Duracell Eclatek : Près de 450 raveurs affrontent le froid à La Veuve
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Le sound system Duracell Eclatek a organisé une rave party sous un abri de fortune la nuit dernière.



Là où le disc-jockey jonglait avec ses vinyles, pendant les belles années du Starflash, un mur de son aurait dû être monté, samedi, par Duracell Eclatek, l’organisateur d’une rave party… légale. Fort de l’autorisation du propriétaire de l’ex-boîte de nuit sur les hauteurs de La Veuve, Kévin, président de l’association, a mobilisé des bras pour nettoyer le rez-de-chaussée : « On a tout chargé sur le plateau du camion d’un forain. Il a fait sept voyages à la déchetterie ! » Il faut dire que la vaste bâtisse rose, le long de la RD 944 entre Reims et Châlons, est squattée dès que les forains reprennent la route.
Quinze jours de labeur pour rien

Quinze jours de labeur pour faire place nette, replacer des volets au 1er étage et les calfeutrer avec du polystyrène : « On a condamné les accès à la mezzanine avec du grillage rigide, mais le son, lui, il monte. »

Tout cela pour rien. Vendredi matin, un arrêté municipal a interdit « tout rassemblement festif à l’intérieur du bâtiment Le Mont des Loges », considérant qu’il « y a un risque d’affaissement faible mais potentiellement dangereux de la dalle du 1er étage en cas d’une surcharge de celle-ci par des individus en mouvement ». Au grand étonnement du président : « Seul le rez-de-chaussée devait être utilisé ! »

Attaché à tout faire dans les règles – « Je suis carré côté organisation, j’ai contracté une assurance, invité une association de prévention » – le jeune homme, âgé de 29 ans, a respecté l’arrêté. In extremis, il est parvenu à louer « une structure d’échafaudage. On l’a couverte avec les bâches qu’on a trouvées ». Maigre abri contre le froid et… la propagation du son : « On a tourné la façade de 15 kW vers la zone d’activités de La Veuve où il n’y a pas d’habitation, mais on nous a entendus au village. »

Entre 22heures et 23 heures, les amateurs de techno sont arrivés de Picardie, de Lorraine, d’Alsace, un peu de l’Aube et de la Haute-Marne. Bien emmitouflés, 400 à 450 fêtards, dont une trentaine de Marnais, ont bravé le froid en dansant sur la musique envoyée par huit DJ marnais. « Il a neigé vers 2 heures du matin et la température est descendue à -2º C. »

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Vers 8 h 30, il ne restait plus grand monde : « Je suis content, il n’y a pas eu de malaise, ni de bagarre », confie Kévin. La friterie vient juste de baisser son auvent et l’association de prévention Caarud Interlude Reims a plié bagages. L’organisateur dispose encore de bouchons d’oreille et d’un carton… d’éthylotests. C’est que trois voitures de gendarmes de la communauté de brigades de Châlons attendent les derniers partis au bas de la côte, à l’entrée du village.
Tout s’est bien passé

Le propriétaire Philippe Picard les a croisés en venant aux nouvelles, peu après 9 heures. Pas surpris que tout se soit bien passé : « Je ne connaissais pas Kévin avant de l’avoir rencontré. Je sens les gens et, en général, je ne me trompe pas. » En revanche, il ne comprend pas la raison d’être de l’arrêté municipal : « C’est une propriété privée excentrée. Il n’y a pas besoin d’autorisation préfectorale en dessous de 500 personnes. Mon avocat m’a dit que le seul souci que j’aurais, c’est si quelque chose s’écroule sur quelqu’un. Aucun risque au rez-de-chaussée. »

La venue de squatters l’inquiète davantage : « Les forains sont saisonniers. Ils ne restent quatre à six mois mais ils viennent de me proposer la création d’un parc d’attractions, un projet qui me plaît beaucoup ! »

Le maire Gérard Galichet précise avoir pris cet arrêté « pour la sécurité des participants. » « Au rez-de-chaussée, il y a le risque de tomber dans l’ancienne fosse d’orchestre. »



Source : L'union