans. Il serait temps de les accompagner plutôt que de tirer dessus.

Charles de Courson prétend que la note va être salée pour la collectivité.

C’est faux. Cela n’a rien coûté à l’État. Nous avons entièrement financé le coût de l’organisation, soit entre 13 000 et 15 000 €. À raison de 3 700 entrées environ à 5 €, nous sommes rentrés dans nos frais. Nous avons sollicité un devis auprès du Sdis pour la mobilisation de pompiers 24h/24, soit quelque 3 500 € à notre charge. Bref, nous avons d’ailleurs tout fait pour que la manifestation soit validée par la Préfecture. On a même loué des barrières pour qu’il n’y ait pas de dégâts autour des éoliennes, ainsi que des bennes et des toilettes chimiques qui ont été taguées. Cela nous coûte encore 600 €. De notre poche.

Le député-maire pointe aussi du doigt des bars clandestins.

C’est encore faux. Nous avons obtenu une autorisation de débit de boissons, tamponnée par la Préfecture et la mairie de Vanault-le-Châtel. Monsieur De Courson n’a même pas pris connaissance du dossier. Balancer ça, c’est incompréhensible, venant d’un homme politique qui a fait l’ENA. J’aurais préféré qu’il m’appelle et qu’on en discute.

L’agriculteur qui vous a prêté le terrain n’a-t-il pas déchanté ?

Non, au contraire, il était content. Le champ a été nettoyé, même si la terre était un peu tassée. Et pour le remercier, nous lui avons offert un présent d’une valeur de 1 000 €.

Le mot de la fin.

Il faut que les gens et les élus aient un autre regard, qu’ils comprennent qu’ils ont affaire à un mouvement culturel. Des raves, il y en aura toujours. Un jeune sur trois, entre 18 et 35 ans, y va, y est allé ou s’y rendra. La répression entraîne la clandestinité. En étant accompagné par les pouvoirs publics, il y aurait moins de danger et d’incompréhension.
K1 Résistance ne cherche pas la clandestinité à tout prix0
Histoire de casser les clichés, le vice-président de K1 Résistance précise qu’il ne boit pas et ne se drogue pas. Ancien professeur de tennis, il travaille depuis 6 ans chez Décathlon. S’il reconnaît qu’au départ, les raves organisées par l’association étaient illégales, en raison des difficultés générées par la répression, il souligne que c’est de moins en moins souvent le cas. « Quand on a l’occasion d’être dans la légalité, on le fait. Mais on n’a pas toujours les autorisations. »